Un an après. Un an jour pour jour après que Nahel, un adolescent de 17 ans, ait été abattu par un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre. Sa mort avait déclenché une vague d’émeutes urbaines sans précédent dans toute la France. Aujourd’hui, alors que le procès du policier est en cours, la mère de Nahel, Mounia Merzouk, ne veut pas que cette affaire tombe dans l’oubli. Elle appelle à une grande marche silencieuse le 29 juin prochain, pour réclamer justice et lutter contre l’impunité policière.
Le cri d’une mère en deuil
Mounia Merzouk ne s’est jamais remise de la perte brutale de son fils unique. Depuis un an, elle se bat avec une détermination sans faille pour que justice soit rendue. Pour elle, pas question de baisser les bras :
Je n’ai plus rien à perdre. On m’a déjà tout pris quand on m’a enlevé mon fils. Ma vie s’est arrêtée ce jour-là. Alors je continuerai à me battre, pour Nahel, jusqu’à mon dernier souffle.
– Mounia Merzouk, mère de Nahel
En organisant cette marche silencieuse, elle espère mobiliser largement autour de sa cause. Son objectif : mettre la pression sur la justice pour obtenir une condamnation exemplaire du policier et dénoncer les violences et le racisme dont sont victimes les jeunes des quartiers populaires.
Une marche sous haute tension
Initialement, Mounia Merzouk avait prévu cette marche pour le 27 juin, date exacte du premier anniversaire de la mort de Nahel. Mais la dissolution surprise de l’Assemblée Nationale par Emmanuel Macron a changé la donne. Le premier tour des législatives anticipées aura en effet lieu le 1er juillet.
Soucieuse d’éviter toute récupération politique, elle a finalement décalé le rassemblement au 29 juin. Une marche qui s’annonce sous haute tension, dans un climat social et politique particulièrement tendu, un an après les émeutes qui avaient secoué la France.
Un procès très attendu
Pendant ce temps, le procès du policier auteur du tir mortel se poursuit au tribunal de Nanterre. Poursuivi pour homicide volontaire, il encourt jusqu’à 30 ans de réclusion criminelle. Un procès très médiatisé et scruté de près par les proches de Nahel.
Pour Mounia Merzouk, il est crucial que ce procès soit exemplaire et que la sanction soit à la hauteur :
La justice doit passer, pleinement et entièrement. Il ne peut pas y avoir d’impunité quand on tue un enfant de 17 ans. Le monde entier nous regarde. La France doit montrer qu’elle est un État de droit.
– Mounia Merzouk
Une marche pour la mémoire de Nahel
Au-delà des enjeux judiciaires et politiques, cette marche sera avant tout l’occasion de se souvenir de Nahel. De ne pas oublier ce jeune homme, sa vie fauchée trop tôt. Sa mère veut que son nom résonne et que son visage ne s’efface pas :
Je veux que quand on pense à Nahel, on ne voie pas qu’une statistique ou un fait divers. C’était un ado plein de vie, avec des rêves, des projets. Il avait toute la vie devant lui. Cette marche, c’est pour lui rendre hommage.
– Mounia Merzouk
Le 29 juin, ils seront sans doute nombreux à marcher en silence aux côtés de Mounia Merzouk. Pour que l’émotion et la colère suscitées par la mort de Nahel ne retombent pas. Pour que son nom continue de résonner comme un appel à la justice et à un profond changement dans les relations police-population. Un an après, le combat est loin d’être terminé.