Dans un contexte de trêve fragile au Liban après deux mois d’affrontements ouverts entre Israël et le Hezbollah, les ministres français des Armées, Sébastien Lecornu, et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, sont arrivés lundi dans le pays du Cèdre. Leur mission : rencontrer les autorités libanaises et réaffirmer le soutien de la France à la stabilité de la région.
Rencontre avec le chef de l’armée libanaise
Dès leur arrivée, les ministres français ont rencontré le général Joseph Aoun, commandant en chef de l’armée libanaise. Ce dernier fait face à un défi majeur : piloter le déploiement de ses troupes dans le sud du Liban suite à l’entrée en vigueur du cessez-le-feu le 27 novembre. Selon une source proche du dossier, les discussions ont porté sur les « moyens de renforcer les relations de coopération entre les armées des deux pays et de la poursuite du soutien à l’armée à la lumière des circonstances actuelles ».
Le général Aoun, potentiel futur président ?
Le nom du général Joseph Aoun circule comme un possible candidat à la présidence de la République libanaise, un poste vacant depuis plus de deux ans en raison des divisions politiques dans le pays. Sa gestion du déploiement de l’armée dans ce contexte de crise sera scrutée de près.
Visite aux casques bleus français
Au programme de la visite des ministres français mardi : une rencontre avec les militaires français de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) basés à Deir Kifa, dans le sud. « Nos armées sont, et resteront, engagées pour la stabilité du Liban et de la région », a déclaré Sébastien Lecornu sur les réseaux sociaux. Il doit également s’entretenir avec le général Ponchin, représentant la France au sein du mécanisme de surveillance du cessez-le-feu mis en place.
Des violations du cessez-le-feu pointées du doigt
Malgré la trêve, la situation reste tendue dans le sud du Liban. Jeudi, la Finul s’est dite « préoccupée » par « la poursuite des destructions » menées par l’armée israélienne, appelant à son « retrait rapide » comme prévu par l’accord. L’armée libanaise a également accusé Israël de « violation de l’accord de cessez-le-feu en s’attaquant à la souveraineté du Liban et en détruisant des villes et villages du sud » du pays. Selon les termes de l’accord, l’armée israélienne doit se retirer du sud du Liban sous 60 jours.
La visite des ministres français intervient donc dans un contexte délicat, où chaque partie semble surveiller le moindre écart de l’autre. Le soutien affiché de la France à l’armée et aux autorités libanaises vise à encourager une transition apaisée et un retour à la stabilité. Mais le chemin s’annonce encore long et semé d’embûches.