Un choc, une onde de tristesse, un vide immense. Quand la nouvelle du décès de Werenoi, à seulement 31 ans, a éclaté ce samedi 17 mai 2025, le monde du rap français s’est figé. Comment un artiste si jeune, au sommet de son art, pouvait-il partir si tôt ? Sa disparition laisse derrière elle des millions de fans orphelins, une industrie musicale en deuil et une question lancinante : qui pourra combler le vide laissé par cette étoile filante ?
Werenoi, l’Étoile Montante du Rap Français
En seulement quelques années, Werenoi, de son vrai nom Jérémy Bana Owona, s’est imposé comme une figure incontournable. Né le 30 janvier 1994 à Melun, grandi à Montreuil dans une famille d’origine camerounaise, il incarnait une nouvelle génération d’artistes. Sa musique, un mélange audacieux de rap de rue et de mélodies accessibles, a séduit un public large, transcendant les frontières du genre.
Son premier single, Guadalajara, sorti en février 2021, a marqué le début d’une ascension fulgurante. En 2023, son album Carré s’est hissé au sommet des ventes en France, surpassant des noms comme Indochine ou Taylor Swift. L’année suivante, Pyramide a confirmé son règne, avec 276 968 exemplaires écoulés. Son dernier opus, Diamant noir, sorti en avril 2025, s’est directement classé numéro un des charts hebdomadaires.
« Être l’artiste qui vend le mieux, c’est une surprise, mais ça veut dire qu’on a fait du bon travail. »
Werenoi, dans une rare interview en 2024
Un Style Unique, Reflet de Son Époque
Ce qui distinguait Werenoi, c’était sa capacité à capturer l’air du temps. Ses textes, souvent crus, parlaient de la rue, de la loyauté, des trahisons, mais aussi des espoirs d’une jeunesse souvent stigmatisée. Contrairement à certains rappeurs, il évitait les prises de position polémiques, préférant se concentrer sur son vécu. Ses mélodies, portées par un usage subtil de l’autotune, rendaient ses morceaux accessibles, même aux non-initiés.
Sa polyvalence était sa force. Capable de livrer des titres introspectifs comme Laboratoire ou festifs comme Pétunias, il savait parler à tous. Ses collaborations avec des poids lourds comme Ninho, Damso, ou Aya Nakamura témoignaient de son aisance à naviguer entre différents univers musicaux.
Werenoi, c’était une voix rauque, un flow reconnaissable entre mille, et une discrétion qui nourrissait son aura mystérieuse.
Une Carrière de Météore
En seulement quatre ans, Werenoi a sorti six projets, dont trois albums majeurs : Telegram (2022), Carré (2023), et Pyramide (2024), suivis de Pyramide 2 et Diamant noir en 2025. Chacun a marqué son époque, cumulant des certifications or, platine, et même diamant pour des singles comme Solitaire. Avec 739 millions de vues sur YouTube et 7 millions d’auditeurs mensuels sur Spotify, son impact était colossal.
Son succès commercial était d’autant plus impressionnant qu’il restait peu connu du grand public. Contrairement à des artistes comme Orelsan, il cultivait une discrétion médiatique assumée, refusant les interviews et les tapis rouges. « Je préfère le mystère. J’en dis assez dans mes textes », confiait-il.
Les Circonstances d’un Drame
Les circonstances exactes de la mort de Werenoi restent floues. Hospitalisé à la Pitié-Salpêtrière à Paris dans la nuit du 16 au 17 mai 2025, il aurait succombé à une défaillance cardiaque. Des rumeurs sur son état de santé circulaient depuis la veille, amplifiées par son absence à un showcase à Lyon. Certains évoquent une hyperkaliémie non régulée, ayant dégénéré en complications graves, mais aucune confirmation officielle n’a été donnée.
Quelques jours avant son décès, Werenoi apparaissait dans une vidéo pour la cérémonie des Flammes 2025, le bras en écharpe, évoquant une « grosse blessure ». Il y recevait la Flamme Spotify de l’album de l’année pour Pyramide 2. Cette image, aujourd’hui poignante, est l’une des dernières de l’artiste.
