Il y a environ 11 ans, j’ai commencé à m’intéresser sérieusement à l’alimentation saine. Fatiguée par un apport excessif en glucides raffinés, j’ai d’abord adopté un régime sans gluten et pauvre en glucides, ce qui m’a finalement menée vers le keto. En tant qu’éternelle étudiante, je me suis plongée dans les recherches scientifiques sur ce régime avant de me lancer à fond.
Pendant les deux premières années, j’ai récolté les bénéfices tant vantés du keto : perte de poids, tour de taille affiné, clarté mentale, motivation et énergie au top. Je cuisinais la plupart de mes repas à la maison, en maîtrisant l’intégration des bonnes graisses et des substituts de sucre.
Le keto, bien plus qu’un simple régime pour moi
Rapidement, le keto est devenu un job à temps plein. J’ai même décroché un poste de responsable marketing contenu dans une entreprise spécialisée dans le café et les compléments keto. Je développais des recettes, gérais des projets de livres de cuisine… C’était du keto à longueur de journée, et cela a fini par peser.
Après avoir quitté cet emploi, j’ai remarqué que le keto ne fonctionnait plus aussi bien pour moi. Je me sentais déprimée, reprenais du poids, faisais face à un stress chronique et des insomnies. En un mot, je me sentais mal. Des analyses sanguines ont révélé un taux de cholestérol LDL élevé et des hormones thyroïdiennes basses. Malgré les compléments et les médicaments prescrits, je ne voyais pas d’amélioration notable.
La décision d’arrêter le keto
À l’automne 2022, une endocrinologue m’a conseillé d’arrêter les médicaments et certains compléments, mais surtout, d’envisager l’arrêt du keto. Avec son aide, j’ai élaboré un plan pour réintroduire progressivement des glucides complexes sains dans mon alimentation.
J’ai quitté les groupes Facebook keto que j’avais fréquentés pendant des années et j’ai entamé un travail sur moi-même pour dépasser ce qui était devenu un traumatisme alimentaire. En retrouvant le plaisir de manger des fruits, légumineuses et céréales complètes, j’ai renoué avec la joie liée à la nourriture.
Les leçons tirées de mon expérience keto
Avec du recul, je réalise que le keto a déclenché chez moi des comportements alimentaires problématiques. Mon seul regret est d’avoir attendu que ma santé en pâtisse avant de comprendre que ce régime me nuisait plus qu’il ne m’aidait.
Aujourd’hui, deux ans après la fin de mon chapitre keto, j’ai appris à me pardonner. Je pratique la pleine conscience, la gratitude, et je continue à travailler sur ma culpabilité liée à l’alimentation. Je fais de l’exercice pour ma santé globale, ce que je n’arrivais pas à faire sous keto. Mais surtout, je me sens tellement libre depuis que j’ai lâché prise sur un mode de vie ultra restrictif qui ne me convenait plus.
À ceux qui envisagent le keto, je conseille vivement d’en discuter d’abord avec un médecin ou un diététicien pour bien peser le pour et le contre, et déterminer si c’est la bonne voie à suivre.
Le plus important dans tout ça ? Écouter son corps et ne pas avoir peur de remettre en question ses choix alimentaires, même après des années. Car au final, c’est notre bien-être global qui prime, et aucun régime ne devrait passer avant notre santé physique et mentale.