C’est une histoire qui met en lumière les dangers auxquels font face les défenseurs de l’environnement, même les plus jeunes. Francisco Vera, un écologiste colombien d’à peine 12 ans, est la cible de centaines de menaces pour son combat courageux en faveur de la planète. Son histoire a récemment fait l’objet d’une lettre alarmante d’experts de l’ONU, qui pointent du doigt la responsabilité d’élus colombiens dans cette campagne d’intimidation.
Un enfant devenu symbole de la lutte écologique
Malgré son jeune âge, Francisco Vera est déjà un visage bien connu de la cause environnementale en Colombie. Fondateur de l’association « Les Gardiens de la Vie », il milite depuis l’âge de 9 ans sur les réseaux sociaux. Son engagement remarquable lui a valu de devenir « ambassadeur de bonne volonté » pour l’Union Européenne et « défenseur du climat » pour l’UNICEF en Amérique latine. Mais cette notoriété a un prix.
En 2021, face à de premières menaces de mort sur les réseaux sociaux, Francisco et sa famille ont été contraints à l’exil en Espagne. Des attaques d’une violence inouïe, comme ce message glaçant : « Je te coupe les doigts pour voir si tu continues à parler d’environnement ». Loin de cesser, ce harcèlement s’est depuis intensifié et propagé au-delà des frontières colombiennes.
L’ONU tire la sonnette d’alarme
Face à cette situation intolérable, un groupe d’experts de l’ONU vient d’adresser une lettre aux gouvernements colombien et espagnol pour exprimer leur « vive inquiétude ». Selon eux, ces attaques semblent « directement liées aux activités pacifiques de défense des droits de l’Homme et de la justice climatique » menées par le jeune militant. Pire encore, certaines auraient été « initiées ou aggravées par des personnalités politiques colombiennes », dont des élus.
L’UE travaille avec Francisco depuis des années. Il est devenu une voix très importante pour les enfants et les jeunes sur les questions environnementales, en Colombie et dans le monde.
Gilles Bertrand, ambassadeur de l’UE à Bogota
Pour l’ambassadeur de l’UE en Colombie, Gilles Bertrand, il est « grave et profondément triste » que Francisco continue de recevoir des menaces et n’ait pas pu retourner dans son pays ces dernières années. Il lui a exprimé l’entière solidarité de l’Union Européenne.
La Colombie, pays le plus meurtrier pour les écologistes
Malheureusement, le cas de Francisco est loin d’être isolé. Selon l’ONG Global Witness, la Colombie est le pays le plus dangereux au monde pour les défenseurs de l’environnement. En 2023, 79 activistes écologistes y ont été assassinés, sur un total de 196 dans le monde. Un triste record qui en dit long sur les périls auxquels s’exposent celles et ceux qui osent s’élever pour protéger la planète.
L’histoire de Francisco Vera est celle d’un courage extraordinaire face à l’adversité. Mais c’est aussi un signal d’alarme sur la situation dramatique des militants écologistes, en Colombie et ailleurs. Il est urgent que la communauté internationale se mobilise pour assurer leur protection et leur permettre de poursuivre leur combat crucial pour l’avenir de notre planète. Car comme le prouve Francisco, on n’est jamais trop jeune pour se battre pour ses convictions.