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Mort en Prison d’un Opposant Arrêté après les Élections au Venezuela

Venezuela sous le choc : un opposant politique meurt en prison après son arrestation suite à la réélection contestée de Maduro. Les circonstances de son décès soulèvent de graves questions sur les droits humains dans le pays...

Le Venezuela est une fois de plus endeuillé par un drame politique. Jesus Manuel Martinez Medina, un opposant de 36 ans, est décédé jeudi alors qu’il était incarcéré depuis la réélection très controversée du président Nicolas Maduro le mois dernier. Sa mort en détention soulève de graves questions sur les conditions carcérales et le respect des droits humains dans le pays.

Un Scrutin Contesté, des Arrestations Arbitraires

Jesus Manuel Martinez Medina était un militant du parti d’opposition “Vente Venezuela” dirigé par Maria Corina Machado. Il faisait partie des scrutateurs dépêchés par l’opposition dans les bureaux de vote lors de la présidentielle du 28 juillet, afin de veiller à la régularité du scrutin. Mais quelques heures seulement après la proclamation de la victoire de Nicolas Maduro, victoire immédiatement contestée par l’opposition et non reconnue par de nombreux pays, M. Martinez a été arrêté sans mandat et « enlevé pour avoir exercé son droit et son devoir de citoyen » selon les mots de Mme Machado.

Son cas est loin d’être isolé. Selon l’ONG Foro Penal, plus de 2400 personnes ont été interpellées durant la crise post-électorale, portant à près de 2000 le nombre de prisonniers politiques au Venezuela actuellement, « le plus grand nombre de prisonniers politiques du 21e siècle, du plus grand nombre de prisonniers politiques de tout le continent américain » alerte Alfredo Romero, le président de l’organisation. Outre cette vague d’arrestations, il dénonce des violations de la présomption d’innocence et l’imposition d’avocats commis d’office aux détenus.

Une Mort Troublante en Détention

Les circonstances du décès de Jesus Manuel Martinez Medina restent à éclaircir. Officiellement, il serait mort d’un problème cardiaque lié à un diabète. Mais la veille, sa famille avait tiré la sonnette d’alarme sur l’état préoccupant d’une de ses jambes, nécrosée, qui a dû être amputée. « Il est mort à cause des conditions inhumaines dans lesquelles il a été emprisonné » accuse Maria Corina Machado qui voit dans ce drame « un crime de plus de Maduro et de son régime ».

Depuis 2014, au moins une douzaine de prisonniers politiques seraient morts en détention au Venezuela selon Foro Penal. Le procureur général Tarek William Saab a affirmé cette semaine que « beaucoup ont été libérés » parmi les personnes arrêtées durant la crise, sans toutefois fournir de chiffres précis.

La Communauté Internationale Interpellée

Le décès de cet opposant jette une lumière crue sur les pratiques du régime de Nicolas Maduro et pose la question de la réaction de la communauté internationale. Même si plusieurs pays, dont les États-Unis, ont refusé de reconnaître la réélection du président vénézuélien, peu de mesures concrètes ont été prises pour faire pression sur Caracas.

Le drame vient aussi rappeler l’urgence d’améliorer les conditions de détention au Venezuela et de garantir un procès équitable aux personnes incarcérées. Des ONG comme Human Rights Watch ou Amnesty International n’ont de cesse d’alerter sur les violations des droits humains dans les geôles vénézueliennes.

Pour Maria Corina Machado et les autres figures de l’opposition, la mort de Jesus Manuel Martinez Medina ne doit pas rester impunie. Ils exhortent la justice à faire toute la lumière sur ce drame et appellent la communauté internationale à accentuer sa pression sur le régime de Maduro pour obtenir la libération des prisonniers politiques et le respect de l’état de droit. Un vœu pour l’heure bien incertain tant la crise politique semble enlisée dans ce pays d’Amérique latine.

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