Le Venezuela est une fois de plus secoué par un drame touchant l’opposition. Edwin Santos, un militant du parti Voluntad Popular, a été retrouvé mort ce vendredi matin, peu après avoir été arrêté et détenu par les forces de sécurité du régime de Nicolas Maduro. Son parti dénonce un “meurtre” et demande que toute la lumière soit faite sur cette sombre affaire.
Une Arrestation Qui Tourne Au Drame
Mercredi 23 octobre, Edwin Santos circulait à moto près de la communauté d’El Piñal, dans l’État frontalier d’Apure, quand il a été intercepté et embarqué par des agents des forces de sécurité, comme l’ont confirmé plusieurs témoins. Porté disparu depuis, il a finalement été localisé le lendemain dans les locaux de la DGCIM, les redoutés services de contre-intelligence militaire, à Guasdualito.
Mais ce vendredi matin, c’est son corps sans vie qui a été découvert sur le pont reliant les États d’Apure et de Tachira. Un pont dont l’effondrement était justement une cause pour laquelle ce militant s’était battu ces derniers mois, n’hésitant pas à dénoncer publiquement son délabrement. Selon sa femme, qui a reconnu la dépouille, Edwin Santos aurait reçu cinq balles, une information que le parti n’a pas été en mesure de confirmer.
L’Opposition Crie Au Meurtre Et Veut La Vérité
Face à ce drame, Voluntad Popular parle sans détour d’un “assassinat” perpétré par le “régime de Maduro”. Adriana Pichardo, une cadre du parti, assure qu’Edwin Santos a été “enlevé” puis “assassiné” par les forces de sécurité de l’État. Une accusation grave, dans un contexte de vives tensions politiques depuis la présidentielle controversée du 28 juillet dernier.
L’opposition, qui revendique la victoire, assure que son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia a obtenu plus de 67% des voix, en s’appuyant sur les procès-verbaux des bureaux de vote. Mais le pouvoir a proclamé la réélection de Nicolas Maduro avec 52%, sans publier lesdits procès-verbaux et en criant au piratage. Depuis, deux vérités s’affrontent, attisant les divisions.
Le Spectre De La Répression Plane
C’est dans ce climat délétère que s’inscrit le décès tragique d’Edwin Santos. Un “meurtre” qui n’est pas sans rappeler les pires heures de la répression politique au Venezuela. D’ailleurs, Edmundo Gonzalez Urrutia lui-même, exilé en Espagne depuis septembre, a réclamé que “justice soit faite”, se disant “très attentif” à l’enquête sur ce dossier. “Le Venezuela veut et a besoin de la vérité”, a martelé le leader de l’opposition.
Mais dans un pays où le pouvoir contrôle largement la justice et où les forces de sécurité sont régulièrement accusées d’atteintes aux droits humains, l’affaire Edwin Santos risque de rester un nouveau symbole tragique d’une démocratie vénézuélienne en lambeaux. À moins qu’un sursaut de vérité ne vienne miraculeusement percer l’épais brouillard de la violence et de l’arbitraire.