Le 23 mai 2025, à Abu Dhabi, un vent d’histoire a soufflé sur l’Etihad Arena. Dans une demi-finale d’Euroligue à couper le souffle, l’AS Monaco Basket, surnommée la Roca Team, a défié tous les pronostics en s’imposant face à l’Olympiakos (78-68). Ce match, intense et rythmé, a vu les Monégasques écrire une nouvelle page glorieuse de leur histoire, se qualifiant pour la finale de la plus prestigieuse des compétitions européennes. Comment une équipe française a-t-elle réussi à renverser l’ogre grec, grand favori du Final Four ? Plongeons dans cette épopée mémorable.
Une Victoire Historique pour Monaco
Depuis la victoire de Limoges en 1993, aucune équipe française n’avait atteint la finale de l’Euroligue. Trente-deux ans plus tard, Monaco brise cette longue attente avec une performance éclatante. Emmenée par un Alpha Diallo en feu (22 points) et un Mike James décisif (17 points), la Roca Team a su imposer son rythme face à une équipe grecque pourtant dominatrice en saison régulière. Cette victoire n’est pas seulement un exploit sportif, elle est un symbole de résilience pour une équipe qui, deux ans plus tôt, s’était inclinée face à ces mêmes adversaires.
Ce match, disputé sous les yeux d’un public en ébullition, a mis en lumière la détermination monégasque. Dès les premières minutes, l’ASM a montré qu’elle n’était pas là pour faire de la figuration. Mais comment expliquer ce succès face à une équipe aussi redoutable ?
Un Début Équilibré mais Tendu
Le coup d’envoi, donné à 20h03, a vu les deux équipes se rendre coup pour coup. Le premier quart-temps s’est achevé sur un score de parité (17-17), témoignant de l’intensité de la rencontre. Williams-Goss ouvre le score pour l’Olympiakos, mais Monaco répond immédiatement avec un Diallo percutant, marquant les premiers points de l’ASM. Les Monégasques, portés par un Mike James déjà en verve avec un tir à trois points, montrent qu’ils sont prêts à en découdre.
Du côté grec, Evan Fournier, revenu en Europe après une carrière en NBA, fait parler son talent avec un tir à trois points spectaculaire. Pourtant, l’Olympiakos peine à trouver son rythme, notamment à cause de l’imprécision de Sasha Vezenkov, limité à un modeste 1/7 aux tirs. Ce premier quart pose les bases d’un duel où chaque possession compte.
Instant clé : Le dunk d’Alpha Diallo à 20:11 dans le premier quart-temps galvanise Monaco, montrant leur agressivité offensive dès les premières minutes.
Monaco Prend les Commandes à la Mi-Temps
Le deuxième quart-temps voit Monaco hausser le ton. Elie Okobo, avec sa précision chirurgicale, permet à l’ASM de prendre l’avantage (17-19) grâce à une contre-attaque éclair orchestrée par Nick Calathes. Les Monégasques exploitent les maladresses grecques, notamment celles de Vezenkov, qui continue de manquer ses tirs. À la pause, Monaco mène 35-32, avec un Mike James déjà à 13 points, confirmant son statut de meilleur joueur de la saison précédente.
“On savait qu’il fallait être agressifs dès le début. On n’a rien lâché, et ça a payé.”
Elie Okobo, arrière de l’AS Monaco
Les Grecs, malgré un Fournier combatif, peinent à trouver des solutions face à la défense monégasque. Les pertes de balles et les échecs à trois points (comme celui de Peters à 20:29) permettent à Monaco de creuser un léger écart. Ce moment marque un tournant psychologique : l’ASM sent qu’elle peut faire vaciller le favori.
Un Troisième Quart-Temps Explosif
De retour des vestiaires, Monaco enfonce le clou. Blossomgame et Okobo brillent avec des tirs à trois points qui portent l’écart à +12 (40-52). Diallo, omniprésent, domine au rebond et stoppe les assauts de Fournier. Ce dernier, malgré un sursaut d’orgueil avec 18 points dans ce quart, ne peut empêcher l’ASM de maintenir son avance. À la fin du troisième quart, Monaco mène 57-51, avec un jeu collectif parfaitement huilé.
Les Grecs, portés par un Fournier intenable, réduisent l’écart à six points, mais leurs leaders, comme Vezenkov, restent en difficulté. Monaco, de son côté, s’appuie sur une défense agressive et une adresse extérieure redoutable. Ce quart-temps illustre la capacité de l’ASM à gérer la pression face à une équipe expérimentée.
