Un drame familial bouleversant s’est déroulé en France, où une mère de 37 ans a été condamnée à 30 ans de réclusion criminelle pour avoir ôté la vie à ses deux jeunes enfants en 2022. Ingride Jesus Van Der Kellen, anciennement chercheuse et titulaire d’un doctorat en sciences, risquait la perpétuité pour ces actes impensables. La cour d’assises de Nancy l’a finalement condamnée pour meurtres sur mineurs de moins de 15 ans et violences sur conjoint, avec une peine de 30 ans assortie d’une période de sûreté de 15 ans.
Lors du procès, l’accusée, psychologiquement très fragile, a répété être dévastée et vouloir se suicider. Elle a affirmé ne pas comprendre comment elle avait pu commettre l’innommable en étouffant ses enfants de deux ans et demi et neuf mois. Malgré ses remords exprimés, la justice a dû trancher.
Les hypothèses du passage à l’acte
L’avocate générale Elsa Pincet avait requis la perpétuité avec 22 ans de sûreté, estimant que pour un infanticide, une telle peine devait s’envisager. Elle a soulevé deux hypothèses quant aux motivations de l’accusée :
- La mère avait l’intention de se suicider et de ne pas abandonner ses enfants.
- Elle souhaitait atteindre leur père en lui infligeant la pire des souffrances.
Selon le ministère public, le passage à l’acte relèverait d’une logique criminelle, excluant l’abolition ou l’altération du discernement de l’accusée. Pour l’avocate générale, en tuant ses enfants, la mère aurait « gagné » en faisant souffrir son compagnon.
Chronologie d’une tragédie
Le drame s’est noué le 15 février 2022, lorsque le compagnon de l’accusée lui a annoncé son intention de quitter le domicile familial avec les enfants, en raison de l’alcoolisme de cette mère de famille. Après avoir tenté d’assommer son conjoint avec un marteau, Ingride Jesus Van Der Kellen s’est rendue à la garderie pour récupérer ses enfants, avant de les étouffer. Elle a ensuite pris le volant et a été interpellée par les gendarmes.
Une peine exemplaire
Bien que légèrement en deçà des réquisitions, la peine de 30 ans de réclusion prononcée par la cour d’assises reste exemplaire. Elle sanctionne la gravité des actes commis et prend en compte la fragilité psychologique de l’accusée, qui a déjà fait cinq tentatives de suicide depuis le début de son incarcération il y a deux ans.
Je veux juste dire que j’ai toujours aimé mes enfants (…) Je ne sais pas pourquoi j’ai commis un tel acte, je ne comprends pas et je ne comprendrai jamais. Je veux encore une fois demander pardon à toute la famille de mes enfants.
Ingride Jesus Van Der Kellen, avant le délibéré
Ce drame familial soulève de nombreuses interrogations sur les conséquences dévastatrices que peuvent avoir des troubles psychologiques non pris en charge, ainsi que sur la nécessité d’une meilleure prévention et d’un accompagnement adapté des parents en grande souffrance. Il rappelle tragiquement la fragilité de la vie et l’importance de protéger les plus vulnérables.