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Mobilités alternatives en Loire-Atlantique : encore du chemin à faire

En Loire-Atlantique, l'omniprésence de la voiture individuelle freine encore la transition vers des mobilités plus durables. Malgré les initiatives locales, l'offre alternative reste insuffisante pour un véritable changement des habitudes. Quelles sont les pistes pour repenser la mobilité sur le territoire ?

En Loire-Atlantique comme ailleurs, la transition vers des mobilités plus durables se heurte encore à la prédominance de la voiture individuelle dans les déplacements du quotidien. Malgré les appels de phare des collectivités locales et le développement d’alternatives, l’offre de transports collectifs et de modes doux reste insuffisante pour entraîner un véritable report modal. Un défi de taille pour le territoire.

Une offre alternative encore trop limitée

Selon une récente étude de l’association UFC-Que Choisir, près de 18,7% des habitants de Loire-Atlantique vivent actuellement dans une zone blanche de mobilités, c’est-à-dire sans aucun accès à des transports en commun (bus, train, bateau) à moins de 10 minutes à pied de leur domicile. Une proportion supérieure à la moyenne nationale (17,4%). Le maillage du territoire en solutions alternatives à la voiture apparaît ainsi encore trop lâche.

Cette situation concerne en premier lieu les zones rurales et périurbaines, qui concentrent 71% des communes du département où plus de la moitié des ménages n’ont pas accès aux transports collectifs. Faute d’un réseau ferroviaire suffisamment développé, 62% des Ligériens habitent aussi à plus de 10 minutes à vélo d’une gare.

Les populations se sentent loin des transports en commun, ce qui les conduit à utiliser systématiquement leur voiture. Améliorer l’accès à des offres attractives est une manière douce d’amener des changements de comportements.

Hervé Le Borgne, président UFC-Que Choisir Nantes

Conséquence : la part des trajets domicile-travail réalisés en transports en commun plafonne toujours à environ 12% dans le département. L’objectif de report modal apparaît donc encore comme un « vœu pieux » sans une refonte en profondeur de la politique des transports, pointe l’association de défense des consommateurs.

Des investissements jugés insuffisants

Pour inverser la tendance, UFC-Que Choisir plaide pour des investissements « ambitieux » dans les mobilités alternatives, ainsi qu’une refonte du financement des autorités organisatrices de transports. L’association milite aussi pour une meilleure prise en compte des enjeux de mobilité dans les décisions d’aménagement du territoire.

Car les obstacles au développement des alternatives à la voiture ne sont pas que financiers. La dispersion de l’habitat et l’étalement urbain rendent difficile et coûteux le déploiement de transports publics efficaces en dehors des zones denses. Un héritage de décennies de politiques favorisant l’automobile.

Quelques motifs d’espoir

Pour autant, la Loire-Atlantique n’est pas dépourvue d’initiatives en faveur des mobilités durables. L’étude d’UFC-Que Choisir salue notamment le succès du tram-train entre Nantes et Châteaubriant, en service depuis 2011. Le développement de l’offre de transport à la demande dans les zones rurales constitue une autre avancée prometteuse.

Depuis 2024, le réseau Aléop permet ainsi aux habitants des secteurs les moins bien desservis de réserver un trajet en minibus ou en voiture pour rejoindre des lignes de bus, le train ou un autre moyen de transport. Un système souple et peu coûteux qui pourrait préfigurer le futur des mobilités dans les campagnes, à condition de surmonter son principal défaut : le manque de notoriété auprès du grand public.

Changer les habitudes, le défi des prochaines années

Car au-delà du seul développement de l’offre, c’est bien à un changement profond des comportements de mobilité que le territoire est appelé. Covoiturage, autopartage, vélo, marche à pied… Les alternatives ne manquent pas pour se passer de la voiture, au moins pour une partie des déplacements.

Mais leur adoption par le plus grand nombre nécessite encore des efforts de pédagogie et des incitations, notamment financières. Subventions pour l’achat de vélos électriques, tarification attractive des transports publics ou encore taxation des modes les plus polluants : autant de leviers à activer pour accélérer la transition vers des mobilités plus vertueuses.

Un défi majeur pour les années à venir en Loire-Atlantique, qui nécessitera une action coordonnée de tous les acteurs – collectivités, entreprises, habitants – afin de repenser durablement notre façon de nous déplacer. Avec à la clé, des bénéfices considérables en termes de qualité de vie, de santé publique et de préservation de l’environnement. De quoi définitivement tourner la page de la voiture reine.

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