Au cœur d’une nouvelle polémique, Jean-Luc Mélenchon a déclenché une vague d’indignation suite à ses propos minimisant l’antisémitisme en France. Dans une note de blog publiée dimanche, le leader de la France Insoumise a affirmé que « contrairement à ce que dit la propagande de l’officialité, l’antisémitisme reste résiduel en France ». Une déclaration choc qui va à l’encontre des chiffres officiels et suscite de vives réactions, y compris au sein de la gauche.
Explosion des actes antisémites en 2023-2024
Selon les données du gouvernement, 366 faits antisémites ont été recensés sur le seul premier trimestre 2024, soit une hausse de 300% par rapport à la même période l’année précédente. Le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (CRIF) fait quant à lui état de 1676 actes antisémites en 2023, un chiffre multiplié par quatre en un an. L’organisation parle d’une véritable « explosion » depuis la résurgence du conflit israélo-palestinien en octobre dernier.
Anciens alliés et adversaires condamnent
Face à la sortie de Jean-Luc Mélenchon, les réactions n’ont pas tardé à gauche. Olivier Faure, premier secrétaire du PS jadis allié à LFI, s’interroge : « Pourquoi minimiser les actes antisémites quand tout indique qu’ils explosent ? ». Même son ancien lieutenant Alexis Corbière a pris ses distances, affirmant considérer l’antisémitisme comme « une réalité ». Raphaël Glucksmann, tête de liste PS aux européennes, a lui jugé les propos « irresponsables ».
C’est tout sauf résiduel. Vouloir minorer cette montée de l’antisémitisme est une catastrophe, il faut y faire face et clairement dire : ça ne passera pas.
– Raphaël Glucksmann, tête de liste PS aux européennes
Une « République bananière » selon Mélenchon
Dans sa note de blog, Jean-Luc Mélenchon prédit malgré tout un bon score pour LFI aux élections européennes. Il dénonce aussi, sans preuves, des « bugs de république bananière » : radiation sauvages des listes électorales, bulletins non distribués… Des accusations graves à l’encontre du gouvernement, qu’il soupçonne de vouloir fausser le scrutin.
L’antisémitisme, un enjeu politique sensible
Alors que la campagne européenne bat son plein, la question de l’antisémitisme s’est rapidement imposée dans le débat. Les déclarations de Jean-Luc Mélenchon ont suscité l’indignation, y compris parmi les rangs de gauche. Ses anciens alliés et actuels adversaires n’ont pas manqué de condamner des propos jugés irresponsables et déconnectés des réalités chiffrées. Un sujet plus que jamais sensible dans le contexte géopolitique actuel.
Les données officielles, aux antipodes des affirmations de Jean-Luc Mélenchon, ne laissent pourtant que peu de place au doute. Avec une hausse de 300% des actes antisémites enregistrés par le gouvernement au premier trimestre 2024 et un quadruplement du nombre de faits recensés par le CRIF en 2023, l’antisémitisme en France est loin d’être « résiduel ». Un constat qui vient nourrir un peu plus les tensions au sein des forces de gauche à l’approche d’élections européennes cruciales.
