C’est une affaire qui secoue le Mexique et soulève des questions troublantes sur les liens entre certains élus locaux et les puissants cartels de la drogue qui gangrènent le pays. D’après une source proche du dossier, la maire du village de Coalcoman, dans l’État du Michoacan, fait actuellement l’objet d’une enquête judiciaire pour ses possibles connections avec l’un des narcotrafiquants les plus recherchés au monde.
Une Affiche Publique Remercie Un Baron De La Drogue Pour Ses Cadeaux De Noël
Le scandale a éclaté après l’apparition dans le village d’une affiche manuscrite pour le moins surprenante. Sur celle-ci, on peut lire : « Les enfants de Coalcoman remercient Mr Nemesio Oseguera et ses enfants (…) pour leur noble geste. Merci pour vos cadeaux ». Or, ce Nemesio Oseguera n’est autre que le terrifiant « El Mencho », patron du redoutable cartel Jalisco Nueva Generacion et l’un des barons de la drogue les plus recherchés par les États-Unis, qui offrent jusqu’à 15 millions de dollars pour sa capture.
Face à cette troublante reconnaissance publique, les autorités ont immédiatement diligenté une enquête. « Nous cherchons à savoir si la maire a des liens avec ce groupe criminel », a déclaré Claudia Sheinbaum, la présidente de Mexico, condamnant fermement cette affiche qui fait « l’apologie de groupes criminels ». De son côté, la principale intéressée nie toute collusion et assure n’avoir rien à se reprocher.
Les Liaisons Dangereuses Entre Pouvoir Politique Et Crime Organisé
Cette affaire n’est malheureusement pas isolée. Durant la pandémie de Covid-19, plusieurs cas de distribution de nourriture par des cartels dans des villages pauvres ont été rapportés. Une manière pour ces organisations criminelles d’acheter la bienveillance, voire la complicité, des populations et des élus locaux en palliant les carences d’un État défaillant.
Car la corruption et les connivences entre une partie de la classe politique et les narcotrafiquants restent un fléau majeur au Mexique. Dans certains territoires, les cartels font la loi et ont infiltré en profondeur les institutions, bénéficiant de la complaisance d’élus achetés ou terrorisés. Une gangrène qui ronge la démocratie mexicaine et entrave la lutte contre ces groupes hyper-violents qui tirent d’immenses profits du trafic de drogues vers les États-Unis.
La Toute-Puissance Du Cartel Jalisco Nueva Generacion
Parmi ces organisations criminelles, le cartel Jalisco Nueva Generacion (CJNG) s’est imposé comme l’un des plus puissants et des plus sanguinaires. Fondé en 2009, il est désormais considéré comme le cartel ayant la plus forte capacité de trafic de cocaïne, d’héroïne, de méthamphétamine au Mexique et inonde les États-Unis de fentanyl, une drogue de synthèse extrêmement addictive et meurtrière.
Mais le CJNG ne se contente pas de prospérer sur le trafic de stupéfiants. Il a aussi considérablement étendu son influence territoriale, politique et sociale, notamment dans son fief du Jalisco et les États voisins. Outre la corruption d’élus, le cartel multiplie les actions sociales, se posant en bienfaiteur des populations déshéritées pour asseoir sa domination. Un contrôle qu’il impose par une violence inouïe contre ses rivaux, les autorités et quiconque se met en travers de son chemin.
Le Lourd Tribut De La Guerre Contre Les Cartels
Face à ces puissantes organisations criminelles, le gouvernement mexicain peine à endiguer le fléau du narcotrafic, malgré une « guerre contre les cartels » lancée en 2006. Une guerre qui a fait depuis plus de 350.000 morts et 80.000 disparus, sans réussir à démanteler ces groupes ni à juguler la corruption qui les protège.
Pire, la militarisation de la lutte antidrogue s’est souvent accompagnée de graves violations des droits de l’Homme, renforçant la défiance de la population envers les forces de l’ordre. Quant aux saisies records de drogues et aux arrestations ou neutralisation de grands caïds, elles n’ont fait que renforcer la concurrence féroce entre les cartels pour le contrôle des routes de la drogue, attisant une spirale d’hyper-violence.
