Alors que la menace d’une censure pèse sur son gouvernement, le Premier ministre Michel Barnier est sorti du bois hier soir dans une double interview accordée aux JT de TF1 et France 2. Un exercice périlleux pour tenter une dernière fois de convaincre les oppositions de ne pas voter les motions de censure déposées ce mercredi à l’Assemblée nationale. D’après une source proche du dossier, l’issue du scrutin s’annonce pour le moins incertaine tant le Rassemblement national semble déterminé à faire chuter l’exécutif.
Barnier brandit la menace fiscale
Pour le locataire de Matignon, une censure de son gouvernement aurait des conséquences désastreuses pour le portefeuille des Français. « Si une motion de censure était adoptée, 18 millions de Français verraient leur impôt sur le revenu augmenter. D’autres en paieraient pour la première fois parce qu’on n’aura pas pu inscrire dans la loi de finances la réindexation qui est prévue », a-t-il affirmé avec gravité. Un argument choc pour tenter de convaincre l’opinion publique du « réflexe de responsabilité » dont doivent faire preuve les députés.
Le spectre de l’instabilité
D’après nos informations, l’instabilité politique qui découlerait d’une chute du gouvernement aurait également des répercussions économiques immédiates. Michel Barnier a évoqué un impact sans précédent sur les taux d’intérêt en cas de censure. Une perspective inquiétante au moment où le pays tente de renouer avec la croissance.
« Une motion de censure, ce n’est pas un vote pour ou contre Barnier. C’est un vote sur un texte. »
– Michel Barnier, Premier ministre
Quelles options pour l’après Barnier ?
Si les événements lui donnent tort et que son gouvernement est renversé, quelles sont les options du président Emmanuel Macron? Plusieurs scénarios circulent dans les couloirs du pouvoir :
- Renommer Michel Barnier à Matignon pour un deuxième round
- Faire appel à une figure consensuelle type Bernard Cazeneuve
- Tenter un Premier ministre de droite, comme Sébastien Lecornu
- Jouer la carte centriste avec François Bayrou
Interrogé sur la possibilité d’être reconduit à son poste en cas de censure, Michel Barnier a botté en touche, estimant que l’heure n’était pas à ce genre de « spéculations ». Le chef du gouvernement s’est dit pleinement concentré sur la nécessité de convaincre les députés du bien-fondé de son action.
Ce que Barnier reproche à Le Pen
Selon des sources concordantes, les relations entre le Premier ministre et la cheffe de file du RN Marine Le Pen se seraient fortement dégradées ces derniers jours. Michel Barnier n’aurait pas apprécié le « marchandage » tenté par la députée du Pas-de-Calais lors de leurs échanges. Il aurait même jugé contradictoire le soutien du RN à la motion de censure de la gauche, qui critique violemment l’extrême droite dans son texte.
Une attaque frontale qui ne devrait pas manquer de faire réagir Marine Le Pen. Mais dans l’immédiat, la question que tout le monde se pose est la suivante : le gouvernement Barnier survivra-t-il au vote fatidique de ce mercredi après-midi? Réponse dans quelques heures…
