En ce dimanche après-midi, tous les yeux du monde du rugby sont rivés sur le Stade des Alpes. Montpellier, double champion de France en titre mais seulement 13e cette saison, joue sa survie en Top 14 face à des Grenoblois revanchards, frustrés d’avoir échoué aux portes de l’élite l’an passé. Plus qu’un match, c’est un véritable combat de gladiateurs qui s’annonce, avec un enjeu démesuré : le maintien pour le MHR, l’accession pour le FCG. Chaque mêlée, chaque placage, chaque essai pourrait faire basculer le destin de ces deux équipes.
Montpellier frappe d’entrée
Dès l’entame, les intentions sont claires : Montpellier veut imposer sa puissance. Les avants héraultais enchaînent les temps de jeu, mettant d’entrée la défense iséroise sous pression. Et ce pressing intense finit par payer à la 7e minute. Sur une mêlée en conquête, le MHR lance une offensive éclair. Serfontein tape au pied par dessus le rideau défensif, semant la zizanie dans l’arrière-garde grenobloise. Plus prompt, Ben Lam récupère le cuir et s’en va aplatir en coin. Montpellier mène 5-0, et enfonce le clou dans la foulée.
Car à peine le temps de souffler, et les Cistes repartent de plus belle. Après un festival de l’intenable Ben Lam le long de la ligne de touche, l’ailier néo-zélandais sert sur un plateau Gabriel Ngandebe qui file entre les poteaux. 12-0 pour le MHR à la 13e, le plan semble parfaitement exécuté.
Grenoble réagit avant la pause
Mais les Alpins n’ont pas dit leur dernier mot. Piqués au vif, ils tentent de réagir, s’appuyant notamment sur leur puissant pack. Et à force d’insister, ils trouvent la faille juste avant la demi-heure de jeu. Pénalité jouée à la main, touche magnifiquement captée, et c’est un maul dévastateur qui s’organise. Au terme d’un effort monstre, Barnabé Massa s’écroule en terre promise. Grenoble recolle à 12-7 et revient avec de meilleures intentions après la pause.
« On n’a rien lâché, on savait qu’on pouvait les faire douter en mettant de l’engagement. On a fait le job devant, maintenant il faut conclure derrière. »
Stéphane Glas, manager de Grenoble, à la mi-temps
Montpellier tremble mais tient bon
De retour des vestiaires, les Grenoblois maintiennent leur pressing, obtenant de nombreuses pénalités dans le camp adverse. Mais la défense du MHR fait front, à l’image d’un héroïque Yacouba Camara, auteur de 25 plaquages. Malgré une possession et une occupation largement en leur faveur, les locaux n’arrivent pas à concrétiser, manquant plusieurs pénaltouches.
Et comme souvent dans ce genre de scénario, ce sont les Montpelliérains qui vont profiter de leur première incursion. À l’heure de jeu, sur un contre assassin, Vincent Rattez transperce le rideau défensif et envoie Yvan Reilhac à l’essai. 19-7, le break est fait. Les Cistes vont alors verrouiller le score, s’appuyant sur la botte de Louis Foursans et un drop opportuniste de Paolo Garbisi pour sceller le sort de la rencontre.
« On s’est arraché jusqu’au bout, on n’a rien lâché. C’est une victoire d’équipe, de tout un club. On a prouvé qu’on avait notre place en Top 14. »
Fulgence Ouedraogo, capitaine de Montpellier
Score final : 25-7. Au terme d’un match âpre et engagé, Montpellier assure son maintien dans l’élite et envoie Grenoble en Pro D2. Un épilogue cruel pour le FCG, qui devra encore patienter avant de réintégrer la cour des grands. Mais le soulagement est immense côté héraultais. Cette victoire, certes étriquée, efface une saison galère et permet au MHR de voir l’avenir avec un peu plus de sérénité. L’essentiel est assuré.
