L’Allemagne est sous le choc au lendemain de l’attaque meurtrière qui a frappé le marché de Noël de Magdebourg, faisant 5 morts et plus de 200 blessés. Mais au-delà de l’émotion, c’est la colère qui prédomine face aux failles sécuritaires qui ont permis à cette tragédie de se produire. Le gouvernement d’Olaf Scholz est désormais sous pression pour s’expliquer.
L’auteur présumé dans le viseur des services de renseignement
Comment un homme ayant fait l’objet de multiples signalements pour ses propos inquiétants a-t-il pu passer entre les mailles du filet ? C’est la question qui agite médias et responsables politiques au lendemain du drame. Selon des sources proches de l’enquête, Taleb A., psychiatre saoudien de 50 ans réfugié en Allemagne depuis 2006, était connu pour ses diatribes contre la politique migratoire du pays. Un an plus tôt, les services secrets saoudiens auraient même alerté leurs homologues allemands sur la menace qu’il représentait, sans susciter de réaction.
Un profil de plus en plus radical
Sur les réseaux sociaux, Taleb A. n’avait de cesse de dénoncer le traitement réservé aux réfugiés saoudiens en Allemagne, qu’il jugeait insuffisamment protégés face à l’islam radical. Ses prises de position de plus en plus virulentes et complotistes inquiétaient jusqu’au sein de la communauté saoudienne locale :
Nous le connaissons bien, il nous a terrorisés pendant des années. C’est un psychopathe adhérant à l’idéologie conspirationniste de l’ultra-droite.
Mina Ahadi, présidente du Conseil central des anciens musulmans
Malgré une évaluation des risques menée l’an dernier, la police avait conclu que le quinquagénaire ne représentait pas de « danger particulier ». Un diagnostic qui s’avère aujourd’hui tragiquement erroné.
L’exécutif sommé de s’expliquer
Face à ces révélations accablantes, l’opposition exige des comptes de la part du gouvernement. La cheffe de file de l’extrême droite, Alice Weidel, dénonce « l’impéritie de l’administration qui a permis l’horreur de Magdebourg ». Son parti, l’AfD, réclame une session extraordinaire du Bundestag sur la sécurité du pays qu’il juge « catastrophique ».
À gauche aussi, les critiques fusent. Pour Sahra Wagenknecht, responsable du mouvement BSW, le gouvernement doit rendre des comptes sur « le grand nombre de mises en garde ignorées » dans ce dossier. Une pression politique qui s’accentue à mesure que le bilan s’alourdit.
Scholz appelle à « l’unité » malgré les critiques
Depuis vendredi soir, le chancelier Olaf Scholz et ses ministres se relaient à Magdebourg pour témoigner de leur solidarité aux victimes et à leurs proches. Mais au-delà des marques de compassion, le chef du gouvernement a dû monter au créneau pour tenter d’éteindre la polémique naissante.
Appelant les Allemands à « l’unité » et se refusant à tout « règlement de comptes », Olaf Scholz assure que « toute la lumière sera faite » sur les failles qui ont permis au suspect de passer à l’acte. Mais à moins de deux mois d’élections législatives annoncées comme difficiles pour la coalition au pouvoir, ces garanties suffiront-elles à calmer le jeu ? Rien n’est moins sûr.
Un pays sous tension
Car au-delà du choc et des questions qu’elle soulève, l’attaque de Magdebourg intervient dans un climat de tensions exacerbées outre-Rhin. Entre crise économique, débats houleux sur la politique migratoire et percée des populismes, l’Allemagne semble plus que jamais sur le fil du rasoir.
Des ingrédients explosifs auxquels vient désormais s’ajouter le spectre de la menace terroriste, ravivant le souvenir douloureux de l’attentat du marché de Noël de Berlin en 2016. À l’époque déjà, les failles des services de sécurité avaient été pointées du doigt. Cinq ans plus tard, les leçons ont-elles été tirées ? L’enquête devra le déterminer. En attendant, c’est tout un pays qui retient son souffle, suspendu aux développements de l’enquête et à la réaction de ses dirigeants.
Depuis vendredi soir, le chancelier Olaf Scholz et ses ministres se relaient à Magdebourg pour témoigner de leur solidarité aux victimes et à leurs proches. Mais au-delà des marques de compassion, le chef du gouvernement a dû monter au créneau pour tenter d’éteindre la polémique naissante.
Appelant les Allemands à « l’unité » et se refusant à tout « règlement de comptes », Olaf Scholz assure que « toute la lumière sera faite » sur les failles qui ont permis au suspect de passer à l’acte. Mais à moins de deux mois d’élections législatives annoncées comme difficiles pour la coalition au pouvoir, ces garanties suffiront-elles à calmer le jeu ? Rien n’est moins sûr.
Un pays sous tension
Car au-delà du choc et des questions qu’elle soulève, l’attaque de Magdebourg intervient dans un climat de tensions exacerbées outre-Rhin. Entre crise économique, débats houleux sur la politique migratoire et percée des populismes, l’Allemagne semble plus que jamais sur le fil du rasoir.
Des ingrédients explosifs auxquels vient désormais s’ajouter le spectre de la menace terroriste, ravivant le souvenir douloureux de l’attentat du marché de Noël de Berlin en 2016. À l’époque déjà, les failles des services de sécurité avaient été pointées du doigt. Cinq ans plus tard, les leçons ont-elles été tirées ? L’enquête devra le déterminer. En attendant, c’est tout un pays qui retient son souffle, suspendu aux développements de l’enquête et à la réaction de ses dirigeants.