Dans une tragique méprise, un garde-chasse suisse chargé de réguler la population de loups a abattu accidentellement trois lynx, dont deux jeunes, le 16 novembre dernier. Cette funeste nouvelle, révélée mardi par les autorités du canton des Grisons, a suscité une vive émotion et de nombreuses interrogations sur la protection de ces félins en voie de disparition.
Triste ironie du sort, le professionnel traquait les derniers louveteaux d’une meute relâchée début septembre en vue d’un abattage contrôlé. Chassant de nuit et malgré un dispositif de vision thermique, il n’a pu distinguer correctement les animaux dans son viseur. Une fatale confusion qui a coûté la vie à ces lynx, espèce strictement protégée en Suisse comme dans toute l’Europe.
Une espèce fragile et protégée
Le lynx eurasien, reconnaissable à son pelage fauve moucheté et ses oreilles triangulaires surmontées de pinceaux de poils noirs, reste menacé malgré les efforts de conservation. Animal discret et solitaire, il peine à se maintenir face à la pression humaine sur son habitat naturel. En Suisse, on estime sa population entre 250 et 300 individus, un chiffre fragile témoignant de sa vulnérabilité.
Conscientes de la situation précaire de l’espèce, les autorités helvétiques considèrent le lynx comme «une espèce de très haute priorité nationale». Sa chasse est formellement prohibée et toute atteinte à son intégrité sévèrement sanctionnée. Au niveau international, la Convention de Berne et la Directive Habitats de l’Union Européenne le placent sous haute protection.
Enquête ouverte et mesures envisagées
Face à cet incident, le garde-chasse a immédiatement averti sa hiérarchie et les autorités compétentes. «Une enquête pénale a été ouverte et des premières mesures ont été prises», a déclaré dans un communiqué Adrian Arquint, chef du département de la chasse et de la pêche des Grisons, exprimant ses profonds regrets.
Pour compenser cette perte dans la population locale et maintenir la diversité génétique, l’introduction de lynx provenant de l’étranger est à l’étude. Un projet délicat qui demandera une coordination avec les pays voisins et un suivi scientifique rigoureux pour assurer la pérennité de l’espèce sur le territoire.
La difficile cohabitation avec le loup
Si le lynx n’est plus officiellement chassé en Suisse depuis 1971, le loup demeure dans le collimateur. Grands prédateurs longtemps craints et pourchassés, les loups font l’objet d’un plan national de gestion visant à réguler leur population en expansion depuis leur retour naturel dans les années 1990.
Un sujet controversé qui divise protecteurs de la nature et éleveurs, ces derniers pointant les attaques sur le bétail. Le Parlement suisse a récemment assoupli la loi pour faciliter les tirs, suscitant un vif débat sociétal. Une problématique complexe qui illustre les défis de la cohabitation entre l’homme et la faune sauvage.
Préserver un joyau de biodiversité
Au-delà du cas particulier du lynx, cet événement dramatique rappelle la responsabilité humaine dans la sauvegarde des espèces menacées. Chaque individu compte pour maintenir des écosystèmes riches et équilibrés. Une mission d’intérêt général qui engage citoyens, associations et pouvoirs publics.
Les grands prédateurs comme le lynx ou le loup jouent un rôle clé dans la régulation naturelle et la bonne santé des milieux. Leur présence est un marqueur de qualité environnementale.
François Caille, spécialiste des carnivores à l’Université de Neuchâtel
Une tragédie qui doit servir de prise de conscience. Il est urgent d’intensifier les efforts de protection, de mieux former les acteurs de terrain et de favoriser une coexistence pacifique entre activités humaines et vie sauvage. L’avenir de ces magnifiques félins en dépend, patrimoine naturel unique et irremplaçable.
Un constat qui vaut bien au-delà des frontières helvétiques. Partout en Europe, le sort du lynx et des autres espèces menacées est entre nos mains. À nous d’agir, individuellement et collectivement, pour leur offrir un futur. Car préserver la biodiversité, c’est protéger notre propre avenir sur une planète vivante et généreuse.
Conscientes de la situation précaire de l’espèce, les autorités helvétiques considèrent le lynx comme «une espèce de très haute priorité nationale». Sa chasse est formellement prohibée et toute atteinte à son intégrité sévèrement sanctionnée. Au niveau international, la Convention de Berne et la Directive Habitats de l’Union Européenne le placent sous haute protection.
Enquête ouverte et mesures envisagées
Face à cet incident, le garde-chasse a immédiatement averti sa hiérarchie et les autorités compétentes. «Une enquête pénale a été ouverte et des premières mesures ont été prises», a déclaré dans un communiqué Adrian Arquint, chef du département de la chasse et de la pêche des Grisons, exprimant ses profonds regrets.
Pour compenser cette perte dans la population locale et maintenir la diversité génétique, l’introduction de lynx provenant de l’étranger est à l’étude. Un projet délicat qui demandera une coordination avec les pays voisins et un suivi scientifique rigoureux pour assurer la pérennité de l’espèce sur le territoire.
La difficile cohabitation avec le loup
Si le lynx n’est plus officiellement chassé en Suisse depuis 1971, le loup demeure dans le collimateur. Grands prédateurs longtemps craints et pourchassés, les loups font l’objet d’un plan national de gestion visant à réguler leur population en expansion depuis leur retour naturel dans les années 1990.
Un sujet controversé qui divise protecteurs de la nature et éleveurs, ces derniers pointant les attaques sur le bétail. Le Parlement suisse a récemment assoupli la loi pour faciliter les tirs, suscitant un vif débat sociétal. Une problématique complexe qui illustre les défis de la cohabitation entre l’homme et la faune sauvage.
Préserver un joyau de biodiversité
Au-delà du cas particulier du lynx, cet événement dramatique rappelle la responsabilité humaine dans la sauvegarde des espèces menacées. Chaque individu compte pour maintenir des écosystèmes riches et équilibrés. Une mission d’intérêt général qui engage citoyens, associations et pouvoirs publics.
Les grands prédateurs comme le lynx ou le loup jouent un rôle clé dans la régulation naturelle et la bonne santé des milieux. Leur présence est un marqueur de qualité environnementale.
François Caille, spécialiste des carnivores à l’Université de Neuchâtel
Une tragédie qui doit servir de prise de conscience. Il est urgent d’intensifier les efforts de protection, de mieux former les acteurs de terrain et de favoriser une coexistence pacifique entre activités humaines et vie sauvage. L’avenir de ces magnifiques félins en dépend, patrimoine naturel unique et irremplaçable.
Un constat qui vaut bien au-delà des frontières helvétiques. Partout en Europe, le sort du lynx et des autres espèces menacées est entre nos mains. À nous d’agir, individuellement et collectivement, pour leur offrir un futur. Car préserver la biodiversité, c’est protéger notre propre avenir sur une planète vivante et généreuse.