L’horreur se dévoile peu à peu au sein de la secte juive ultra-orthodoxe Lev Tahor. Un membre salvadorien, recherché pour des crimes abominables, vient d’être appréhendé dans son pays. Jonathan Emmanuel Cardona Castillo, 23 ans, est accusé de viols sur mineures, maltraitance d’enfants et traite d’êtres humains sous forme de grossesses forcées. Une enquête qui soulève le voile sur les pratiques sordides de ce groupe extrémiste.
Tout a commencé le 20 décembre dernier quand les autorités guatémaltèques ont secouru 160 enfants, pour la plupart originaires des États-Unis et du Canada, retenus dans une propriété appartenant à la secte. Alertée, Interpol a rapidement émis une « notice rouge » à l’encontre du jeune Cardona. Son arrestation au Salvador marque une avancée cruciale dans ce dossier glaçant.
Un groupe religieux au-dessus des lois
Fondée dans les années 80, Lev Tahor (« Cœur pur » en hébreu) impose à ses fidèles un mode de vie ultra-rigoriste. Les femmes, entièrement recouvertes de noir de la tête aux pieds, n’ont quasiment aucun droit. Mais derrière cette façade pieuse se cachent des pratiques criminelles innommables. Cardona est visé par 4 plaintes d’adolescentes, dont une pour viol, les autres pour humiliations répétées. Et ce n’est sans doute que la partie émergée de l’iceberg…
Ils pensaient être au-dessus des lois, protégés par leur statut religieux. Mais aucune croyance ne peut justifier de tels actes barbares sur des enfants innocents.
Une source proche de l’enquête
Un passif déjà lourd
Ce n’est pas la première fois que Lev Tahor défraie la chronique. Arrivée au Guatemala en 2013 après avoir fui le Canada, la secte n’a cessé d’entrer en conflit avec les populations locales. En 2014, elle avait été expulsée d’un village maya en raison de tensions. Deux ans plus tard, la police intervenait dans ses locaux, apparemment à la demande d’Israël qui recherchait une mineure disparue. Un lourd passif qui n’a pas empêché le groupe de poursuivre ses activités en toute impunité.
La difficile quête de justice
Malgré les preuves accablantes, obtenir justice ne sera pas chose aisée. La secte crie à la persécution religieuse. Après le placement des 160 enfants sauvés, une centaine de membres ont tenté de les récupérer par la force. Un déni total qui laisse présager un combat judiciaire long et éprouvant pour les victimes. Mais chaque arrestation, comme celle de Cardona, est un pas de plus vers la vérité et la fin de l’impunité pour ces prédateurs.
Dans les méandres de l’ultra-orthodoxie, des crimes odieux restent encore dans l’ombre. Combien d’autres enfants subissent ces sévices innommables, prisonniers d’un système qui broie leur innocence ? L’affaire Lev Tahor doit sonner comme un réveil, un appel à la vigilance de tous. Car aucune religion, aucune croyance ne saurait justifier l’injustifiable. Il est temps que la justice passe, pour toutes ces vies brisées dans le silence des sectes.