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Mobilisation pour un ancien pirate somalien menacé d’expulsion à Hédé-Bazouges

Un ancien pirate somalien est menacé d'expulsion malgré sa condamnation purgée. La gauche se mobilise pour qu'il reste en France, suscitant le débat. Retour sur une affaire qui divise l'opinion...

L’histoire d’Abdi, un ancien pirate somalien menacé d’expulsion en France malgré sa condamnation purgée, suscite l’émoi et divise l’opinion. Dans la petite commune d’Hédé-Bazouges en Ille-et-Vilaine, des habitants, des amis et même son ancienne otage se mobilisent pour qu’il puisse rester dans le pays où il a refait sa vie. Retour sur une affaire hors du commun.

Un passé de pirate, une dette payée

Abdi a un lourd passé derrière lui. En 2009, il a participé à la prise d’otage d’un voilier à 900 km des côtes somaliennes, un acte de piraterie qui s’est tragiquement soldé par la mort d’un skipper breton. Condamné, il a purgé sa peine de prison. Mais aujourd’hui, c’est une autre menace qui pèse sur lui : l’expulsion du territoire français.

Depuis sa sortie de prison, Abdi a pourtant tout fait pour se racheter et refaire sa vie en France. Loin de ses anciennes activités criminelles, il s’est intégré dans sa commune d’accueil, s’est fait des amis et a trouvé un travail stable. Une seconde chance qu’il a su saisir pour prendre un nouveau départ.

Une mobilisation inhabituelle

Alors que la menace d’expulsion se précise, c’est tout un village qui se mobilise pour le soutenir. Des habitants, ses amis, mais aussi de façon plus surprenante son ancienne otage, sont venus témoigner en sa faveur devant le tribunal administratif de Rennes ce mercredi 6 novembre. Une mobilisation inhabituelle qui témoigne du chemin parcouru par Abdi.

Il a payé sa dette, il mérite une seconde chance. C’est quelqu’un de bien qui veut juste vivre et travailler ici.

Un habitant d’Hédé-Bazouges

Le pardon de son ancienne otage

Le témoignage le plus marquant est sans doute celui de son ancienne otage, qui a accepté de prendre publiquement sa défense. Malgré le traumatisme subi lors de sa prise d’otage, elle considère qu’Abdi a changé et mérite de rester en France :

Je lui ai pardonné. Il était jeune, dans un pays en guerre. Aujourd’hui c’est un homme nouveau qui essaie de s’en sortir. Son expulsion serait profondément injuste.

L’ancienne otage d’Abdi

Un débat qui divise

Malgré ces soutiens de poids, le cas d’Abdi fait débat et son avenir en France est plus qu’incertain. Pour certains, sa condamnation pour un acte aussi grave qu’une prise d’otage devrait le priver de tout droit de résider dans le pays. D’autres estiment au contraire que chacun a droit à une seconde chance et qu’il serait contre-productif d’expulser quelqu’un qui a réussi sa réinsertion.

Oui il a fait une terrible erreur par le passé. Mais aujourd’hui c’est un membre apprécié de notre communauté qui ne demande qu’à vivre et travailler dignement ici.

Un élu local

L’attente de la décision de justice

La décision finale reviendra à la justice qui devra trancher sur le sort d’Abdi. Son avocate a plaidé l’annulation de la mesure d’expulsion, mettant en avant son parcours exemplaire de réinsertion et l’absence de menace qu’il représenterait aujourd’hui pour la société française. La partie adverse a maintenu ses réquisitions, estimant son expulsion légitime au regard de la gravité des faits commis.

Le tribunal administratif de Rennes mettra son jugement en délibéré et rendra sa décision dans les prochaines semaines. D’ici là, Abdi reste suspendu au verdict qui décidera de son avenir dans ce pays qui est devenu le sien. Une histoire individuelle qui cristallise toute la complexité et les dilemmes du débat sur le droit à la réinsertion.

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