Les riverains, tirés de leur sommeil, découvrent une scène digne d’un film policier. Les pompiers arrivent en urgence absolue. La victime est consciente mais perd beaucoup de sang. Les gestes sont rapides, précis, presque mécaniques : couverture de survie, perfusion, brancard. Direction l’hôpital Nord Franche-Comté en quelques minutes à peine.
Pendant ce temps, les policiers bouclent le quartier. Rubalise jaune, projecteurs, chiens pisteurs : la machine judiciaire se met en marche dans la froidure de décembre. Aucun suspect n’est interpellé dans l’immédiat. Le ou les auteurs ont déjà loin.
La Petite-Hollande, un quartier sous tension chronique
Ce n’est pas la première fois que le nom de la Petite-Hollande apparaît dans les faits divers graves. Trafic de stupéfiants, rixes entre bandes, tirs à l’arme de feu… Les habitants oscillent entre résignation et colère contenue.
« On entend parfois des pétards, on se dit que c’est rien… mais là, c’était clairement des coups de feu », confie une riveraine rencontrée le lendemain matin, encore sous le choc. « Mon fils de 16 ans dormait, il a tout entendu. Il m’a réveillée en criant. »
Depuis plusieurs années, les autorités tentent de reprendre la main : vidéosurveillance renforcée, patrouilles plus fréquentes, opérations coup de poing anti-stups. Mais les résultats peinent à se faire sentir sur le terrain.
« On a l’impression que plus rien ne les arrête. Ils tirent en pleine ville, à 23 h 30, comme si c’était normal. »
Un habitant de la rue voisine, anonyme
Un profil de victime encore flou
À ce stade, très peu d’éléments filtrent sur l’identité et le passé du jeune homme. Les enquêteurs restent muets, privilégiant la discrétion pour ne pas gêner les investigations.
Plusieurs hypothèses circulent déjà dans le quartier : règlement de comptes sur fond de trafic, dette non honorée, rivalité amoureuse ou familiale… Rien n’est exclu, rien n’est confirmé. Le parquet de Montbéliard doit communiquer dans la journée de lundi, probablement pour préciser la nature des blessures et l’arme utilisée.
Ce que l’on sait avec certitude : l’arme employée était une arme de poing, et les tirs ont été multiples. Des douilles ont été retrouvées sur place, actuellement en cours d’analyse par le laboratoire de police technique et scientifique.
Montbéliard, ville moyenne gangrénée par la violence armée ?
En quelques années, la cité des Princes a vu le nombre d’affaires impliquant des armes à feu exploser. Kalachnikov saisie en 2022, fusillades en 2023 et 2024, et maintenant ce nouveau drame en plein cœur de la Petite-Hollande.
Les chiffres officiels du ministère de l’Intérieur sont parlants : le Doubs fait partie des départements où la délinquance violente progresse le plus vite en France hors Île-de-France. Les armes circulent, souvent venues des Balkans ou d’Europe de l’Est, à des prix de plus en plus accessibles.
Évolution des faits de violence armée dans le Doubs (2019-2025)
- 2019 : 3 affaires de tirs à l’arme de feu
- 2021 : 8 affaires
- 2023 : 19 affaires
- 2024 : 24 affaires (dont 4 avec blessés graves)
- 2025 : déjà 21 affaires au 1er décembre
Source : estimations à partir des données publiques SDIG et presse locale
Les habitants entre peur et lassitude
Marcher dans la Petite-Hollande le lendemain matin donne une impression étrange. Les traces de la nuit sont encore visibles : scellés jaunes numérotés, bouts de ruban de balisage qui traînent, odeur de poudre froide qui flotte encore.
Les commerçants baissent le rideau plus tôt. Les parents gardent leurs adolescents à la maison. Une vieille dame, 50 ans de quartier, soupire : « Avant, on se connaissait tous. Aujourd’hui, il y a des jeunes qu’on n’a jamais vus et qui font la loi. »
Certains habitants évoquent même l’idée de déménager. « J’ai élevé mes trois enfants ici. Je ne pensais pas qu’un jour j’aurais peur de sortir après 21 heures », confie une mère de famille.
Quelle réponse des pouvoirs publics ?
Le maire de Montbéliard, en lien avec le préfet du Doubs, a prévu une réunion de crise en début de semaine. Renforcement des effectifs policiers, nouvelle caméra, plan de lutte contre le trafic : les annonces habituelles risquent de revenir sur la table.
Mais pour beaucoup, ces mesures arrivent trop tard. « Il faudrait frapper fort, très fort, et surtout frapper juste », estime un ancien éducateur de rue. « Tant qu’on ne s’attaque pas à la racine – le trafic et l’économie parallèle – on ne fera que panser les plaies. »
En attendant, la ville retient son souffle. La victime lutte toujours pour sa vie à l’hôpital. Et quelque part dans l’ombre, celui ou ceux qui ont appuyé sur la gâchette continuent de se fondre dans la nuit.
Une nuit ordinaire qui a viré au cauchemar. Une de plus dans une ville qui n’aurait jamais dû en connaître autant.
Il est 23 h 30, ce dimanche 30 novembre 2025. La Petite-Hollande, quartier populaire de Montbéliard, est déjà plongée dans le silence hivernal. Une poignée de secondes suffisent à tout faire basculer : des détonations claquent rue du docteur Jean-Marc Becker. Un jeune homme de 24 ans s’effondre, atteint de plusieurs projectiles. Son pronostic vital est engagé.