Un Héritage Musical Immense
Werenoi n’était pas seulement un rappeur. Il était un symbole, une voix pour une génération. Ses textes, à la fois bruts et poétiques, racontaient les réalités de Montreuil, mais aussi les rêves universels de réussite. Ses collaborations, de Gims à Lil Tjay, montraient son ambition de porter le rap français à l’international.
Pour beaucoup, il incarnait l’époque actuelle. « Il a trouvé la formule parfaite », estime un animateur radio spécialisé. Sa capacité à mêler introspection et énergie festive en faisait un artiste complet, capable de fédérer des publics divers.
Album | Année | Classement |
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Carré | 2023 | N°1 des ventes |
Pyramide | 2024 | N°1 des ventes |
Diamant noir | 2025 | N°1 des charts hebdomadaires |
Les Réactions : Un Monde en Deuil
La nouvelle de sa disparition a déclenché une vague d’émotion. Sur les réseaux sociaux, les hommages se sont multipliés, de fans anonymes aux plus grandes stars. « Combien enviaient ta vie, mon frère… », a écrit le footballeur Sacha Boey, proche de l’artiste. Les plateformes comme Spotify et Deezer ont salué « un géant qui a marqué la musique française ».
« Werenoi aura marqué le rap français en seulement cinq ans. Nos condoléances à sa famille et ses proches. »
Message officiel de Spotify
Les fans, eux, pleurent un artiste qui parlait de leurs réalités. « Il racontait nos vies, nos galères, nos espoirs », confie un auditeur sur X. Une émission spéciale lui sera dédiée ce dimanche sur une grande radio nationale, preuve de l’impact qu’il a eu.
Pourquoi Werenoi Était Différent
Werenoi n’était pas seulement un produit de son époque, il la définissait. Sa discrétion, loin d’être un frein, renforçait son authenticité. Contrairement à d’autres, il ne cherchait pas la lumière, préférant laisser sa musique parler. Ses lunettes noires, son expression impassible, étaient devenues sa signature, un clin d’œil à des icônes comme Gims.
Son travail acharné était légendaire. « Je passe ma vie en studio », disait-il. Cette éthique, héritée de sa famille camerounaise, l’a propulsé au sommet. Pourtant, il restait humble, refusant de célébrer ses succès. « Il faut garder la tête sur les épaules », répétait-il.
Un Vide Impossible à Combler
La disparition de Werenoi laisse un vide béant dans le rap français. À 31 ans, il avait encore tant à offrir. Son dernier clip, Saison, sorti le jour de sa mort, résonne comme un adieu involontaire. Avec des projets prévus, dont des collaborations internationales, il s’apprêtait à conquérir de nouveaux horizons.
Pour les spécialistes, il était « celui qui représentait le mieux l’époque actuelle ». Sa capacité à mêler authenticité et modernité, rue et mélodie, en faisait un artiste unique. Mais au-delà des chiffres et des récompenses, c’est sa sincérité qui restera dans les mémoires.
- Impact culturel : Werenoi a redéfini le rap français en le rendant plus accessible tout en restant ancré dans la rue.
- Collaborations : Ses featurings avec Ninho, Damso, ou Aya Nakamura ont marqué une génération.
- Héritage : Ses albums, certifiés or et platine, continueront d’inspirer les futurs artistes.
Que Reste-t-il de Werenoi ?
Si Werenoi nous a quittés, son œuvre, elle, est immortelle. Des titres comme Chemin d’or, La League ou Mélanine résonneront encore longtemps dans les rues de Montreuil et au-delà. Ses clips, bien que retirés de YouTube dans un mystère encore inexpliqué, vivent dans la mémoire collective.
Pour les fans, il était plus qu’un rappeur : un miroir de leurs luttes et de leurs rêves. Pour l’industrie, il était une preuve que le talent brut, soutenu par un travail acharné, pouvait conquérir le monde. Et pour la culture française, il était un pont entre les quartiers et le grand public, un symbole d’une époque en mutation.
En ce printemps 2025, alors que le rap français pleure l’un de ses plus grands, une chose est sûre : Werenoi n’est pas vraiment parti. Tant que sa musique vivra, il continuera d’éclairer le chemin des générations futures.