C’est un drame familial qui secoue la sphère politique. Mohamed Bentounsi, 52 ans, a été interpellé samedi, soupçonné d’avoir mortellement poignardé son frère cadet Saïd lors d’une violente altercation à Meaux, en Seine-et-Marne. Mais ce fait divers prend une tournure particulière, car les deux hommes sont les frères d’Amal Bentounsi, ex-candidate de La France insoumise aux dernières élections législatives.
Un suspect aux lourds antécédents psychiatriques
D’après les premiers éléments de l’enquête, Mohamed Bentounsi, le suspect, était connu des services de police et souffrait depuis plusieurs années d’importants troubles mentaux. Sa sœur Amal a précisé qu’il « était suivi pour sa schizophrénie » et qu’il avait récemment demandé à être hospitalisé, sans succès.
« Son retour à l’hôpital psychiatrique n’aura duré que 48h : il a finalement été renvoyé chez lui avec un nouveau traitement qu’il ne supportait pas », a-t-elle expliqué dans un message poignant publié sur les réseaux sociaux. Un témoignage glaçant qui met en lumière les failles de la prise en charge des patients atteints de troubles psychiques.
Le récit d’une tragédie annoncée
Selon les informations recueillies, c’est au cours d’une violente dispute familiale que le drame s’est noué. Vers midi, dans un quartier résidentiel de Meaux, Mohamed Bentounsi s’en est pris à son frère Saïd, 49 ans, le frappant de plusieurs coups de couteau « au niveau du ventre et de la tête ».
Malgré l’intervention rapide des secours, la victime a succombé à ses blessures sur place vers 13h30. Le suspect a été interpellé peu après par la police municipale. Les enquêteurs privilégient pour l’heure la piste d’un accès de démence du quinquagénaire, dont l’état mental se serait fortement dégradé ces derniers jours.
Une famille meurtrie
Pour Amal Bentounsi, le choc est immense. L’ex-candidate LFI, investie sous l’étiquette du Nouveau Front Populaire aux législatives, a fait part de son « immense douleur » et demandé le « respect de [leur] intimité familiale » dans cette terrible épreuve.
Je demande désormais le respect de notre intimité familiale.
Amal Bentounsi, ex-candidate LFI
Un appel à la décence qui sonne comme un cri du cœur au milieu de ce fait divers glaçant. Car au-delà de la sphère publique, c’est un drame familial et un deuil intime qu’affronte aujourd’hui la famille Bentounsi. Une blessure d’autant plus profonde qu’elle semble trouver son origine dans la maladie et l’impossibilité d’y faire face.
Maladie mentale et irresponsabilité pénale
Si les troubles psychiatriques de Mohamed Bentounsi étaient avérés et connus, ce meurtre fratricide soulève inévitablement la question de sa responsabilité pénale. Peut-on juger et condamner un homme en proie à des bouffées délirantes, incapable de discernement ?
Le code pénal prévoit des dispositions particulières pour les auteurs d’infractions atteints de troubles psychiques ou neuropsychiques. Si l’abolition du discernement au moment des faits est reconnue, la personne peut être déclarée pénalement irresponsable. Une enquête psychiatrique approfondie devra déterminer si Mohamed Bentounsi entre dans ce cadre.
La difficile prise en charge des troubles psychiatriques
Mais au-delà des considérations judiciaires, ce fait divers tragique met surtout en exergue les manquements dans le suivi et le traitement des personnes souffrant de troubles mentaux sévères. Le délai de 48h d’hospitalisation, jugé insuffisant par la famille, interroge sur les moyens alloués à la psychiatrie.
Manque de lits, manque de personnel, manque de structures adaptées… Les professionnels tirent la sonnette d’alarme depuis des années sur la crise profonde qui mine la prise en charge psychiatrique en France. Un constat alarmant dont les conséquences peuvent être, comme ici, dramatiques.
L’affaire Bentounsi, au-delà de son retentissement politique et médiatique, est avant tout le symbole douloureux d’une maladie handicapante et d’un système de soins défaillant. Elle appelle à une réflexion collective sur la place des patients psychiques dans notre société et l’urgence à repenser leur accompagnement. Pour qu’un tel drame ne se reproduise plus.
Manque de lits, manque de personnel, manque de structures adaptées… Les professionnels tirent la sonnette d’alarme depuis des années sur la crise profonde qui mine la prise en charge psychiatrique en France. Un constat alarmant dont les conséquences peuvent être, comme ici, dramatiques.
L’affaire Bentounsi, au-delà de son retentissement politique et médiatique, est avant tout le symbole douloureux d’une maladie handicapante et d’un système de soins défaillant. Elle appelle à une réflexion collective sur la place des patients psychiques dans notre société et l’urgence à repenser leur accompagnement. Pour qu’un tel drame ne se reproduise plus.