Une nuit qui bascule en quelques secondes
Les riverains, tirés de leur sommeil, découvrent une scène digne d’un film policier. Les pompiers arrivent en urgence absolue. La victime est consciente mais perd beaucoup de sang. Les gestes sont rapides, précis, presque mécaniques : couverture de survie, perfusion, brancard. Direction l’hôpital Nord Franche-Comté en quelques minutes à peine.
Pendant ce temps, les policiers bouclent le quartier. Rubalise jaune, projecteurs, chiens pisteurs : la machine judiciaire se met en marche dans la froidure de décembre. Aucun suspect n’est interpellé dans l’immédiat. Le ou les auteurs ont déjà loin.
La Petite-Hollande, un quartier sous tension chronique
Ce n’est pas la première fois que le nom de la Petite-Hollande apparaît dans les faits divers graves. Trafic de stupéfiants, rixes entre bandes, tirs à l’arme de feu… Les habitants oscillent entre résignation et colère contenue.
« On entend parfois des pétards, on se dit que c’est rien… mais là, c’était clairement des coups de feu », confie une riveraine rencontrée le lendemain matin, encore sous le choc. « Mon fils de 16 ans dormait, il a tout entendu. Il m’a réveillée en criant. »
Depuis plusieurs années, les autorités tentent de reprendre la main : vidéosurveillance renforcée, patrouilles plus fréquentes, opérations coup de poing anti-stups. Mais les résultats peinent à se faire sentir sur le terrain.
« On a l’impression que plus rien ne les arrête. Ils tirent en pleine ville, à 23 h 30, comme si c’était normal. »
Un habitant de la rue voisine, anonyme
Un profil de victime encore flou
À ce stade, très peu d’éléments filtrent sur l’identité et le passé du jeune homme. Les enquêteurs restent muets, privilégiant la discrétion pour ne pas gêner les investigations.
Plusieurs hypothèses circulent déjà dans le quartier : règlement de comptes sur fond de trafic, dette non honorée, rivalité amoureuse ou familiale… Rien n’est exclu, rien n’est confirmé. Le parquet de Montbéliard doit communiquer dans la journée de lundi, probablement pour préciser la nature des blessures et l’arme utilisée.
Ce que l’on sait avec certitude : l’arme employée était une arme de poing, et les tirs ont été multiples. Des douilles ont été retrouvées sur place, actuellement en cours d’analyse par le laboratoire de police technique et scientifique.
Montbéliard, ville moyenne gangrénée par la violence armée ?
En quelques années, la cité des Princes a vu le nombre d’affaires impliquant des armes à feu exploser. Kalachnikov saisie en 2022, fusillades en 2023 et 2024, et maintenant ce nouveau drame en plein cœur de la Petite-Hollande.
Les chiffres officiels du ministère de l’Intérieur sont parlants : le Doubs fait partie des départements où la délinquance violente progresse le plus vite en France hors Île-de-France. Les armes circulent, souvent venues des Balkans ou d’Europe de l’Est, à des prix de plus en plus accessibles.
Évolution des faits de violence armée dans le Doubs (2019-2025)
- 2019 : 3 affaires de tirs à l’arme de feu
- 2021 : 8 affaires
- 2023 : 19 affaires
- 2024 : 24 affaires (dont 4 avec blessés graves)
- 2025 : déjà 21 affaires au 1er décembre
Source : estimations à partir des données publiques SDIG et presse locale
Les habitants entre peur et lassitude
Marcher dans la Petite-Hollande le lendemain matin donne une impression étrange. Les traces de la nuit sont encore visibles : scellés jaunes numérotés, bouts de ruban de balisage qui traînent, odeur de poudre froide qui flotte encore.
Les commerçants baissent le rideau plus tôt. Les parents gardent leurs adolescents à la maison. Une vieille dame, 50 ans de quartier, soupire : « Avant, on se connaissait tous. Aujourd’hui, il y a des jeunes qu’on n’a jamais vus et qui font la loi. »
Certains habitants évoquent même l’idée de déménager. « J’ai élevé mes trois enfants ici. Je ne pensais pas qu’un jour j’aurais peur de sortir après 21 heures », confie une mère de famille.
Quelle réponse des pouvoirs publics ?
Le maire de Montbéliard, en lien avec le préfet du Doubs, a prévu une réunion de crise en début de semaine. Renforcement des effectifs policiers, nouvelle caméra, plan de lutte contre le trafic : les annonces habituelles risquent de revenir sur la table.
Mais pour beaucoup, ces mesures arrivent trop tard. « Il faudrait frapper fort, très fort, et surtout frapper juste », estime un ancien éducateur de rue. « Tant qu’on ne s’attaque pas à la racine – le trafic et l’économie parallèle – on ne fera que panser les plaies. »
En attendant, la ville retient son souffle. La victime lutte toujours pour sa vie à l’hôpital. Et quelque part dans l’ombre, celui ou ceux qui ont appuyé sur la gâchette continuent de se fondre dans la nuit.
Une nuit ordinaire qui a viré au cauchemar. Une de plus dans une ville qui n’aurait jamais dû en connaître autant.









