La politique française n’a qu’à bien se tenir ! Dans une interview choc accordée au journal de M6, le chanteur Michel Sardou, 77 ans, n’a pas mâché ses mots pour fustiger la gestion du pays par Emmanuel Macron. Celui qui n’a jamais eu sa langue dans sa poche juge la situation actuelle tout bonnement « bordélique ». Une sortie fracassante qui risque de faire des vagues.
« C’est bien fait pour sa gueule » : Sardou sans filtre sur Macron
Invité à commenter l’actualité politique, Michel Sardou n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. Connu pour son franc-parler et ses prises de position tranchées depuis son pamphlet anti-gaulliste « Les Ricains » en 1967, l’interprète des tubes « La maladie d’amour » ou « Je vais t’aimer » explique que s’il devait écrire une chanson sur la France d’aujourd’hui, « elle ne serait pas tendre ».
Évoquant « le côté bordélique » de la situation, il enfonce le clou en lançant, à propos des déboires politiques du président : « Finalement c’est bien fait pour sa gueule ». Une petite phrase assassine qui en dit long sur ce que pense l’artiste de la gouvernance actuelle.
Un paysage politique chaotique
Il faut dire que l’exécutif traverse une passe difficile. Après la dissolution surprise de l’Assemblée Nationale par Emmanuel Macron il y a quelques mois, la France connaît son 3ème Premier Ministre en à peine un an. Une valse des gouvernements qui déstabilise le pays. Michel Sardou résume : « C’est nous qui avons voulu ça », faisant référence au vote des Français.
Pour lui, cette instabilité politique n’est pas nouvelle et puise ses racines loin dans l’Histoire de France :
On est comme ça depuis Jules César. S’il est rentré aussi facilement en Gaule, c’est qu’ils [les Gaulois] ne pouvaient pas se piffer les uns les autres.
Michel Sardou
Un trait d’humour grinçant dont il a le secret pour dépeindre les querelles intestines qui minent le pays. Avant d’ajouter malicieusement : « Donc, qu’est-ce qu’on a aujourd’hui ? On n’a pas César ». Le pouvoir en place appréciera la comparaison…
Les artistes, une voix qui porte
Au delà du cas Sardou, force est de constater que de nombreux artistes n’hésitent plus à donner de la voix pour exprimer leur vision de la société et de la politique. Une tendance qui s’affirme ces dernières années, comme en témoignent les prises de position remarquées de certains :
- Les concerts engagés de Matthieu Chedid (M) qui dénoncent le « formatage » et appellent à « réinventer le monde »
- Le rap contestataire d’Orelsan qui pointe du doigt les travers de la société
- L’activisme politique assumé de Yannick Noah pour plus de justice sociale
Dans un contexte de défiance envers les élites et les corps intermédiaires, la parole des artistes, souvent perçus comme des êtres à part, plus libres, prend une résonance particulière. Leurs messages, portés par leur notoriété, trouvent un large écho auprès du public.
La chanson, miroir des soubresauts de la société
De tout temps, la chanson a été le reflet des grands mouvements qui traversent une époque. Elle se fait le porte-voix des espoirs, des colères et des doutes d’une génération. De la révolte étudiante de Mai 68 portée par les ritournelles d’un Renaud, à la lutte des classes rugissante d’un Bernard Lavilliers, en passant par la critique acerbe de la télé-réalité de Diam’s, les exemples sont légion.
Aujourd’hui encore, à l’heure des réseaux sociaux et des crises à répétition, crise des Gilets Jaunes, pandémie ou guerre en Ukraine, la chanson joue plus que jamais son rôle de miroir social. Un constat que semble partager Michel Sardou qui, malgré son âge avancé, entend bien continuer à donner son point de vue sur l’époque.
Sardou, the show must go on
Car même si beaucoup le pensaient définitivement retraité dans sa propriété du Pays Basque, le chanteur n’a pas dit son dernier mot. Après ses adieux à la scène en 2018, le revoilà sur le devant de la scène, enchaînant les concerts à guichets fermés.
Questionné sur les raisons de ce retour, Michel Sardou invoque son envie de continuer à partager des émotions avec son public. Comme une revanche sur le temps qui passe :
Je voulais prouver à ceux qui me voient fini que je suis encore debout ! Il en faudra plus pour me faire taire.
Michel Sardou
Un baroud d’honneur en quelque sorte pour cet éternel rebelle qui comme à son habitude, compte bien continuer à dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Avec son franc-parler, son sens de la provocation et son œil aiguisé sur la société, gageons que Michel Sardou n’a pas fini de nous surprendre. Macron et les politiques sont prévenus !