Le second mandat de Mike Johnson comme « speaker » de la Chambre des représentants débute sur une note controversée. Le fervent allié de l’ancien président Donald Trump a été reconduit de justesse à ce poste clé, non sans provoquer des remous au sein même de son camp républicain. Sa réélection soulève des interrogations sur l’influence que conserve Trump sur le parti.
Une victoire au goût amer pour les républicains
Malgré une courte majorité républicaine au Congrès, l’élection de Mike Johnson comme « speaker » n’a pas été un long fleuve tranquille. Lors du premier vote, trois élus de son propre parti ont refusé de lui apporter leurs voix, forçant la tenue d’un second scrutin. Un épisode qui rappelle les profondes divisions qui agitent les républicains.
Certains, à l’instar du républicain Thomas Massie, n’ont pas mâché leurs mots :
Vous pouvez m’arracher tous les ongles, vous pouvez enfoncer des bambous dedans, vous pouvez commencer à me couper les doigts : je ne voterai pas pour Mike Johnson.
Thomas Massie, élu républicain
Finalement, deux des trois dissidents ont changé leur fusil d’épaule, permettant l’élection de Johnson. Mais le mal est fait. Cette fronde interne jette une ombre sur le début de mandat du nouveau « speaker » et souligne les profondes divergences idéologiques qui tiraillent son parti.
Le spectre de Trump plane sur le Congrès
Si Mike Johnson a pu compter sur le soutien appuyé de Donald Trump, qui l’a publiquement adoubé sur son réseau Truth Social, cette proximité avec l’ancien locataire de la Maison Blanche ne fait pas l’unanimité. Pour certains élus républicains, il est temps de tourner la page Trump et de se projeter vers l’avenir.
Le milliardaire Elon Musk, dont la voix porte à Washington depuis son rapprochement fracassant avec Trump, a lui aussi affiché son soutien à Johnson. Un coup de pouce qui n’a pas manqué de faire grincer quelques dents dans les travées du Congrès.
Plus que jamais, l’ombre de Donald Trump plane sur le Capitole. L’élection laborieuse de Mike Johnson démontre que l’emprise de l’ancien président sur le parti républicain est loin d’être un lointain souvenir. Une donnée qui pèsera sans nul doute sur les débats à venir.
Cap sur l’austérité budgétaire
À peine élu, Mike Johnson a donné le ton de son mandat en promettant de sabrer dans les dépenses de l’État fédéral :
Nous allons effectuer des coupes drastiques dans la taille et l’étendue de l’État.
Mike Johnson, nouveau « speaker » de la Chambre des représentants
Une promesse qui ravira la frange la plus conservatrice de son camp, mais qui risque de se heurter à une farouche opposition des démocrates. Les négociations budgétaires à venir s’annoncent pour le moins tendues.
Avec un Mike Johnson à la baguette, les républicains disposent certes d’une courte majorité à la Chambre, mais d’une marge de manœuvre plus que jamais réduite. Parviendront-ils à imposer leur agenda dans un Congrès aussi polarisé ? L’avenir nous le dira.
Une chose est sûre : l’élection houleuse de Mike Johnson en dit long sur les défis qui attendent la nouvelle majorité républicaine. Entre promesses de rigueur budgétaire et spectre trumpiste, le nouveau « speaker » aura fort à faire pour imposer sa marque et rassembler son camp. Le mandat qui s’ouvre s’annonce pour le moins agité.