Joueur | Points | Moments clés |
---|---|---|
Alpha Diallo | 22 | Dunk décisif et défense sur Fournier |
Mike James | 17 | Tirs à trois points et passes clés |
Evan Fournier | 31 | Tirs longue distance pour Olympiakos |
Le Dernier Acte : Monaco Impérial
Le quatrième quart-temps scelle le destin de la rencontre. Alors que l’Olympiakos tente un retour désespéré, porté par un Fournier à 31 points, Monaco reste inébranlable. Jaiteh, avec trois lancers francs consécutifs, et Blossomgame, avec des paniers cruciaux, maintiennent l’ASM à +10. Un dunk spectaculaire de Diallo à 21:47, après une interception d’Okobo, achève les espoirs grecs.
Les Monégasques, sous la houlette de leur entraîneur Vassilis Spanoulis, ancien joueur légendaire de l’Olympiakos, déjouent toutes les attentes. Leur maîtrise tactique et leur intensité défensive font plier une équipe grecque pourtant favorite. À 21:52, le score final de 78-68 retentit comme un coup de tonnerre : Monaco est en finale !
“On a joué avec le cœur. Cette victoire, c’est pour l’histoire de Monaco et du basket français.”
Vassilis Spanoulis, entraîneur de l’AS Monaco
Les Clés du Succès Monégasque
Comment Monaco a-t-elle réussi cet exploit ? Voici les facteurs décisifs :
- Défense intraitable : L’ASM a muselé les tireurs grecs, notamment Vezenkov, limitant leurs options offensives.
- Collectif soudé : Avec des contributions de Diallo, James, Okobo et Jaiteh, Monaco a montré une cohésion exemplaire.
- Gestion des moments clés : Les Monégasques ont su garder leur calme dans les instants cruciaux, notamment au quatrième quart.
- Leadership de Spanoulis : L’entraîneur a su tirer le meilleur de ses joueurs, utilisant son expérience pour contrer son ancienne équipe.
Cette victoire n’est pas seulement un exploit sportif, elle repositionne le basket français sur la scène européenne. Monaco, qui affrontera le Fenerbahçe en finale, a désormais une chance unique de décrocher son premier titre en Euroligue.
Evan Fournier, le Cœur de l’Olympiakos
Malgré la défaite, Evan Fournier a porté son équipe avec brio. Ses 31 points, dont plusieurs tirs à trois points, ont maintenu l’Olympiakos dans la course jusqu’au bout. Revenu en Europe pour vivre des “moments forts”, le Français a prouvé qu’il reste un compétiteur hors pair. Cependant, face à une ASM en état de grâce, ses efforts n’ont pas suffi.
Le contraste entre la performance individuelle de Fournier et les difficultés collectives de son équipe illustre la force de Monaco : un jeu d’équipe où chaque joueur a su apporter sa pierre à l’édifice.
Vers une Finale Épique contre Fenerbahçe
En finale, Monaco affrontera le Fenerbahçe, vainqueur du Panathinaïkos (82-76) plus tôt dans la soirée. Les Turcs, absents de la finale depuis 2018, promettent un affrontement de haut vol. Avec des joueurs comme Mike James, qui connaît bien l’enjeu des grands matchs, et un Spanoulis déterminé à marquer l’histoire, l’ASM a toutes les cartes en main pour rêver d’un premier sacre.
Ce duel s’annonce comme un choc de titans. Monaco, portée par l’élan de cette victoire, devra maintenir son intensité pour espérer soulever le trophée. Une chose est sûre : le basket français retient son souffle.
À retenir : Monaco devient la deuxième équipe française à atteindre la finale de l’Euroligue, 32 ans après Limoges. Un exploit historique qui place l’ASM sur le toit de l’Europe.
Un Moment pour l’Histoire du Basket Français
Ce succès de Monaco dépasse le cadre sportif. Il symbolise la montée en puissance du basket français sur la scène européenne, dans une compétition où les clubs espagnols, grecs et turcs dominent habituellement. L’ASM, avec son projet ambitieux et son effectif mêlant talents locaux et internationaux, prouve que la France peut rivaliser avec les meilleurs.
Le parcours de Monaco, marqué par une victoire en quart de finale contre Barcelone et ce triomphe face à l’Olympiakos, inspire les jeunes joueurs et les clubs français. Il montre qu’avec du travail, une vision claire et un collectif soudé, tout est possible.
Alors que la finale approche, les regards sont tournés vers Abu Dhabi. Monaco peut-elle écrire une nouvelle page d’histoire en décrochant le titre ? Réponse dans quelques jours, mais une chose est sûre : la Roca Team a déjà marqué les esprits.