Lors de l’ouverture du Big Bang Santé ce 4 décembre 2024, le Premier ministre Michel Barnier a placé la santé mentale au cœur de son discours. Érigée en Grande cause nationale 2025, elle représente selon lui « un vrai enjeu de progrès et de fraternité ». Alors que la société va mal, en particulier les jeunes fragilisés par la crise du Covid, le chef du gouvernement a détaillé ses priorités pour répondre à l’urgence.
Les jeunes, première cible des actions gouvernementales
Michel Barnier a rappelé un constat alarmant : 75% des troubles psychiques se déclenchent avant 25 ans. En 2023, les hospitalisations pour geste auto-infligé chez les 10-24 ans ont fortement progressé, avec un pic à 15 ans. « La solitude, le stress ou encore l’angoisse face à l’avenir » sont autant de facteurs de mal-être chez les jeunes selon le Premier ministre.
Pour y répondre, le gouvernement mise sur une approche globale. « Il faut déstigmatiser, écouter, comprendre, orienter les patients vers les bons services », a martelé Michel Barnier. Objectif : faire en sorte que les personnes concernées sachent vers qui se tourner.
Un enjeu personnel pour le Premier ministre
Le chef du gouvernement connaît bien ces problématiques, et pas seulement par ses fonctions. « On a vécu ce problème dans ma propre famille… », a-t-il confié avec émotion. Sa mère a aussi consacré 35 ans de sa vie à aider les proches de personnes souffrant de troubles psychiques.
De cet engagement de terrain, Michel Barnier tire des leçons politiques. Pour lui, une partie de la solution doit venir des pouvoirs publics, mais pas seulement. Il appelle à une mobilisation de « tous les acteurs : associations, médecins, professeurs et élus ».
Près de 2 milliards d’euros sur 4 ans
Pour donner corps à ces ambitions, le gouvernement met la main au portefeuille. Près de 2 milliards d’euros ont été programmés entre 2022 et 2025, dans les domaines de la prévention, du soin, de l’inclusion et de la recherche.
Un effort budgétaire conséquent, mais sera-t-il suffisant pour soulager le système psychiatrique ? Les soignants réclament des moyens supplémentaires face à la crise d’attractivité que traverse le secteur, avec 13,3% de postes d’internes non pourvus en 2024.
Il s’agit d’un vrai enjeu de progrès et de fraternité.
Michel Barnier, Premier ministre
Une mobilisation pérenne, au-delà des clivages
Conscient de l’ampleur de la tâche, Michel Barnier promet un engagement gouvernemental durable sur le sujet. Il assure que la Grande cause nationale survivra aux aléas politiques.
Le but : installer la santé mentale en priorité de long terme des politiques de santé publique. Un chantier de taille, qui nécessitera de faire évoluer le regard de la société sur ces questions encore taboues.
En faisant de la santé mentale un marqueur de son action, le Premier ministre espère ainsi ouvrir une nouvelle ère. Celle d’une prise en charge moins stigmatisante, plus accessible et mieux coordonnée. Les premières briques d’une ambition réaffirmée au plus haut niveau de l’État.