Selon les révélations chocs d’une enquête, la Russie aurait expédié pas moins de 10 000 migrants naturalisés russes directement sur le front de la guerre en Ukraine. Une manœuvre militaire des plus controversées qui soulève de nombreuses questions sur les pressions exercées pour le recrutement de ces hommes originaires majoritairement d’Asie centrale.
Quand la citoyenneté russe rime avec mobilisation forcée
Si la Russie a facilité l’accès à la nationalité ces dernières années pour pallier sa crise démographique et attirer la main d’œuvre étrangère, cette politique se révèle aujourd’hui être un piège pour nombre de ces migrants. Car la citoyenneté russe implique pour les hommes de s’enregistrer auprès de l’armée et d’être mobilisables sous les drapeaux en cas d’appel.
C’est ainsi que selon Alexandre Bastrykin, chef du puissant Comité d’enquête russe, environ 10 000 de ces néo-Russes ont d’ores et déjà été envoyés dans la zone des opérations militaires en Ukraine. Et ce, souvent contre leur gré et sous la menace.
Inspections musclées et liste noire des récalcitrants
Pour parvenir à ses fins, Moscou n’hésite pas à employer les grands moyens :
- Multiplication des inspections sur les lieux de travail et de vie des migrants
- Pressions directes pour les forcer à s’enrôler
- Fichage de plus de 30 000 naturalisés dans une liste noire des mobilisables
Une traqueimpitoyable est menée par les autorités contre ceux qui refusent de se plier au diktat de l’engagement militaire. L’angoisse et la peur règnent au sein de ces communautés d’immigrés.
Fuir pour échapper à l’enrôlement forcé
Face à cette pression intenable, de plus en plus de travailleurs migrants envisagent désormais de quitter le territoire russe :
Certains travailleurs ont commencé doucement à partir du fait de la multiplication des inspections.
– Constat d’Alexandre Bastrykin lui-même
Un véritable exode qui pourrait venir perturber encore davantage l’économie russe, déjà ébranlée par les lourdes sanctions internationales liées au conflit ukrainien. Moscou serait ainsi pris à son propre piège.
Des “volontaires” envoyés comme chair à canon ?
L’inquiétude est grande quant au sort réservé à ces milliers de migrants partis grossir malgré eux les rangs de l’armée russe en Ukraine. Nombre d’entre eux se retrouveraient utilisés comme une vulgaire chair à canon, envoyés par vagues avec un équipement plus que sommaire :
- Très peu d’armes et de munitions fournies
- Missions périlleuses de repérage des positions ennemies
- Promesses non tenues d’affectations à l’arrière du front
Un traitement indigne et un mépris total de leurs vies qui en disent long sur la manière dont le pouvoir russe considère ces citoyens de seconde zone, juste bons à servir de variables d’ajustement dans sa folle entreprise guerrière. La communauté internationale s’inquiète et dénonce ces dérives inacceptables.
Cette affaire des migrants naturalisés jetés de force dans la bataille illustre une fois de plus toute la brutalité et le cynisme du régime de Vladimir Poutine. Une terrible dérive totalitaire aux relents de bagne qui bafoue les droits humains les plus élémentaires. Jusqu’où Moscou ira-t-il dans cette fuite en avant meurtrière ? L’histoire nous le dira, mais à quel prix…
