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Mort d’Ebrahim Raïssi : l’Iran pleure son Président !

La République islamique d’Iran est sous le choc. La mort brutale de son Président Ebrahim Raïssi dans un accident d’hélicoptère dimanche a plongé le pays dans un deuil national. Alors que les funérailles ont débuté ce mardi à Tabriz, la question de sa succession agite déjà les coulisses du pouvoir.

Un crash d’hélicoptère inexpliqué

C’est un drame qui a surpris tout le pays. L’hélicoptère présidentiel s’est écrasé dimanche près de Tabriz, dans le nord-ouest de l’Iran, alors qu’Ebrahim Raïssi revenait d’une visite officielle en Azerbaïdjan voisin. Les circonstances exactes de l’accident restent à éclaircir. Mauvaises conditions météo, défaillance technique, attentat… Toutes les hypothèses sont évoquées. Le chef d’état-major iranien a ordonné l’ouverture d’une enquête.

Outre le Président, huit autres personnes ont péri dans le crash, dont le ministre des Affaires étrangères et des responsables de la sécurité. Un drame qui décapite une partie de la haute hiérarchie du régime.

Un ultraconservateur au pouvoir depuis 2021

Âgé de 63 ans, Ebrahim Raïssi dirigeait l’Iran depuis août 2021. Cet ultraconservateur était considéré comme un proche de l’ayatollah Ali Khamenei, Guide suprême de la Révolution. Ancien chef de l’Autorité judiciaire, il s’était fait connaître pour sa répression brutale des opposants, lui valant le surnom de “Boucher de Téhéran”.

Son élection à la présidence avait été marquée par une abstention record et des accusations de fraude. Lors de son mandat, Raïssi a dû faire face à une grave crise économique, des manifestations de mécontentement populaire et des tensions croissantes avec les puissances occidentales sur le dossier nucléaire.

L’Iran sous le choc

Malgré sa réputation sulfureuse, la mort d’Ebrahim Raïssi a provoqué une vive émotion en Iran. Des milliers de personnes se sont rassemblées lundi à Téhéran et dans d’autres villes pour lui rendre hommage.

C’est une immense perte pour notre pays. Le Président Raïssi était un grand serviteur de la République islamique.

a déclaré un proche du pouvoir sous couvert d’anonymat.

À la télévision d’État, les programmes ont été remplacés par des prières et les drapeaux mis en berne. L’ayatollah Khamenei a décrété 5 jours de deuil national. Un hommage appuyé qui tranche avec les critiques quotidiennes du régime sur les réseaux sociaux.

Des funérailles grandioses

Signe de l’importance de l’événement, les funérailles d’Ebrahim Raïssi vont s’étaler sur plusieurs jours à travers le pays :

  • Mardi à Tabriz, près du lieu du crash
  • Mardi soir à Téhéran, avec une cérémonie dirigée par Ali Khamenei
  • Mercredi, début du cortège funéraire dans la capitale
  • Jeudi matin, transfert dans le Khorasan du Sud, sa région natale
  • Jeudi soir, inhumation à Mashhad, ville sainte chiite

Un dispositif à la hauteur du 2ème personnage de l’État, favori pour succéder un jour au Guide suprême. Sa disparition rebat les cartes au sein du régime.

L’interim assuré, en attendant la présidentielle

Pour assurer la continuité du pouvoir, l’ayatollah Khamenei a nommé le vice-président Mohammad Mokhber comme président par intérim. Âgé de 68 ans, cet ingénieur de formation est un pur produit du sérail. Il aura la tâche de gérer les affaires courantes du pays jusqu’à la tenue d’une élection présidentielle anticipée.

Selon la Constitution iranienne, ce scrutin doit avoir lieu dans les 50 jours. Une campagne éclair va donc s’ouvrir dans un pays encore sous le choc. Les candidats pressentis se bousculent déjà dans les starting-blocks…

Les enjeux de la succession

Au-delà de l’émotion, la mort d’Ebrahim Raïssi ouvre une période d’incertitude politique en Iran :

  • Qui pour porter les couleurs du camp ultraconservateur à la présidentielle ?
  • Quid de la mainmise des Gardiens de la révolution sur le pouvoir ?
  • Une inflexion de la ligne dure est-elle possible sur le nucléaire ?
  • Quel avenir pour l’accord sur le nucléaire iranien (JCPOA) ?
  • Téhéran va-t-il revoir sa politique étrangère agressive dans la région ?

Autant de questions qui agitent les chancelleries du monde entier. Les regards seront braqués sur Téhéran dans les prochaines semaines.

Réactions internationales

Si la plupart des dirigeants étrangers se sont contentés de sobres messages de condoléances, certains alliés de Téhéran lui ont rendu un hommage appuyé :

Le martyre du Président Raïssi est une grande perte pour la Oumma islamique.

a déclaré le Hamas palestinien.

Nous pleurons un ami de la Syrie, qui s’est toujours tenu à nos côtés.

a renchéri Bachar al-Assad.

De son côté, Israël reste sur ses gardes. La récente frappe de drones iraniens contre son territoire a fait craindre une escalade régionale, quelques heures avant le crash du Président…

L’Iran face à son destin

Alors que le pays enterre son président dans la douleur, c’est peu dire que son avenir s’écrit en pointillé. Entre crise économique, tensions sociales, isolement international et menace de conflit, les défis ne manquent pas pour le futur locataire du palais présidentiel.

Dans l’immédiat, l’Iran devrait rester arc-bouté sur ses fondamentaux : maintien de la ligne dure sur le nucléaire, soutien aux alliés régionaux anti-israéliens (Palestine, Syrie, Hezbollah…), répression de la contestation interne. Sauf surprise, le prochain président sera issu du sérail et dans la continuité de son prédécesseur.

Seule inconnue : une potentielle lutte de clans en coulisses entre ultraconservateurs, dans la perspective de la succession du Guide suprême, Ali Khamenei, âgé de 85 ans. Les prochaines semaines lèveront peut-être un coin du voile sur ces intrigues de palais.

En attendant, l’Iran enterre dans l’émotion et l’incertitude son président Ebrahim Raïssi, figure controversée mais incarnation du régime. Un crash d’hélicoptère qui fait vaciller la République islamique, 35 ans après la mort de son fondateur Rouhollah Khomeiny, rappelé à Dieu par une crise cardiaque. Comme un tragique retour de l’histoire.

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