La France est-elle au bord d’une crise politique et financière majeure ? C’est la question qui agite les couloirs de l’Assemblée Nationale alors que le Premier ministre Michel Barnier fait face à une menace de censure sans précédent. En cas de renversement du gouvernement sur le budget 2025, le pays pourrait sombrer dans un scénario catastrophe rappelant le fameux « shutdown » américain.
Un budget 2025 sous haute tension
Depuis plusieurs semaines, l’examen du projet de loi de finances pour 2025 s’apparente à un véritable chemin de croix pour le gouvernement Barnier. Face à une opposition déterminée à en découdre, l’exécutif a dégainé l’arme ultime de l’article 49.3 pour faire adopter son texte sans vote. Un passage en force qui a mis le feu aux poudres.
Selon une source proche de Matignon, Michel Barnier jouerait son va-tout avec ce budget très controversé. Déjà affaibli par une impopularité record, il sait qu’une défaite serait fatale à son gouvernement, ouvrant la voie à une crise politique d’une ampleur inédite sous la Ve République.
Le risque d’une paralysie à l’américaine
Au centre des inquiétudes : le spectre d’un « shutdown » à la française en cas d’incapacité à adopter le budget. Un tel blocage, bien connu outre-Atlantique, paralyserait de larges pans de l’administration et de l’économie, jetant la France dans le chaos.
Si le gouvernement tombe sur le budget, la France risque une crise financière et la banqueroute.
Christian Estrosi, maire de Nice
Des propos alarmistes relayés par de nombreux élus locaux, qui redoutent un effondrement des dotations de l’État en cas de blocage prolongé. Privées de financement, de nombreuses collectivités pourraient se retrouver au pied du mur, incapables d’assurer les services publics essentiels.
La fronde des territoires s’amplifie
Cette menace plane alors que la grogne ne cesse de monter chez les élus locaux, vent debout contre les 10 milliards d’euros d’économies exigées sur leurs budgets. Réunis en congrès à Paris, maires et présidents de région arborent des écharpes noires en signe de deuil, un symbole fort de leur détermination.
Dans les campagnes, c’est un autre front qui s’ouvre pour le gouvernement avec la colère grandissante des agriculteurs. Étranglés par la flambée des coûts et les aléas climatiques, des milliers d’entre eux menacent de se mettre en grève pour réclamer un soutien accru de l’État.
Une équation politique insoluble ?
Face à cette contestation tous azimuts, l’exécutif semble pris dans une impasse politique. S’il lâche du lest sur les économies budgétaires, il devra trouver d’autres leviers pour redresser les comptes publics, au risque de se mettre à dos l’aile droite de sa majorité. Mais s’il reste inflexible, il s’expose à un rejet massif de son budget, ouvrant une crise institutionnelle majeure.
Selon nos informations, des négociations de la dernière chance seraient en cours en coulisses pour tenter de rallier une partie des oppositions et écarter le danger d’une motion de censure. Mais le compte n’y serait pas, de nombreux élus refusant tout compromis sur un budget jugé « injuste et irresponsable ».
Si le RN ou la NUPES font tomber le gouvernement sur le budget, ils en porteront la responsabilité devant les Français.
Un conseiller ministériel
Une responsabilité que se renvoient à ce stade majorité et oppositions à coups d’invectives et de menaces voilées. Chacun semblant prêt à aller au bras de fer, quitte à plonger le pays dans l’inconnu politique et financier. À moins d’un sursaut de dernière minute, Michel Barnier pourrait bien se retrouver pris au piège d’un scénario à l’américaine, avec une crise sans précédent à la clé.
Réponse dans les prochains jours alors que le vote du budget entre dans sa phase finale au Parlement. Un moment de tous les dangers pour un gouvernement qui n’a jamais semblé aussi proche du point de rupture.