Un vif échange diplomatique a éclaté entre la Russie et le Royaume-Uni, sur fond de menaces proférées à l’encontre d’un grand journal britannique. Au cœur de la polémique, un éditorial jugé provocateur par Moscou, déclenchant une réaction virulente de l’ex-président russe. L’affaire prend une tournure internationale, Londres condamnant fermement ce qu’elle considère comme une atteinte à la liberté de la presse.
Menaces russes contre le Times : la controverse enfle
Tout a commencé par un éditorial du Times, célèbre quotidien britannique, qualifiant de « légitime » l’assassinat d’un haut gradé russe. La réplique de Moscou ne s’est pas fait attendre. D’après une source proche du dossier, Dmitri Medvedev, ex-président et actuel numéro deux du Conseil de sécurité russe, a publié un message incendiaire sur Telegram.
Dans ce texte au vitriol, Medvedev désigne les journalistes du Times comme des « cibles militaires légitimes », n’hésitant pas à les qualifier de « vilains chacals » s’étant « lâchement cachés derrière un éditorial ». Une charge d’une rare violence, s’étendant à « toute l’équipe de direction de la publication ». Le dirigeant russe conclut par une mise en garde lourde de sous-entendus : « Alors, soyez prudents! Après tout, à Londres, tout peut arriver… »
Londres monte au créneau pour défendre la presse
Face à ces propos au vitriol, le gouvernement britannique a immédiatement réagi. Selon des sources officielles, le porte-parole du Premier ministre a fustigé la « rhétorique désespérée venant du gouvernement de Poutine », soulignant que contrairement à la Russie, « une presse libre est la pierre angulaire de notre démocratie ». Londres assure prendre « très au sérieux toute menace émanant de la Russie ».
De son côté, le ministre des Affaires étrangères britannique n’a pas mâché ses mots, dénonçant une « menace de voyou ». « Nos journaux représentent le meilleur des valeurs britanniques : la liberté, la démocratie et l’indépendance d’esprit. Je suis aux côtés du Times », a-t-il martelé sur X (ex-Twitter), accompagnant son message d’une photo le montrant en train de lire ostensiblement le fameux quotidien.
Un contexte de tensions exacerbées
Cette passe d’armes intervient dans un contexte déjà tendu entre Londres et Moscou. Le Royaume-Uni figure parmi les plus importants soutiens militaires et financiers de l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe en février 2022. D’ailleurs, le général russe dont l’assassinat a été défendu par le Times avait déjà été sanctionné par Londres en octobre dernier, pour « le déploiement d’armes chimiques barbares en Ukraine ».
Cette nouvelle escalade verbale illustre la dégradation continue des relations russo-britanniques. Si les menaces de Medvedev relèvent surtout de la posture, elles témoignent d’une tension à son comble entre les deux pays. Jusqu’où ira cette surenchère ? Difficile à dire, mais une chose est sûre : dans ce bras de fer, Londres ne compte pas plier face aux intimidations de Moscou, au risque d’une escalade diplomatique dont on peine à voir l’issue.