L’Amérique est en deuil. Jimmy Carter, 39ème président des États-Unis et prix Nobel de la paix, s’est éteint ce dimanche 30 décembre à l’âge de 100 ans. Pour rendre hommage à cet homme d’exception, la Maison Blanche a annoncé qu’une journée de deuil national serait observée le lundi 9 janvier sur l’ensemble du territoire.
Dans un décret publié dimanche soir, le président Joe Biden a appelé le peuple américain à se rassembler ce jour-là dans leurs lieux de culte respectifs, afin de rendre hommage à la mémoire de Jimmy Carter. Il a également invité ceux qui, dans le monde, partageaient cette peine, à se joindre à cette commémoration solenne.
Un président atypique et attachant
Élu en 1976, Jimmy Carter aura marqué l’histoire par son style présidentiel atypique. Cultivant une image de simplicité et de proximité avec les Américains, il n’hésitait pas à donner lui-même ses interviews ou à participer à des émissions populaires. Un style qui tranchait avec celui de ses prédécesseurs, mais qui lui valut une réelle affection de la part de ses concitoyens.
Sur le plan international, son mandat fut marqué par son engagement en faveur de la paix et des droits de l’Homme. Son plus grand succès diplomatique reste sans nul doute sa médiation dans les accords de Camp David en 1979, qui aboutirent à un traité de paix historique entre l’Égypte et Israël.
Un engagement sans faille pour la paix
Mais c’est surtout après son départ de la Maison Blanche que Jimmy Carter s’illustra dans son combat pour la paix. À travers le Carter Center qu’il fonda en 1982, il œuvra inlassablement pour la résolution pacifique des conflits, la promotion de la démocratie et la défense des droits humains à travers le monde.
Son engagement lui valut d’ailleurs de recevoir le prix Nobel de la paix en 2002, saluant « ses décennies de détermination inébranlable à trouver des solutions pacifiques aux conflits internationaux, à faire progresser la démocratie et les droits de l’homme, et à promouvoir le développement économique et social ».
Un formidable « ex-président »
S’il ne fut pas toujours un président convaincant durant son mandat, confronté à de nombreuses crises comme celle des otages américains en Iran, Jimmy Carter aura incontestablement été un formidable « ex-président ». Certains observateurs estiment même qu’il fut plus influent une fois parti de la Maison Blanche que lorsqu’il y résidait.
Jimmy Carter restera dans les mémoires comme la conscience morale de l’Amérique. Un homme profondément bon, guidé par sa foi et une volonté inébranlable de construire un monde meilleur.
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Un modèle d’humanité et de résilience
Jusqu’au bout, Jimmy Carter aura impressionné par sa vitalité et son engagement. Malgré un cancer du cerveau diagnostiqué en 2015, il continua à s’investir dans de nombreux projets humanitaires et caritatifs, notamment auprès de l’organisation Habitat for Humanity.
Avec Faith: A Journey For All, publié en 2018 à l’âge de 93 ans, il signait là le 32ème ouvrage d’une bibliographie fournie, avec la foi comme fil conducteur. Un thème cher à ce chrétien baptiste pratiquant, fils de fermiers et véritable modèle d’humanité et de résilience.
Les hommages du monde entier
De nombreuses personnalités politiques du monde entier ont tenu à rendre hommage à celui qui restera comme l’un des plus grands défenseurs de la paix. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a salué « un champion de la paix » ayant consacré sa vie au service de l’humanité. L’ancien président français François Hollande a quant à lui rendu hommage à « un homme de dialogue, un bâtisseur de paix ».
En décrétant une journée de deuil national, les États-Unis s’apprêtent donc à dire adieu à l’un de leurs plus illustres présidents. Un homme simple et attachant, un infatigable défenseur de la paix et un modèle d’engagement qui aura marqué l’histoire de son pays. Jimmy Carter laisse derrière lui le souvenir d’un président atypique à la bienveillance communicative, et l’exemple d’une vie entière consacrée au service des autres.