Alors que l’inflation a grignoté le pouvoir d’achat des Français tout au long de l’année écoulée, une lueur d’espoir point à l’horizon. Michel-Édouard Leclerc, le charismatique patron des centres E.Leclerc, a fait une annonce fracassante ce dimanche : il vise des baisses de prix dans les rayons de ses magasins pour 2025. Une bouffée d’oxygène pour les consommateurs éprouvés par la flambée des étiquettes.
2025, l’année de l’accalmie sur les prix ?
Invité sur le plateau de LCI, Michel-Édouard Leclerc s’est montré confiant. Selon lui, « le taux d’inflation sera plat » l’année prochaine. Fort de cette prévision, il entend bien partir « en mode combat » lors des négociations annuelles avec les géants de l’industrie agroalimentaire, qui s’apprêtent à ouvrir leurs pourparlers.
Tout le monde arrive avec des raisons d’augmenter les prix
Michel-Édouard Leclerc
Mais pas question pour l’homme d’affaires de céder sans broncher. Au contraire, il compte bien obtenir des baisses de tarifs qu’il s’empressera de répercuter dans les rayons des 721 centres E.Leclerc de l’Hexagone. Une stratégie offensive qui tranche avec la tendance actuelle, où les enseignes de la grande distribution peinent à contenir la hausse des prix.
Miser sur les marques de distributeurs
Pour faire plier les industriels, Michel-Édouard Leclerc n’hésite pas à brandir l’arme des marques de distributeurs. Ces produits estampillés E.Leclerc, Eco+ ou Marque Repère occupent une place grandissante dans les rayons et les caddies des clients en quête de bonnes affaires. « Cela nous permet d’avoir des prix en moyenne 30% inférieurs aux grandes marques« , argue le PDG.
Un argument de poids dans un contexte où la consommation des ménages s’essouffle, pénalisée par la perte de pouvoir d’achat. Carrefour l’a bien compris aussi. Dans un entretien au Parisien ce dimanche, son PDG Alexandre Bompard a mis en avant les marques propres, qui pèsent désormais 40% du chiffre d’affaires du groupe. La bataille du hard discount fait rage.
Un « manque de professionnalisme » des politiques
Si Michel-Édouard Leclerc se montre volontariste pour faire baisser les prix, il ne compte guère sur le soutien des pouvoirs publics. « Ce n’est pas la loi qui va fixer les prix« , tranche-t-il, déplorant un certain « manque de professionnalisme » de la classe politique. Une allusion aux atermoiements du gouvernement, qui peine à nommer un nouvel exécutif depuis sa défaite aux législatives.
Même les plus militants se sont désengagés de cette dramaturgie
Michel-Édouard Leclerc
Conséquence : les Français, privés de perspectives claires, préfèrent épargner plutôt que consommer. « Il manque une planification. Par exemple, on ne sait pas s’il faut acheter une voiture électrique car on ne sait pas s’il y aura une valeur de revente !« , illustre le dirigeant. Un contexte d’incertitude peu propice à la consommation.
Un « Noël de consolation » malgré tout
Malgré ce climat morose, Michel-Édouard Leclerc se veut rassurant pour les fêtes de fin d’année. Les Français devraient s’offrir « un Noël de consolation » et « la consommation ne sera pas si mauvaise que ça à la fin de l’année« , pronostique-t-il. Une embellie bienvenue, même si elle ne suffira pas à effacer une année 2024 globalement difficile.
Pour doper les ventes, E.Leclerc mise aussi sur des opérations promotionnelles ciblées, comme en témoigne son récent prospectus « L’inflation c’est pas Noël » qui met en avant des réductions sur une sélection de produits festifs. Reste à voir si ces efforts porteront leurs fruits et redonneront confiance à des consommateurs échaudés.
À retenir
- Michel-Édouard Leclerc vise des baisses de prix dans ses magasins en 2025
- Il prévoit un taux d’inflation « plat » et veut négocier fermement avec les industriels
- Les marques de distributeurs sont un levier clé pour contenir les prix
- Un « manque de professionnalisme » des politiques pénalise la consommation
- Leclerc table sur « un Noël de consolation » malgré le contexte difficile
Le pari est audacieux mais Michel-Édouard Leclerc semble déterminé à l’emporter. Si ses prévisions se confirment, 2025 pourrait marquer un tournant, avec un retour progressif du pouvoir d’achat dans les ménages français. Une perspective réjouissante, même s’il faudra sans doute encore serrer la ceinture quelques mois avant d’en récolter les fruits.