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Miss France 2026 : Le Passé Sulfureux de Miss Tahiti Fait Polémique

Elle vient d’être sacrée Miss France 2026. Mais en 2021, Hinaupoko Devèze dansait dans le clip « Doudou » de Koba LaD, aujourd’hui en prison et accusé de liens avec Mohamed Amra. Son passé refait surface et divise. Que va décider le comité ?

Le 6 décembre 2025, le public découvrait avec émotion le visage de la nouvelle Miss France. Sous les projecteurs, Hinaupoko Devèze, 24 ans, Miss Tahiti, rayonnait. Un sourire éclatant, une silhouette élancée, une couronne posée sur ses longs cheveux noirs. Pourtant, à peine quelques heures après son sacre, une vidéo de 2021 resurgissait et jetait une ombre inattendue sur cette victoire apparemment parfaite.

Une figurante dans l’univers très cru du rap français

Retour quatre ans en arrière. Hinaupoko, alors âgée de 19 ans et étudiante en droit, accepte une proposition comme tant d’autres jeunes mannequins : tourner deux jours dans un clip. Le morceau ? Doudou, signé Koba LaD, l’un des rappeurs les plus en vue du moment. Le décor : un chalet enneigé, des bouteilles qui s’entrechoquent, des liasses de billets, de la fumée épaisse et des jeunes femmes en tenues légères.

Dans la séquence, on la voit brièvement à l’arrière d’une Audi RS3 pendant que le rappeur scande « J’suis fonce-dé dans l’RS3 » avec, à ses côtés, un sac rempli d’herbe. Une autre scène la montre dans le chalet, au milieu d’une ambiance festive où l’alcool et les stupéfiants sont ostensiblement célébrés. Rien d’exceptionnel dans le rap game de l’époque, mais tout prend une tournure dramatique quand on regarde la situation actuelle du protagoniste principal.

Koba LaD derrière les barreaux : un lourd passif judiciaire

Juin 2025 : le rappeur est condamné à six ans de prison ferme pour un accident mortel commis sous l’emprise du cannabis et en excès de vitesse. Il reconnaît être « en faute ». Quelques mois plus tard, son nom réapparaît dans l’enquête sur l’évasion spectaculaire de Mohamed Amra, le « roi de la narcobanditique ». Des écoutes téléphoniques le placeraient parmi les possibles complices. L’image du clip Doudou prend alors une résonance particulièrement glaçante.

Et comme si cela ne suffisait pas, un message homophobe posté quelques mois avant le tournage refait surface. Des mots crus, violents, qui choquent aujourd’hui encore plus qu’hier dans un concours qui se veut exemplaire sur les questions de respect et d’inclusion.

La réponse calme et posée de la nouvelle Miss

Contactée dès le lendemain de son élection, Hinaupoko Devèze ne fuit pas la question. « C’était une expérience sympa, les gens en ont fait un buzz, je n’ai pas trop compris pourquoi », confie-t-elle avec un naturel désarmant. Elle rappelle qu’elle était mannequin et modèle photo, qu’elle sortait à peine du lycée, et que le tournage n’a duré que deux jours.

« J’avais demandé au réalisateur si cela pourrait me poser problème plus tard pour Miss France. Il m’avait dit que non. Moi, je ne l’ai jamais caché. »

Elle précise aussi qu’elle n’a jamais consommé la moindre substance illicite sur le tournage et qu’elle n’apparaît que quelques secondes. Son prénom « Céline » sur les réseaux sociaux ? Tout simplement son prénom usuel en métropole, elle préfère Hinaupoko à Tahiti. Rien de mystérieux, juste une double identité culturelle assumée.

Le règlement Miss France face à la réalité du XXIe siècle

Le comité Miss France a toujours été clair : pas de photos dénudées, pas de comportements contraires aux « bonnes mœurs ». Mais qu’en est-il d’une simple figuration dans un clip de rap, il y a quatre ans, alors que la candidate n’était même pas encore majeure dans certains pays ? Le règlement évolue, les mentalités aussi.

Ces dernières années, plusieurs Miss ont dû affronter la résurgence de leur passé. Photos en maillot trop osées, anciens petits amis sulfureux, soirées arrosées… Internet ne pardonne rien. Pourtant, aucune n’avait jusqu’ici été directement associée à un artiste aujourd’hui incarcéré pour des faits aussi graves.

Le comité a tranché en connaissance de cause : la candidature de Miss Tahiti avait été validée en amont. Les images étaient connues, étudiées, jugées non disqualifiantes. Un choix qui interroge sur la frontière entre jeunesse, erreurs passées et responsabilité publique.

Une polémique qui révèle nos contradictions collectives

Sur les réseaux sociaux, les avis sont tranchés. D’un côté, ceux qui crient au scandale : « Une Miss France qui cautionne la drogue et l’homophobie, où va-t-on ? » De l’autre, ceux qui défendent la jeune femme : « Elle avait 19 ans, elle travaillait comme mannequin, elle n’a rien fait d’illégal. Arrêtons l’hypocrisie. »

Et si cette affaire disait surtout notre difficulté à accepter que les icônes modernes aient une vie avant leur couronne ? Dans un monde où chaque image reste gravée pour toujours, faut-il exiger des candidates une virginité médiatique totale ? Ou au contraire reconnaître que la rédemption et l’évolution font partie du parcours humain ?

Hinaupoko Devèze incarne, peut-être malgré elle, cette tension. Fière représentante de la Polynésie française, étudiante brillante devenue avocate stagiaire, elle porte désormais une écharpe qui la place sous le feu permanent des projecteurs. Son calme face à la tempête impressionne déjà.

Et maintenant ? Un règne sous haute surveillance

L’année qui s’ouvre sera décisive. Chaque déplacement, chaque interview, chaque publication sera scrutée. La nouvelle Miss France 2026 sait qu’elle devra prouver, par ses actes et ses prises de position, qu’elle mérite bien plus que les quelques secondes d’un clip tourné à 19 ans.

Elle a déjà annoncé vouloir mettre en lumière les problématiques de la jeunesse polynésienne, la lutte contre les violences faites aux femmes et la préservation de l’environnement dans le Pacifique. Des combats nobles qui, espérons-le, effaceront peu à peu le bruit de fond d’une polémique née d’un passé qu’elle n’a jamais renié.

Car au fond, n’est-ce pas cela, être Miss France au XXIe siècle ? Porter une couronne, oui, mais aussi apprendre à transformer les épreuves en force, les critiques en moteur, et les erreurs de jeunesse en leçons de maturité.

Hinaupoko Devèze a 24 ans. Son règne ne fait que commencer. Et quelque chose nous dit qu’on n’a pas fini d’entendre parler d’elle.

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