La ville de Montpellier est sous le choc après qu’un collégien de 14 ans ait été sauvagement agressé et menacé avec une arme blanche par deux camarades âgés de seulement 13 et 14 ans. Les faits se sont déroulés le 25 septembre dernier aux abords du collège Arthur-Rimbaud, ravivant le souvenir d’un drame récent survenu près du même établissement.
Selon les premiers éléments de l’enquête, la victime aurait été molestée puis menacée avec un couteau vers midi, alors qu’elle quittait le collège. Ses agresseurs présumés, rapidement identifiés par les forces de l’ordre, ont été convoqués mardi 1er octobre au commissariat central de Montpellier.
Des suites judiciaires en cours
Le plus âgé des deux suspects, âgé de 14 ans, a été placé en garde à vue. Son complice de 13 ans, lui, a été entendu dans le cadre d’une audition libre en raison de son jeune âge. Lors de leurs interrogatoires, les deux collégiens auraient partiellement reconnu les faits qui leur sont reprochés.
Une plainte a été déposée par la famille de la victime et des suites judiciaires ont d’ores et déjà été données à cette affaire. Si les circonstances exactes de l’agression restent à déterminer, elle témoigne d’un climat d’insécurité grandissant aux abords de certains établissements scolaires de la ville.
Le spectre de l’affaire Samara
Les faits survenus le 25 septembre ont immédiatement fait ressurgir le souvenir de la tentative d’homicide dont avait été victime la jeune Samara, âgée de 14 ans, le 2 avril dernier. Cette dernière avait été sauvagement agressée devant ce même collège Arthur-Rimbaud, semble-t-il sur fond de harcèlement à caractère religieux.
L’Education Nationale ne veut pas faire de vague.
Extrait d’un article publié en avril suite à l’agression de Samara
Si les deux affaires ne semblent pas directement liées à ce stade, leur proximité dans le temps et l’espace soulève de nombreuses questions quant à la sécurité des élèves aux abords des collèges et lycées de Montpellier.
Une délinquance juvénile en hausse ?
Cette nouvelle agression impliquant de très jeunes suspects s’inscrit dans un contexte local et national marqué par une augmentation sensible des violences impliquant des mineurs. Selon les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur :
- Les atteintes volontaires à l’intégrité physique commises par des mineurs ont bondi de 16% en 2022.
- La part des moins de 15 ans mis en cause dans des faits de violence est passée de 6,5% en 2016 à 9,5% en 2022.
Face à cette tendance préoccupante, les pouvoirs publics tentent de réagir en renforçant les dispositifs de prévention et de répression. Mais beaucoup estiment que ces mesures restent insuffisantes et peinent à endiguer le phénomène.
Un sentiment d’abandon chez les victimes
Du côté des victimes et de leurs proches, c’est souvent l’incompréhension et un sentiment d’impuissance qui dominent. Beaucoup ont le sentiment que la violence scolaire n’est pas suffisamment prise au sérieux par les autorités.
On a l’impression que rien n’est fait pour protéger nos enfants. Faudra-t-il attendre un drame pour que les choses bougent enfin ?
Une mère d’élève montpelliéraine
Beaucoup réclament des mesures concrètes comme le renforcement de la sécurité aux abords des établissements scolaires, la mise en place d’équipes mobiles de médiation et de prévention, ou encore un meilleur accompagnement des élèves victimes de harcèlement ou de violences.
Une problématique complexe
Mais au-delà de la réponse sécuritaire, c’est aussi sur le terrain de la prévention, de l’éducation et de la lutte contre les inégalités que beaucoup appellent les pouvoirs publics à s’investir davantage. Car les causes de la délinquance et de la violence juvéniles sont multiples et profondément ancrées dans le tissu social :
- Décrochage et échec scolaire
- Précarité économique et sociale des familles
- Exposition des jeunes à la violence, notamment sur les réseaux sociaux
- Affaiblissement de l’autorité parentale et des repères éducatifs
- Manque de perspectives d’avenir pour certains jeunes des quartiers populaires
Autant de défis auxquels notre société doit s’attaquer de front si elle veut enrayer durablement ce fléau qui n’épargne désormais plus les plus jeunes. L’affaire de Montpellier nous rappelle douloureusement cette urgence.
Espérons que la lumière sera rapidement faite sur les circonstances exactes de cette agression et que la victime, actuellement sous le choc, se remettra rapidement de ses blessures physiques et morales. Au-delà, c’est un véritable sursaut collectif qui est nécessaire pour que l’école redevienne partout ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être : un sanctuaire protégé de la violence.
