Quatre ans après l’assassinat horrible de son frère Samuel Paty, décapité par un islamiste pour avoir montré des caricatures lors d’un cours sur la liberté d’expression, Mickaëlle Paty sort du silence. Dans un livre bouleversant et un entretien au Figaro, cette infirmière livre un témoignage poignant sur le drame qui a brisé sa famille, mais aussi un cri d’alarme face à la progression de l’islamisme en France et à l’impuissance des autorités.
Les bougies, les nounours, les fleurs, ça ne suffit pas. En France, on reste encore convaincus qu’on peut opposer la raison à des gens qui en sont totalement dépourvus.
Mickaëlle Paty
Au-delà de la douleur intime, Mickaëlle Paty s’inquiète de la naïveté persistante de la société française face au défi de l’islamisme radical. Malgré le choc provoqué par l’attentat contre son frère, elle constate que peu de choses ont changé dans les écoles où la pression communautaire et religieuse continue de s’exercer.
L’ascenseur social grippé
Issue comme Samuel d’un milieu modeste, Mickaëlle rappelle que ses parents, devenus enseignants, ont bénéficié de l’ascenseur social de l’école républicaine. Mais elle souligne combien la situation s’est dégradée en quelques décennies, avec la montée des revendications religieuses dans certains établissements.
Il y a trente ans, en province, cela n’avait rien à voir avec aujourd’hui. Désamorcer les conflits, c’était facile à l’époque.
Le père de Samuel et Mickaëlle Paty, selon une anecdote rapportée par sa fille
Un combat collectif nécessaire
Pour Mickaëlle Paty, la lutte contre l’islamisme et ses dérives mortifères ne peut se limiter à quelques hommages sporadiques. Elle en appelle à une mobilisation générale, au-delà des clivages.
Il ne faut pas que l’on soit uniquement quelques-uns identifiables à se battre, mais tout un peuple à se lever.
Mickaëlle Paty
Face à un islamisme conquérant qui rejette les valeurs de la République, Mickaëlle Paty exhorte les Français à ne pas se contenter de compassion mais à faire front commun pour défendre la laïcité et la liberté d’expression. Un combat vital qu’elle mène avec abnégation, en mémoire de son frère, martyr de l’obscurantisme.
Une mémoire à honorer
Quatre ans après le drame, la douleur reste vive pour Mickaëlle Paty et les siens. Mais à travers son témoignage, elle veut aussi rappeler la personnalité attachante de Samuel, ce grand frère passionné d’histoire qui offrait des livres à Noël.
Samuel a probablement choisi de devenir professeur d’histoire géographie parce que notre père, qui était chargé de le coucher, n’aimait pas spécialement les contes pour enfant et lui racontait l’histoire de France.
Mickaëlle Paty
Victime de son attachement à transmettre un savoir émancipateur à ses élèves, Samuel Paty incarne aujourd’hui le combat contre l’intolérance. Un héritage exigeant mais essentiel que Mickaëlle porte avec force, pour que le sacrifice de son frère ne soit pas vain et que les consciences s’éveillent enfin face à la menace islamiste.