Repenser La Lutte Contre Le Narcotrafic
Alors que faire face à ce fléau protéiforme qui détruit le tissu social mexicain ? De nombreuses voix s’élèvent pour appeler à repenser en profondeur la lutte contre le narcotrafic. Cela passe par un combat prioritaire et intransigeant contre la corruption, afin d’assainir les institutions infiltrées par le crime organisé. La classe politique mexicaine, à tous les niveaux, doit faire preuve d’une intégrité exemplaire et couper tout lien, même indirect, avec les cartels.
Mais il faut aussi s’attaquer aux profondes inégalités socio-économiques et à la pauvreté qui fournissent aux cartels un terreau fertile et une main d’œuvre abondante. Seules de vraies politiques de développement et d’éducation permettront de tarir le vivier de ces organisations criminelles et de proposer des alternatives à la jeunesse des quartiers défavorisés.
Enfin, la légalisation encadrée de certaines drogues, à commencer par le cannabis, pourrait assécher une partie des revenus des narcotrafiquants, tout en libérant des moyens pour la prévention et les soins. Une option de plus en plus envisagée au niveau international mais qui suscite encore de vifs débats au Mexique, où l’opinion reste traumatisée par des décennies de narco-terreur.
L’affaire de la maire de Coalcoman est donc symptomatique des multiples défis auxquels le Mexique reste confronté. Tant que la collusion mortifère entre une partie du monde politique et les cartels n’aura pas été combattue à la racine, le pays ne pourra entrevoir la fin du règne des narcotrafiquants. Un combat de longue haleine qui exigera une mobilisation constante de la société mexicaine et un soutien international sans faille.
Mais le CJNG ne se contente pas de prospérer sur le trafic de stupéfiants. Il a aussi considérablement étendu son influence territoriale, politique et sociale, notamment dans son fief du Jalisco et les États voisins. Outre la corruption d’élus, le cartel multiplie les actions sociales, se posant en bienfaiteur des populations déshéritées pour asseoir sa domination. Un contrôle qu’il impose par une violence inouïe contre ses rivaux, les autorités et quiconque se met en travers de son chemin.
Le Lourd Tribut De La Guerre Contre Les Cartels
Face à ces puissantes organisations criminelles, le gouvernement mexicain peine à endiguer le fléau du narcotrafic, malgré une « guerre contre les cartels » lancée en 2006. Une guerre qui a fait depuis plus de 350.000 morts et 80.000 disparus, sans réussir à démanteler ces groupes ni à juguler la corruption qui les protège.
Pire, la militarisation de la lutte antidrogue s’est souvent accompagnée de graves violations des droits de l’Homme, renforçant la défiance de la population envers les forces de l’ordre. Quant aux saisies records de drogues et aux arrestations ou neutralisation de grands caïds, elles n’ont fait que renforcer la concurrence féroce entre les cartels pour le contrôle des routes de la drogue, attisant une spirale d’hyper-violence.
Repenser La Lutte Contre Le Narcotrafic
Alors que faire face à ce fléau protéiforme qui détruit le tissu social mexicain ? De nombreuses voix s’élèvent pour appeler à repenser en profondeur la lutte contre le narcotrafic. Cela passe par un combat prioritaire et intransigeant contre la corruption, afin d’assainir les institutions infiltrées par le crime organisé. La classe politique mexicaine, à tous les niveaux, doit faire preuve d’une intégrité exemplaire et couper tout lien, même indirect, avec les cartels.
Mais il faut aussi s’attaquer aux profondes inégalités socio-économiques et à la pauvreté qui fournissent aux cartels un terreau fertile et une main d’œuvre abondante. Seules de vraies politiques de développement et d’éducation permettront de tarir le vivier de ces organisations criminelles et de proposer des alternatives à la jeunesse des quartiers défavorisés.
Enfin, la légalisation encadrée de certaines drogues, à commencer par le cannabis, pourrait assécher une partie des revenus des narcotrafiquants, tout en libérant des moyens pour la prévention et les soins. Une option de plus en plus envisagée au niveau international mais qui suscite encore de vifs débats au Mexique, où l’opinion reste traumatisée par des décennies de narco-terreur.
L’affaire de la maire de Coalcoman est donc symptomatique des multiples défis auxquels le Mexique reste confronté. Tant que la collusion mortifère entre une partie du monde politique et les cartels n’aura pas été combattue à la racine, le pays ne pourra entrevoir la fin du règne des narcotrafiquants. Un combat de longue haleine qui exigera une mobilisation constante de la société mexicaine et un soutien international sans faille.