Elle avait cette voix rauque qui faisait vibrer tout le Maghreb, ce rire communicatif qui traversait les écrans et cette présence scénique capable de transformer n’importe quelle scène en fête. Biyouna n’est plus. Le 25 novembre 2025, à l’âge de 73 ans, l’immense artiste algérienne s’est éteinte à l’hôpital de Beni Messous, emportée par un cancer du poumon qu’elle combattait depuis 2016. Un départ qui laisse un vide immense, tant en Algérie qu’en France où elle était devenue une figure adorée.
Une icône aux mille visages
De son vrai nom Baya Bouzar, née le 13 septembre 1952 à Alger dans le quartier populaire de Belcourt, Biyouna a commencé très jeune. À 14 ans à peine, elle dansait et chantait déjà dans les cabarets algérois aux côtés des plus grands noms de l’époque. Sa voix puissante, son charisme naturel et son humour corrosif l’ont rapidement propulsée sur le devant de la scène.
Chanteuse, danseuse, actrice, humoriste… elle refusait les étiquettes. Celle que l’on surnommait parfois « la Tina Turner algérienne » a su imposer un style unique mêlant tradition et modernité, raï et chanson française, dignité et provocation joyeuse.
Une carrière longue de plus de cinquante ans
Ses débuts dans les cabarets dans les années 60, sa rencontre décisive avec le metteur en scène Mustapha Kateb au Théâtre National Algérien, puis l’explosion médiatique avec la série télévisée La Famille Ramdam dans les années 90 : chaque étape a marqué les esprits.
En France, c’est son rôle de belle-mère haute en couleur dans Neuilly sa mère ! qui l’a révélée au grand public en 2009. Suivront La Source des femmes de Radu Mihaileanu, Viva Laldjérie, ou encore Aïcha, la série de M6 où elle incarnait une mère algérienne vivant en banlieue parisienne avec une justesse bouleversante.
Ses chansons, elles, restent dans toutes les mémoires : Raï is Fine, Merci pour tout (c’est pas la peine), Taâlou Kan… Des tubes qui ont accompagné des générations entières lors des mariages, des fêtes de famille et des soirées entre amis.
La maladie qui a tout changé
Le diagnostic tombe en 2016 : cancer du poumon. Biyouna n’en parle presque jamais publiquement, fidèle à son caractère pudique dès qu’il s’agissait de sa vie privée. Elle continue pourtant les projets, les concerts, les apparitions télé quand sa santé le permet.
Mais petit à petit, la maladie gagne du terrain. Les dernières années, elle apparaît moins. Les fans s’inquiètent. Et puis arrive cette vidéo, devenue aujourd’hui insoutenable à regarder.
La vidéo TikTok qui a tout annoncé sans le dire
Le 21 février 2025. Biyouna publie une courte vidéo sur TikTok pour souhaiter un bon ramadan à ses abonnés. Assise dans son salon, vêtue simplement, elle parle d’une voix faible mais toujours empreinte de cette chaleur qu’on lui connaît.
« Que Dieu accepte votre jeûne… que ce mois soit béni pour vous tous… »
Son visage est émacié, ses traits tirés, ses yeux cernés. Elle a vieilli en quelques mois. Les commentaires explosent immédiatement. Certains refusent d’y croire, d’autres pleurent déjà.
« C’est vraiment elle ? Elle a l’air si fatiguée… »
« Que Dieu la protège »
« Mon cœur se serre »
Personne n’ose imaginer que c’est la dernière fois qu’on la verra parler à la caméra. Neuf mois plus tard, elle nous quitte.
Un combat discret jusqu’au bout
Hospitalisée depuis le 4 novembre 2025, son état s’est rapidement dégradé. Détresse respiratoire sévère, insuffisance respiratoire, complications multiples… Les médecins n’ont rien pu faire. Elle s’est éteinte entourée des siens, dans la dignité qui l’a toujours caractérisée.
Quatre enfants, des petits-enfants, une famille qu’elle a toujours protégée des projecteurs. Peu de détails filtrent, comme elle l’aurait voulu.
L’Algérie et la France en deuil
Dès l’annonce de sa mort, les hommages affluent des deux côtés de la Méditerranée. Artistes, politiques, anonymes… tout le monde veut saluer celle qui incarnait la joie de vivre algérienne, la femme libre, l’artiste complète.
Sur les réseaux sociaux, les vidéos de ses plus grands moments tournent en boucle : son duo improbable avec Cheb Mami, ses sketchs hilarants, ses interviews où elle n’avait pas la langue dans sa poche, ses apparitions surprises dans des émissions françaises où elle faisait rire aux éclats les plateaux entiers.
Ce qu’elle laisse derrière elle
Biyouna, c’était avant tout une femme qui n’a jamais renié ses racines tout en s’ouvrant au monde. Une artiste qui a su parler aux femmes, défendre leur liberté avec humour et tendresse. Une voix qui portait haut les couleurs de l’Algérie tout en conquérant le cœur des Français.
Aujourd’hui, quand on écoute Bladi ou qu’on revoit ses scènes cultes, on mesure l’ampleur du vide. Elle était unique. Elle le restera.
Repose en paix, grande dame. Ta voix continuera de résonner longtemps dans nos cœurs.
En souvenir de Biyouna (1952-2025)
Une artiste qui a illuminé plus de cinq décennies de musique et de cinéma.
Une femme libre, drôle, touchante, inoubliable.
Et vous, quel est votre plus beau souvenir de Biyouna ? Quelle chanson ou quel rôle vous a le plus marqué ? N’hésitez pas à partager vos émotions en commentaire. Elle nous a tant donné…









