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Ministre britannique démissionne suite à des soupçons de corruption au Bangladesh

Tulip Siddiq, ministre britannique et nièce de l'ex-Première ministre du Bangladesh, a démissionné suite à des soupçons de corruption. Citée dans des enquêtes visant sa tante, elle affirme avoir agi en "toute transparence" mais sa position est devenue intenable. Cette affaire secoue le gouvernement travailliste déjà fragilisé et...

Le monde politique britannique est secoué par un nouveau scandale. Tulip Siddiq, secrétaire d’État aux services financiers et nièce de l’ancienne Première ministre du Bangladesh Sheikh Hasina, vient d’annoncer sa démission du gouvernement de Keir Starmer. Cette décision fait suite à la mention de son nom dans des enquêtes pour corruption visant sa tante au Bangladesh.

Bien qu’elle affirme avoir agi en « toute transparence », la ministre de 42 ans estime que rester en poste serait « une distraction » pour l’action de l’exécutif travailliste. Dans sa lettre de démission publiée par Downing Street, elle explique avoir « donc décidé de démissionner de [son] poste ministériel ». Une décision acceptée « avec tristesse » par le Premier ministre Keir Starmer.

Deux enquêtes pour corruption au Bangladesh

Cette démission intervient alors que la commission anticorruption du Bangladesh a ouvert depuis décembre dernier deux enquêtes visant Sheikh Hasina, l’ancienne cheffe du gouvernement, et sa famille :

  • La première concerne un possible détournement de cinq milliards de dollars
  • La seconde, ouverte lundi, porte sur une affaire d’appropriation frauduleuse de terres dans la banlieue de la capitale Dacca

Parmi les personnes soupçonnées dans ces dossiers figure donc Tulip Siddiq, la nièce de Sheikh Hasina. Selon des révélations de médias britanniques début janvier, la ministre vivait dans un appartement à Londres qui lui aurait été donné par un homme d’affaires lié à la Ligue Awami, le parti de sa tante. Par le passé, elle aurait également vécu dans un autre appartement londonien offert à sa sœur par un avocat ayant défendu le gouvernement bangladais.

Un timing délicat pour le gouvernement britannique

La semaine dernière, face à la polémique naissante, Tulip Siddiq avait demandé au conseiller ministériel chargé de l’éthique « d’établir les faits ». Dans ses conclusions transmises mardi à Keir Starmer, ce dernier affirme n’avoir trouvé « aucune preuve suggérant que les actifs financiers de Mme Siddiq et/ou de son mari […] proviennent d’autre source que de moyens légitimes ». Il juge toutefois « regrettable qu’elle n’ait pas été plus attentive sur les potentiels risques de réputation » liés aux fonctions de sa famille au Bangladesh.

Malgré ce relatif blanchiment, la position de la ministre est devenue intenable selon l’opposition. La cheffe des conservateurs, Kemi Badenoch, critique Keir Starmer pour avoir « tergiversé pour [la] protéger » avant d’accepter sa démission.

Un gouvernement travailliste fragilisé

Ce départ est un nouveau coup dur pour l’exécutif travailliste, déjà ébranlé par une première démission fin novembre. La ministre des Transports avait alors quitté son poste après avoir été accusée d’avoir faussement déclaré à la police le vol de son téléphone professionnel en 2013.

Ces remous interviennent surtout à un moment délicat pour Keir Starmer, alors que la politique économique de sa ministre des Finances est très contestée. L’affaire Siddiq tombe donc au plus mal et risque d’affaiblir encore davantage un gouvernement qui peine à trouver ses marques.

Reste à savoir quelles seront les suites de cette démission et des enquêtes visant la famille de Sheikh Hasina. La lutte contre la corruption est un enjeu majeur au Bangladesh, régulièrement pointé du doigt pour son manque de transparence. Et cette affaire pourrait bien avoir des répercussions jusqu’au Royaume-Uni, compte tenu des liens étroits unissant les deux pays.

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