Ce soir, le Zénith d’Amiens va vibrer au rythme des pas des trente candidates qui rêvent de succéder à Angélique Angarni-Filopon. Lumières, paillettes, robe de soirée… Tout est prêt pour sacrer Miss France 2026. Pourtant, une ombre plane sur la fête : Cindy Fabre, Miss France 2005 et ancienne directrice générale du concours, ne sera pas dans la salle. Pire, elle affirme n’avoir reçu aucune invitation. Et elle a décidé de le faire savoir, sans filtre, sur Instagram.
Une absence qui fait parler
Dans une longue story publiée ce 6 décembre 2025, Cindy Fabre a brisé le silence. L’ancienne reine de beauté, qui a dirigé l’organisation Miss France pendant plusieurs années, explique calmement mais fermement qu’elle n’a été contactée ni par mail, ni par téléphone, ni même par un simple carton d’invitation. Pour elle, ce n’est pas une première : elle se dit « un peu blacklistée depuis des années » et avoue avoir parfois dû… payer sa place dans le public pour assister à l’élection.
Cette mise à l’écart, elle ne la comprend pas. Et elle ne veut plus se taire.
« Je voulais qu’aucune Miss ne soit écartée »
Lorsqu’elle a pris les rênes du concours, Cindy Fabre avait une ambition claire : ouvrir grand les portes à toutes les anciennes Miss, toutes générations confondues. Elle refusait l’idée d’une « famille Miss » où certaines seraient mises sur la touche pendant que d’autres brilleraient sous les projecteurs.
« Je voulais vraiment qu’aucune ne soit écartée. Toutes générations confondues. »
Cindy Fabre, story Instagram – 6 décembre 2025
Pourtant, quelques années après avoir quitté ses fonctions, elle se retrouve elle-même exclue de la grande soirée. Un comble pour celle qui prônait l’inclusion et le respect de toutes les anciennes ambassadrices de l’écharpe.
Elle va plus loin : selon elle, certaines personnes au sein de l’organisation ont « un peu le droit de vie ou de mort » sur la présence ou non des anciennes Miss. Un pouvoir discret, mais réel, qui déciderait qui a le droit de revenir sous les lumières et qui doit rester dans l’ombre.
Un règlement de comptes en douceur mais ferme
Cindy Fabre n’a nommé personne. Elle n’a pas pointé du doigt une rivale ou un membre précis du comité. Mais entre les lignes, le message est limpide. Elle parle d’intérêts personnels qui priment sur le collectif, de jalousies, de petites guerres d’ego qui gangrènent parfois le milieu.
« Je suis peut-être trop entière, trop sincère. Je ne pense pas mériter ça. »
Elle refuse de « cracher dans la soupe », mais ajoute immédiatement : « quand la recette de la soupe n’est plus la même… ». Une métaphore culinaire pour dire que l’esprit qui régnait lorsqu’elle était aux commandes a changé. Que les valeurs d’unité et de sororité qu’elle défendait ont laissé place à autre chose.
Et puis il y a cette phrase, presque philosophique, qui clôt son coup de gueule :
« Il n’est pas nécessaire d’éteindre la lumière des autres pour que brille la nôtre. »
Cindy Fabre, citant Gandhi
Une manière élégante de dire : pourquoi me mettre de côté pour briller plus fort ?
Un concours sous tension avant la grande soirée
Cette sortie arrive à un moment particulièrement sensible. Nous sommes à quelques heures du direct sur TF1. Trente jeunes femmes vont défiler, douze seront sélectionnées pour les demi-finales, puis cinq finalistes, avant l’annonce tant attendue vers minuit. Jean-Pierre Foucault, fidèle au poste, animera sa énième cérémonie. Tout semble rodé.
Mais dans les coulisses, les tensions existent depuis plusieurs mois. On se souvient du recadrage public de deux candidates en Martinique, des rumeurs de favoritisme, ou encore de cette fameuse réunion secrète organisée début décembre à Amiens pour désigner les douze demi-finalistes. Une pratique habituelle, mais qui, cette année, a pris des allures d’opération commando.
Ajoutez à cela les révélations de Cindy Fabre sur un supposé blacklistage, et l’image parfaite du concours en prend un coup. Car si même une ancienne directrice se sent mise à l’écart, que peuvent penser les Miss plus anciennes, celles des années 80 ou 90, qui n’ont plus mis les pieds à une élection depuis des lustres ?
Le poids du passé et des rivalités
Il faut rappeler que Cindy Fabre n’a pas quitté l’organisation dans la douceur. Son départ, en 2023, avait déjà fait couler beaucoup d’encre. Certains parlaient de désaccords profonds sur la nouvelle direction artistique, sur les règles d’inclusion (notamment l’ouverture aux femmes mariées et aux mères de famille), ou encore sur la communication.
Aujourd’hui, elle semble payer le prix de sa franchise passée. Être « trop entière », comme elle le dit elle-même, n’aurait pas plu à tout le monde. Dans un univers où l’image est reine, dire tout haut ce que certaines pensent tout bas peut coûter cher.
Mais Cindy Fabre n’est pas seule. D’autres anciennes Miss, au fil des années, ont murmuré la même chose dans les dîners : un clan dominant, des favorites intouchables, des anciennes qu’on invite chaque année et d’autres qu’on oublie systématiquement. Le « clan Malherbe » pour les unes, le « clan de Freynault » pour les autres… Des noms qui circulent dans les conversations, même si personne n’ose les prononcer publiquement.
Que va-t-il se passer ce soir ?
Officiellement, rien ne change. La cérémonie aura lieu à 21h05 sur TF1. Les candidates défileront en robe régionale, en maillot de bain une pièce (exit le deux-pièces depuis plusieurs années), puis en robe de soirée. Le public et le jury voteront. Une nouvelle Miss France sera couronnée.
Mais dans les travées du Zénith, certains spectateurs regarderont peut-être les anciennes Miss présentes avec un œil nouveau. Qui est là ? Qui manque cruellement à l’appel ? Et surtout : pourquoi ?
Quant à Cindy Fabre, elle regardera probablement l’élection depuis son canapé, comme des millions de Français. Mais avec un goût amer dans la bouche. Celui de celle qui a tout donné pour moderniser le concours, pour le rendre plus inclusif, et qui se retrouve, quelques années plus tard, persona non grata le soir le plus important de l’année.
Un mal pour un bien ?
Paradoxalement, cette sortie pourrait faire du bien au concours. Elle met en lumière un problème réel : le traitement des anciennes Miss une fois leur année terminée. Certaines deviennent animatrices, influenceuses, entrepreneuses et restent dans la lumière. D’autres retombent dans l’anonymat et n’ont plus jamais de nouvelles de l’organisation.
En parlant ouvertement, Cindy Fabre pose une question simple mais essentielle : une Miss France reste-t-elle une Miss France à vie ? Ou seulement pendant douze mois ? L’organisation aura-t-elle le courage de répondre, un jour, autrement que par le silence ou l’absence d’invitation ?
Ce soir, les projecteurs seront braqués sur les trente candidates. Mais dans l’ombre, une ancienne reine de beauté aura, malgré elle, volé la vedette quelques heures avant le grand show. Preいずれ que, demain matin, on ne parlera peut-être pas seulement de la gagnante… mais aussi de celle qui n’a même pas pu applaudir depuis les gradins.
La couronne brille toujours. Mais parfois, elle laisse des traces.









