À moins de 48 heures des élections générales au Mexique, la violence contre les candidats ne faiblit pas. Ce vendredi 31 mai, Jorge Huerta Cabrera, candidat à un siège au conseil municipal d’Izucar de Matamoros, a été abattu en plein jour alors qu’il descendait de son véhicule. Son épouse et un collaborateur ont été blessés dans l’attentat. Un drame de plus dans une campagne électorale ensanglantée par les cartels de la drogue, bien décidés à conserver leur emprise sur le pays.
25 candidats assassinés depuis le début de la campagne
Avec la mort de Jorge Huerta Cabrera, ce sont désormais 25 candidats à des mandats locaux qui ont été assassinés depuis le début de la campagne électorale, selon le gouvernement fédéral. L’ONG Data Civica en dénombre même une trentaine. Un bilan effroyable qui témoigne de l’emprise des groupes criminels sur la vie politique mexicaine.
Car derrière cette vague de violence, se cachent les puissants cartels de la drogue. Soucieux de préserver leurs intérêts et leur influence au lendemain des élections, ils font pression sur les candidats de tous bords. Leur but : imposer leurs poulains en interdisant aux autres de se présenter, sous peine de mort. Une stratégie d’intimidation qui gangrène la démocratie mexicaine.
Le spectre des cartels
Le Mexique est depuis longtemps aux prises avec la criminalité organisée. Mais à l’approche de ce scrutin crucial, qui verra les Mexicains élire leur nouvelle présidente ainsi que plus de 20 000 dirigeants nationaux et locaux, l’enjeu est de taille pour les barons de la drogue. Il s’agit de placer leurs pions pour continuer à prospérer en toute impunité.
Les cartels cherchent à tout prix à préserver leur influence. Ils veulent des dirigeants à leur botte pour continuer leurs trafics sans être inquiétés.
– Un expert de la criminalité organisée au Mexique
Face à cette pression meurtrière, difficile pour les candidats intègres de faire campagne sereinement. Beaucoup jettent l’éponge, terrorisés. D’autres paient leur engagement de leur vie, à l’image des 25 prétendants à des mandats locaux déjà assassinés. Un climat de terreur qui met en péril la tenue d’élections libres et transparentes.
Une démocratie affaiblie
Avec des candidats sous la menace des armes, c’est tout le processus démocratique qui vacille. Comment les électeurs peuvent-ils s’exprimer en toute liberté si leurs représentants sont muselés par la peur ? Le risque est grand de voir la corruption gangrener un peu plus les institutions du pays.
Cette vague d’assassinats politiques met aussi en lumière la faillite de l’État mexicain, incapable d’endiguer la violence des cartels et d’assurer la sécurité de ses citoyens. Malgré les promesses des gouvernements successifs, la criminalité organisée continue de gangrener le pays, au détriment de la démocratie et de l’état de droit.
Un scrutin crucial pour l’avenir du Mexique
Dans ce contexte explosif, les élections de ce 2 juin s’annoncent cruciales pour l’avenir du Mexique. Au-delà du choix de leur futur président, les Mexicains devront décider s’ils laissent les narcotrafiquants continuer à dicter leur loi, ou s’ils se mobilisent pour défendre leurs institutions démocratiques.
Un défi immense, qui nécessitera un sursaut collectif et un engagement sans faille de la société civile. Car seule une mobilisation massive des citoyens pourra contrer l’emprise mortifère des cartels sur la vie politique du pays. Le chemin sera long et semé d’embûches, mais c’est à ce prix que le Mexique pourra espérer construire un avenir plus démocratique et pacifique.
À 48 heures d’un scrutin sous haute tension, le Mexique retient son souffle. La mort de Jorge Huerta Cabrera, 25ème candidat assassiné depuis le début de la campagne, rappelle la menace qui pèse sur ces élections. Face à la pression meurtrière des cartels, la démocratie mexicaine vacille. Mais c’est aussi une occasion historique pour le peuple mexicain de se lever contre l’emprise du crime organisé. L’avenir du pays se joue dans les urnes, et au-delà. Vers une nouvelle ère, enfin, de paix et de liberté ?