C’est un titre qui résonne avec prestige et solennité dans les couloirs du pouvoir. Les ministres d’État, ces figures de premier plan au sein du gouvernement, font leur grand retour dans le nouvel exécutif mené par François Bayrou. Une distinction honorifique qui met en lumière l’importance accordée à certains portefeuilles ministériels clés.
Quatre personnalités distinguées
Au sein du gouvernement Bayrou dévoilé lundi soir, quatre ministres se voient attribuer le titre de ministre d’État, synonyme de prééminence protocolaire sur leurs collègues. Une marque de confiance accordée par le nouveau locataire de Matignon à deux de ses prédécesseurs, Manuel Valls et Élisabeth Borne, ainsi qu’à deux poids lourds de la politique française, Bruno Retailleau et Gérald Darmanin.
Un honneur qui souligne l’importance de leurs portefeuilles respectifs
Pour Manuel Valls, c’est un retour au gouvernement comme ministre des Outre-mer, tandis qu’Élisabeth Borne succède à Anne Genetet au ministère de l’Éducation nationale. Deux postes cruciaux qui nécessitent expérience et poigne. Bruno Retailleau conserve quant à lui le stratégique ministère de l’Intérieur, alors que Gérald Darmanin fait son retour Place Vendôme en tant que garde des Sceaux.
Un titre tombé en désuétude
Le titre de ministre d’État, purement honorifique, était pourtant tombé en désuétude ces dernières années. Il faut remonter à l’été 2019 pour trouver trace du dernier ministre à en avoir bénéficié, en la personne de François de Rugy, alors ministre de la Transition écologique et solidaire. Avant lui, d’autres figures politiques de premier plan comme Gérard Collomb ou Nicolas Hulot avaient également été distinguées sous le quinquennat d’Emmanuel Macron.
Un privilège présidentiel oublié sous Hollande
Mais cette tradition bien ancrée sous la Ve République avait connu une éclipse notable durant le mandat de François Hollande, qui n’avait nommé aucun ministre d’État entre 2012 et 2017. Emmanuel Macron avait renoué avec cet usage dès son arrivée à l’Élysée, comme pour marquer une rupture avec son prédécesseur socialiste.
Un message politique fort
Pour François Bayrou, le choix de remettre à l’honneur ce titre prestigieux n’est pas anodin. C’est un message politique fort envoyé à la fois à son gouvernement et aux Français. En distinguant ainsi certains de ses ministres, le Premier ministre entend souligner l’importance primordiale qu’il accorde à des dossiers comme la sécurité, l’éducation, la justice ou encore les Outre-mer.
Reste à savoir si cette marque de confiance sera suivie d’effets concrets sur le terrain. Les ministres d’État auront la lourde tâche de se montrer à la hauteur de cette distinction, dans un contexte politique et social particulièrement tendu. Mais nul doute que ce titre honorifique leur donnera une légitimité supplémentaire pour porter les réformes du gouvernement Bayrou et incarner son action au plus haut niveau de l’État.
Un retour en grâce qui n’est pas sans rappeler l’importance que revêtait cette fonction par le passé, à l’image des inamovibles ministres d’État de la IVe République. Une tradition républicaine remise au goût du jour pour affronter les défis d’un nouveau quinquennat qui s’annonce d’ores et déjà riche en rebondissements politiques.