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Militaire emprisonné libéré : Décision de justice suspendue

Emprisonné 40 ans pour complicité de meurtre de diplomates, le militant Georges Abdallah va-t-il enfin être libéré ? Un suspense qui dure malgré la décision de justice...

Une décision de justice ordonnant la libération du militant libanais Georges Abdallah après 40 ans d’emprisonnement vient d’être suspendue, maintenant l’homme de 73 ans sous les verrous dans l’attente d’une éventuelle remise en liberté. Un rebondissement qui prolonge un feuilleton judiciaire de plusieurs décennies.

40 ans de prison pour complicité de meurtre

Georges Ibrahim Abdallah, ancien instituteur devenu militant prosyrien dans les années 80, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en 1987 pour complicité de l’assassinat d’un diplomate américain et d’un diplomate israélien. Bien que libérable depuis 25 ans, toutes ses demandes de libération conditionnelle avaient jusqu’ici été rejetées.

Décision de libération et appel suspensif

Vendredi, le tribunal d’application des peines a enfin ordonné la libération d’Abdallah à compter du 6 décembre, à condition qu’il quitte le territoire national. Mais le Parquet national antiterroriste (Pnat) a immédiatement fait appel, suspendant l’exécution de la décision dans l’attente d’une audience devant la cour d’appel d’application des peines.

Par décision en date du jour, le tribunal d’application des peines a admis Georges Ibrahim Abdallah au bénéfice de la libération conditionnelle à compter du 6 décembre prochain, subordonnée à la condition de quitter le territoire national et de ne plus y paraître.

– Communiqué du Pnat à l’AFP

Une libération attendue de longue date

La détention du septuagénaire, incarcéré à la prison de Lannemezan depuis des décennies, est devenue un symbole pour de nombreux militants. Des rassemblements ont régulièrement lieu pour réclamer sa libération et des personnalités comme l’écrivaine Annie Ernaux ont dénoncé une “justice d’État qui fait honte à la France”.

On reste vigilant puisqu’on est bien conscient que ce n’est pas fini (…) On continuera le combat jusqu’à la libération de notre camarade.

– Rita, militante libanaise au sein de la campagne pour la libération d’Abdallah

L’ombre de Washington plane sur le dossier

Pour beaucoup, le maintien en détention de Georges Abdallah s’expliquerait par les pressions des autorités américaines. Partie civile lors du procès en 1987, Washington s’est toujours opposé aux demandes de libération du militant libanais, y voyant un soutien au terrorisme malgré les années écoulées.

Lors de l’audience d’octobre dernier sur la demande de libération, des sources proches du dossier rapportent que les procureurs ont tenté de lier Abdallah au Hamas et au Hezbollah pour s’opposer à sa remise en liberté, le présentant comme un “danger” potentiel.

Un dénouement encore incertain

L’appel du Pnat maintient donc le suspense judiciaire autour du sort de Georges Abdallah. Son avocat Me Jean-Louis Chalanset dénonce une tentative de le faire “mourir en prison” et espère que le gouvernement français respectera la décision de la justice. Mais l’influence de Washington et la longueur des procédures laissent planer le doute.

Le combat se poursuit pour les soutiens de Georges Ibrahim Abdallah, dont le frère Robert espère sa libération “après tout ce temps”. Dans les mois à venir, la cour d’appel d’application des peines devra trancher, sous le regard attentif de l’opinion et des chancelleries concernées par ce dossier sensible.

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