Le rêve de Sabah Aib, 18 ans, a pris une tournure amère depuis son élection comme Miss Nord-Pas-de-Calais samedi dernier. Selon des sources proches de la jeune femme, elle subit une vague de haine raciste sur les réseaux sociaux en raison de ses origines maghrébines.
Dans un message empreint de dignité posté sur Instagram, Sabah Aib rappelle une évidence : « Mon nom fait partie de mon identité et il n’a rien à voir avec ma nationalité. La France est un pays multiculturel et avoir un nom qui vient d’ailleurs ne change en rien le fait que je sois Française ». Née en France de parents eux-mêmes nés Français, elle se considère « avant tout comme Française » même si ses origines algériennes et marocaines font partie de son histoire.
L’espoir d’ouvrir les esprits
Anne-Sophie Sevrette, déléguée régionale du concours Miss France, y voit une chance historique. Si le public s’ouvre d’esprit, Sabah Aib pourrait en effet devenir la première Miss France d’origine maghrébine. Un symbole fort dans un pays riche de sa diversité.
Mon élection est une preuve que notre région est riche de diversité et de valeurs, et je suis fière de la représenter.
Sabah Aib, Miss Nord-Pas-de-Calais 2024
Loin de se laisser abattre, l’étudiante en droit de Lille compte bien porter son écharpe avec fierté et détermination. Pour elle, ces attaques ne reflètent que « l’ignorance et la jalousie ». Un constat amer mais lucide.
Le triste précédent d’April Benayoum
Malheureusement, ce déferlement de haine n’est pas un cas isolé. En 2020, April Benayoum, Miss Provence et première dauphine de Miss France 2021, avait elle aussi été la cible de tweets antisémites lors de l’élection. Sept personnes avaient été condamnées à des amendes pour ces attaques odieuses.
Un an plus tôt, c’était au tour d’Ève Gilles, Miss Nord-Pas-de-Calais devenue Miss France 2024, de subir les moqueries d’internautes sur sa silhouette jugée trop mince et ses cheveux courts. Preuve que la méchanceté et les préjugés n’épargnent personne.
La beauté n’a pas de couleur ni de religion
En cette année 2024, il est temps que ces comportements d’un autre âge cessent. Miss France est un concours de beauté, de personnalité et de valeurs, pas un tribunal des origines ou de l’apparence. Que l’on s’appelle Sabah, April ou Ève, que l’on ait la peau mate ou claire, que l’on soit d’ascendance européenne, africaine ou asiatique, peu importe.
L’essentiel est de porter avec grâce et engagement cette écharpe symbole d’élégance et de féminité. Alors que l’élection Miss France 2025 approche, espérons que les 28 candidates en lice seront jugées sur leurs qualités humaines et non sur leurs origines. Car comme le souligne Sabah Aib avec courage, « Nous sommes tous égaux, peu importe notre nom ou nos origines ».
En décembre prochain au Futuroscope, c’est peut-être le sourire lumineux et la personnalité solaire de Miss Nord-Pas-de-Calais qui raviront la couronne tant convoitée. Et si Sabah Aib devenait la nouvelle ambassatrice de la beauté et de la diversité à la française ? Une belle leçon à tous ses détracteurs.
