ActualitésInternational

Militants israéliens pour la paix après le drame du 7 octobre

En Israël, des militants endeuillés par le drame du 7 octobre 2022 continuent d'appeler à la paix avec les Palestiniens malgré la douleur. Ils réclament la fin des opérations militaires à Gaza et une solution politique au conflit. Découvrez leur combat...

En ce mercredi pluvieux à Tel-Aviv, Yonatan Zeigen, un ex-travailleur social devenu militant à plein temps, contemple l’horizon depuis son salon. Quinze mois se sont écoulés depuis les attaques meurtrières du Hamas contre des civils israéliens et le début de la guerre à Gaza. Sa mère, Vivane Silber, une militante humanitaire, figure parmi les victimes, assassinée le 7 octobre 2022 dans sa maison du kibboutz Beeri. Ce drame personnel a bouleversé la vie de Yonatan. « Auparavant, je menais une existence ordinaire entre travail et famille, sans trop me préoccuper du conflit. Mais aujourd’hui, il n’est plus possible d’ignorer l’impact de l’occupation et des violences », confie-t-il avec émotion.

Yonatan espérait que ces attaques contre des innocents provoqueraient une prise de conscience en Israël. Que ses concitoyens réaliseraient l’impasse du cycle de violences et d’oppression, et chercheraient une alternative à la logique de guerre. Las, quinze mois plus tard, les opérations militaires à Gaza se poursuivent avec leur lot de victimes civiles palestiniennes. Et le processus de paix semble plus que jamais dans l’impasse.

Malgré la douleur, militer pour la réconciliation

Pourtant, Yonatan n’a pas renoncé. Avec d’autres Israéliens endeuillés par le conflit, il a créé un mouvement militant pour la paix et la réconciliation avec les Palestiniens. Leurs manifestations pacifiques rassemblent chaque semaine davantage de monde, malgré les insultes et les menaces de l’extrême-droite israélienne.

Beaucoup nous traitent de traîtres, de collaborateurs des terroristes. Mais la paix est « le seul moyen pour garantir un avenir sûr à nos enfants », martèle Yonatan. « Assez de morts, assez de familles brisées des deux côtés. Il faut sortir de cette logique destructrice. »

Pour ces militants, seule une solution politique négociée pourra mettre fin durablement au conflit. Cela passe par la fin de l’occupation, la création d’un État palestinien viable, et des mesures de confiance réciproques. Un chemin semé d’embûches, mais nécessaire pour stopper l’engrenage de la violence.

Convaincre l’opinion israélienne

Le mouvement entend bien faire entendre sa voix, malgré son caractère minoritaire dans une société israélienne traumatisée par les attentats et en demande de sécurité. Il multiplie les prises de parole dans les médias, organise des rencontres avec des responsables politiques.

Yonatan veut croire que l’opinion publique peut évoluer. « Nous devons montrer qu’il existe une autre voie que la force, que la paix est possible si chacun y met du sien. C’est un long combat, mais nous le devons aux générations futures des deux peuples. »

Un message relayé côté palestinien

Leur message d’apaisement trouve aussi un écho côté palestinien. Des initiatives civiles conjointes se multiplient pour promouvoir le dialogue et la réconciliation. Rencontres de jeunes, projets économiques, événements culturels : autant de passerelles pour retisser le lien.

« Ces militants israéliens qui ont perdu un proche et continuent malgré tout à tendre la main sont un formidable message d’espoir », souligne un responsable associatif palestinien. « Ils nous rappellent notre humanité commune par-delà les différences. »

Un mur d’incompréhension à abattre

Mais les défis restent immenses. L’actualité est dominée par la poursuite des violences, nourrissant la peur et la défiance de part et d’autre. Chaque nouvel épisode meurtrier vient un peu plus fragiliser les partisans de la paix. « Parfois, le découragement nous guette face à ce mur d’incompréhension et de haine », reconnaît Yonatan. « Mais abandonner serait trahir la mémoire de ma mère et de toutes les victimes. Leur sacrifice ne doit pas être vain. »

Inlassablement, ils continuent donc à prêcher pour le dialogue au cœur des ténèbres. Avec pour seule arme leur conviction qu’Israéliens et Palestiniens peuvent vivre en paix s’ils parviennent à surmonter leurs peurs. Un message qui force l’admiration, à défaut de convaincre dans l’immédiat les dirigeants de renoncer à la violence.

Une lueur d’espoir malgré tout

Yonatan veut garder espoir. Malgré les épreuves traversées, il puise sa force dans le combat pour la paix. Un combat non-violent qui a déjà porté ses fruits ailleurs. « Regardez en Irlande du Nord, en Colombie, au Rwanda. Si la paix a été possible là-bas après des décennies de haine, alors elle doit l’être ici aussi », veut-il croire.

« Chaque militant est une petite flamme dans la nuit. Séparément, nous sommes invisibles. Mais ensemble, nous pouvons embraser les consciences et éclairer le chemin vers la paix », conclut Yonatan, le regard tourné vers un avenir qu’il espère meilleur. Vers la lumière.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.