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Mondial 2026 Menacé par la Politique Anti-Immigration de Trump

À moins de deux ans du Mondial 2026, des ONG sonnent l’alarme : les rafles anti-immigration de Trump pourraient transformer les stades en zones de chasse aux migrants. Des supporters refoulés, des joueurs inquiets… Et si la plus grande fête du football devenait le symbole de la répression ?

Imaginez arriver à New York ou Los Angeles, maillot sur le dos, billet pour la Coupe du Monde 2026 en poche, et vous retrouver menotté par des agents de l’immigration avant même d’avoir franché les portes du stade. Ce scénario, qui semble sorti d’un film dystopique, pourrait devenir réalité selon plusieurs grandes organisations de défense des droits humains.

Le Mondial 2026 dans le viseur des politiques anti-immigration

À moins de deux ans du coup d’envoi, prévu le 11 juin 2026, la plus grande compétition de football de l’histoire – 48 équipes, trois pays hôtes, des millions de supporters – se retrouve au cœur d’un débat brûlant. Et pour cause : le retour de Donald Trump à la Maison Blanche a accéléré une vague d’arrestations et d’expulsions qui touche particulièrement les grandes villes américaines sélectionnées pour accueillir les matches.

Des organisations aussi influentes que la NAACP, l’ACLU ou Human Rights Watch tirent la sonnette d’alarme. Elles estiment que l’ambiance de peur instaurée par les opérations coups de poing de l’ICE risque de compromettre la sécurité des spectateurs étrangers et, plus largement, l’image même du tournoi.

Des chiffres qui font froid dans le dos

Entre janvier et octobre de cette année, plus de 92 000 personnes ont été interpellées par les services de l’immigration à proximité des villes qui accueilleront le Mondial 2026. Un chiffre vertigineux qui donne la mesure de l’intensité de la répression en cours.

Parmi les cas les plus symboliques, un demandeur d’asile arrêté en juillet dernier juste devant le MetLife Stadium, quelques minutes avant la finale de la Coupe du monde des clubs. L’homme a été expulsé sans même pouvoir assister au match. Un avant-goût inquiétant de ce qui pourrait se produire en 2026, à plus grande échelle.

« Des millions de personnes venant du monde entier sont attendues ici, aux États-Unis, et elles méritent, quelle que soit leur nationalité, de pouvoir venir sans crainte d’être refoulées, détenues ou expulsées sans procédure régulière. »

Jamal Watkins, dirigeant de la NAACP

Les villes démocrates dans le collimateur

Los Angeles et New York, qui doivent chacune accueillir huit rencontres, figurent en première ligne. Ces métropoles, historiquement progressistes, sont devenues les cibles privilégiées des opérations de l’ICE et même de la Garde nationale déployée par l’administration Trump pour, selon ses mots, « rétablir l’ordre ».

Le contraste est saisissant : d’un côté, des stades en pleine effervescence, des fans du monde entier arborant les couleurs de leur pays ; de l’autre, des fourgons de police fédérale stationnés à quelques rues, prêts à procéder à des contrôles d’identité massifs.

Pour les associations, le message est clair : assister à un match de foot ne doit pas devenir un parcours du combattant administratif, ni un risque d’expulsion.

La FIFA sommé de réagir

Les ONG ne se contentent pas de dénoncer. Elles exigent des garanties concrètes. Elles demandent à la FIFA et aux villes hôtes d’obtenir l’engagement formel que ni l’ICE, ni la Garde nationale, ni aucune autre force fédérale ne sera déployée aux abords des stades pendant la compétition.

« Si aucune mesure n’est prise aujourd’hui, la FIFA risque de devenir une chambre d’écho de l’autoritarisme. »

Jamil Dakwar, directeur des droits humains à l’ACLU

Cette phrase, lourde de sens, résume l’enjeu : le football, sport universel par excellence, pourrait se retrouver instrumentalisé et associé à des politiques rejetées par une large partie de la communauté internationale.

Un précédent qui inquiète

L’épisode du MetLife Stadium n’est pas isolé. Dans plusieurs grandes villes, des supporters étrangers ont déjà signalé des contrôles renforcés lors d’événements sportifs majeurs. Certains ont même dû rentrer chez eux plus tôt que prévu après avoir été placés en centre de rétention.

Pour le Mondial 2026, l’affluence sera sans commune mesure. Des délégations officielles, des familles entières, des groupes d’amis venus du monde entier : tous pourraient se retrouver pris dans la même nasse si rien n’évolue d’ici là.

Entre fête populaire et climat de suspicion

Le football a toujours été un vecteur d’unité. Des supporters argentins côtoient des Brésiliens, des Marocains chantent avec des Français, des Coréens du Sud partagent une bière avec des Allemands. Cette magie risque d’être sérieusement écornée si chaque spectateur doit, en plus de son billet, présenter un passeport en règle et prier pour ne pas figurer sur une liste quelconque.

Les associations rappellent que la grande majorité des visiteurs seront des touristes en situation régulière. Mais dans le climat actuel, même un visa valide ne protège plus totalement.

Un appel à la responsabilité collective

Au-delà de la FIFA, les villes hôtes sont directement interpellées. Certaines, comme Los Angeles ou Atlanta, ont déjà exprimé leur volonté de faire du tournoi une célébration de la diversité. Reste à transformer ces belles paroles en actes concrets face à une politique fédérale intransigeante.

Les prochains mois seront décisifs. Des discussions ont déjà commencé en coulisses entre les organisateurs et les autorités. Mais tant que des garanties écrites et contraignantes n’auront pas été obtenues, l’ombre d’un Mondial sous haute tension continuera de planer.

Car au-delà du ballon rond, c’est bien la question de l’accueil et de l’image des États-Unis qui se joue. Veut-on que la Coupe du Monde 2026 reste dans les mémoires comme la plus belle fête du football jamais organisée… ou comme le symbole d’une Amérique repliée sur elle-même ? La réponse appartient, pour l’instant, à ceux qui détiennent le pouvoir à Washington.

En attendant, les supporters du monde entier retiennent leur souffle. Leur rêve de vivre le Mondial sur le sol américain pourrait bien dépendre d’un coup de tampon… ou d’un coup de filet.

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