Ce samedi, les projecteurs sont braqués sur la Fédération Française de Cyclisme (FFC) alors que son président sortant, Michel Callot, se présente pour un troisième mandat. Face à lui, un challenger déterminé : Teodoro Bartuccio, qui compte bien bousculer l’ordre établi. Une élection cruciale pour l’avenir du cyclisme tricolore.
Michel Callot mise sur son expérience
À 57 ans, Michel Callot connaît les rouages de la FFC sur le bout des doigts. Président du comité Rhône-Alpes de 2005 à 2017 avant d’accéder à la plus haute marche, il a tissé un solide réseau au sein des instances régionales et départementales. Un atout de poids dans cette campagne.
Lors de sa précédente réélection en 2021 face à Cyrille Guimard, Callot avait remporté plus de 93% des voix, à peine moins que lors de son premier mandat où il était seul en lice (97,5%). Des scores écrasants qui témoignent de son implantation.
Cap sur Paris 2024 et les Mondiaux 2027
Le président sortant compte surfer sur le succès des récents Jeux Olympiques de Paris pour poursuivre la dynamique. Surtout, il met en avant son rôle clé dans l’obtention des Championnats du Monde 2027 en Haute-Savoie, un projet mené main dans la main avec David Lappartient, président de l’Union Cycliste Internationale (UCI).
La réforme des activités est devant nous.
Michel Callot, dans une interview
Au niveau sportif, Callot entend œuvrer pour une évolution plus professionnelle du haut niveau amateur, notamment sur route. Autre priorité affichée : redresser le sprint français sur piste, discipline en souffrance ces dernières années. Il s’appuiera pour cela sur son expérience et ses réseaux à l’international, lui qui siège au comité directeur de l’UCI et occupe le poste de trésorier du CNOSF.
Teodoro Bartuccio, l’outsider qui veut du changement
En face, Teodoro Bartuccio incarne la jeunesse et le renouveau. À 45 ans, ce directeur d’un club de DN1 en banlieue parisienne n’a pas fait carrière dans les instances fédérales. Un profil atypique qu’il revendique, misant sur la proximité avec les clubs et les licenciés.
Depuis octobre, Bartuccio sillonne la France au volant d’un van aux couleurs de son collectif « La Fédé pour tous ». Une campagne de terrain pour aller à la rencontre des acteurs locaux du vélo. Et pour convaincre en mettant en avant des propositions chocs, comme celle de faire passer la licence dirigeant de 67€ à 1€.
Pour un cyclisme populaire et diversifié
Adepte d’un cyclisme accessible au plus grand nombre, Bartuccio prône une approche multidisciplinaire en s’ouvrant aux autres fédérations. Soutenu par Cyrille Guimard et adoubé par Marc Madiot, il entend aussi moderniser le fonctionnement de la FFC en renouvelant ses cadres.
Je veux être le président des clubs, au plus proche du terrain.
Teodoro Bartuccio, durant sa campagne
Communicant habile, le challenger maîtrise les nouveaux médias pour diffuser son message, ciblant notamment les jeunes. Un atout générationnel face à un Michel Callot moins à l’aise sur ce terrain.
Épilogue ce samedi, verdict mardi
À quelques heures du scrutin, difficile de prédire l’issue du vote. Si dans le camp Callot on s’attend à une victoire plus serrée qu’en 2021, Bartuccio croit en ses chances, persuadé que ses nombreux déplacements feront la différence.
Une chose est sûre : cette élection pourrait marquer un tournant pour la Fédération Française de Cyclisme. Vers la continuité avec Michel Callot ou le changement incarné par Teodoro Bartuccio ? Réponse ce mardi 17 décembre, quand seront dévoilés les résultats. Le cyclisme français retient son souffle.