Alors que l’année 2024 était scrutée de près par le monde technologique, avec en ligne de mire l’utilisation potentiellement néfaste de l’intelligence artificielle générative lors des élections, le géant américain Meta vient d’apporter un éclairage rassurant sur la question. Selon Nick Clegg, président des affaires internationales de l’entreprise, les systèmes de défense déployés par Meta ont remarquablement résisté face aux tentatives de désinformation orchestrées sur sa plateforme phare, Facebook.
L’IA générative, un outil finalement peu efficace pour tromper les électeurs
Malgré les inquiétudes légitimes quant à l’impact de l’IA générative sur l’intégrité des élections, force est de constater que les acteurs malveillants n’ont pas réussi à en faire un instrument de manipulation redoutable. Comme l’explique Nick Clegg, l’écart entre les scénarios catastrophes envisagés et la réalité observée s’est révélé significatif :
Je ne pense pas que l’utilisation de l’IA générative ait été un outil particulièrement efficace pour eux.
Nick Clegg, président des affaires internationales de Meta
Une affirmation qui vient contredire les pronostics alarmistes qui prédisaient un raz-de-marée de deepfakes et de campagnes de désinformation ultra-sophistiquées. Si les principaux acteurs identifiés par Meta dans ce type d’opérations – à savoir la Russie, l’Iran et la Chine – ont bien tenté d’exploiter le potentiel de l’IA générative, leurs efforts se sont heurtés aux défenses de l’entreprise.
Meta sur le qui-vive face à l’évolution de l’IA générative
Cependant, Meta se garde bien de crier victoire trop vite. L’entreprise est consciente que les outils d’IA générative vont continuer de gagner en puissance et en accessibilité dans les années à venir. La prévention de leur utilisation malveillante, en particulier dans le contexte électoral, est donc appelée à devenir un enjeu majeur pour l’ensemble du secteur technologique.
Nick Clegg insiste d’ailleurs sur l’importance de l’année 2024, qui a vu pas moins de deux milliards d’électeurs se rendre aux urnes à travers le monde. Un scrutin planétaire sous haute surveillance, où la moindre faille dans les systèmes de modération des réseaux sociaux aurait pu avoir des répercussions désastreuses.
Entre progrès et ajustements : les défis de la modération chez Meta
Si les efforts déployés par Meta pour contrer la désinformation semblent avoir porté leurs fruits, l’entreprise reconnaît néanmoins avoir parfois péché par excès de zèle. Avec le recul, Nick Clegg admet que la modération des contenus a pu être « exagérée » pendant la pandémie de Covid-19. Un constat qui pousse l’entreprise à redoubler d’efforts pour améliorer la précision de son ciblage en matière de suppression de contenus problématiques.
Nos règles en matière de contenus évoluent et changent tout le temps. Nous continuerons à travailler sur tout cela, en gardant à l’esprit que nous n’y parviendrons jamais parfaitement et que nous ne satisferons pas tout le monde.
Nick Clegg, président des affaires internationales de Meta
Une déclaration qui illustre toute la complexité du défi auquel font face les géants du web. Dans un écosystème numérique en perpétuelle mutation, où les avancées technologiques offrent sans cesse de nouvelles possibilités aux acteurs mal intentionnés, la modération apparaît comme un chantier sans fin. Un équilibre fragile et mouvant, qui exige une adaptabilité constante et une remise en question permanente des stratégies déployées.
Alors que les élections de 2024 s’achèvent sans incident majeur lié à l’IA générative, Meta peut souffler un peu. Mais nul doute que l’entreprise reste en alerte, consciente que la bataille contre la désinformation est loin d’être gagnée. Car dans ce jeu du chat et de la souris high-tech, chaque nouvelle avancée est susceptible de redistribuer les cartes.
