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Menace de sanctions de l’UE contre Microsoft pour abus de position dominante

Bruxelles accuse Microsoft d'avoir enfreint les règles de concurrence en intégrant Teams à ses suites Office et Microsoft 365. Le géant technologique américain risque de lourdes sanctions. La Commission européenne estime que cette pratique a donné un avantage concurrentiel déloyal à Teams face à ses rivaux. Malgré des ajustements récents de Microsoft, la menace...

Une bataille antitrust de taille se profile entre la Commission européenne et le géant technologique Microsoft. Bruxelles estime que le groupe américain a abusé de sa position dominante sur le marché des logiciels de productivité en incluant sa plateforme de communication Teams dans ses abonnements Office 365 et Microsoft 365. Une pratique jugée anticoncurrentielle qui pourrait valoir à Microsoft une amende salée allant jusqu’à 10% de son chiffre d’affaires mondial.

Teams, l’atout intégré qui fausse la concurrence

Slack, le concurrent direct de Microsoft Teams racheté depuis par Salesforce, avait déposé plainte en 2020 pour concurrence déloyale. Selon l’entreprise, Microsoft a illégalement lié Teams à sa suite Office, forçant son installation pour des millions d’utilisateurs, bloquant sa suppression et masquant son coût réel pour les entreprises.

Pour la Commission européenne, en intégrant Teams à ses offres groupées, Microsoft lui a fourni un « avantage de distribution ». Les utilisateurs se voient imposer l’outil sans possibilité de le refuser lors de la souscription. Un avantage renforcé par l’interopérabilité limitée entre les solutions Microsoft et celles des concurrents.

Des ajustements jugés insuffisants

Face aux investigations, Microsoft a décidé de dissocier Teams de ses packs Office et Microsoft 365 à partir d’octobre 2023 dans l’UE. Mais ces changements sont jugés insuffisants par Bruxelles pour répondre aux préoccupations et rétablir une concurrence saine. La Commission demande à Microsoft de modifier davantage son comportement.

Microsoft a enfreint les règles européennes de l’antitrust.

Commission européenne

20 milliards de dollars d’amende en jeu

La « communication des griefs » publiée ce jour n’est qu’une étape intermédiaire. Microsoft aura l’occasion de consulter le dossier et d’y répondre par écrit et lors d’auditions. Une sanction n’est pas garantie mais le risque est réel. En cas de condamnation, le groupe américain s’exposerait à une amende pouvant grimper à 10% de son chiffre d’affaires annuel mondial, soit environ 20 milliards de dollars.

Ce nouveau front judiciaire illustre la volonté croissante des autorités de contrôler les pratiques des géants technologiques pour préserver la concurrence. Microsoft, habitué des batailles antitrust, devra une nouvelle fois démontrer sa bonne foi pour éviter de lourdes pénalités. L’issue de ce bras de fer et son impact sur le marché des outils collaboratifs en entreprises seront suivis avec attention.

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