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Mélenchon et Le Pen : Deux Visions Opposées Qui Domineront la Prochaine Présidentielle ?

Alors que les appels à un scrutin présidentiel anticipé se multiplient, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen se positionnent déjà comme les deux candidats incontournables. Retour sur les raisons de ce duel annoncé qui pourrait bousculer le paysage politique...

Alors que la crise politique s’enlise et que les appels à une élection présidentielle anticipée se font de plus en plus pressants, deux figures de l’opposition semblent déjà se positionner comme les favoris de ce potentiel scrutin : Jean-Luc Mélenchon, leader de La France Insoumise (LFI), et Marine Le Pen, présidente du Rassemblement National (RN). Mais quelles sont les raisons qui laissent penser que ces deux personnalités, aux antipodes sur l’échiquier politique, pourraient bien être les deux seuls choix crédibles lors de cette présidentielle surprise ?

Un clivage de plus en plus marqué

Pour Sébastien Chenu, député RN du Nord, son parti et LFI sont aujourd’hui « les deux seules offres politiques lisibles et construites, qui incarnent une certaine forme d’espoir ». Une analyse qui fait écho aux propos de Jean-Luc Mélenchon lui-même. Ce dernier affirme en effet que la bataille politique « se finira entre le RN et nous ».

Cette opposition frontale entre les Insoumis et les Lepénistes n’est pas nouvelle. Mais elle semble s’être renforcée ces derniers mois, sur fond de crise sociale et de contestation de la politique menée par Emmanuel Macron. Comme si, au final, seules ces deux formations radicalement opposées étaient à même de répondre aux attentes et aux colères des Français.

La faiblesse des autres oppositions

Si LFI et le RN apparaissent aujourd’hui comme les deux pôles dominants de l’opposition, c’est aussi en raison de l’affaiblissement des autres formations politiques. A droite, Les Républicains peinent à se remettre de leur déroute lors de la dernière présidentielle. Divisés et sans leader clair, ils ne semblent pas en mesure aujourd’hui de proposer une alternative crédible.

Du côté de la gauche traditionnelle, le constat est similaire. Le Parti Socialiste n’a toujours pas fait son aggiornamento idéologique et n’a plus de figure de proue depuis le départ de François Hollande. Quant à Europe-Écologie-Les Verts, le parti est lui aussi miné par les divisions et peine à exister sur la scène nationale en dehors des scrutins locaux.

Le spectre d’une nouvelle cohabitation

Mais au-delà de la simple arithmétique électorale, l’hypothèse d’un nouveau duel Mélenchon-Le Pen agite aussi le spectre d’une cohabitation inédite. En effet, si le leader Insoumis venait à être élu président, il devrait sans doute composer avec une Assemblée Nationale où le RN serait le premier groupe d’opposition.

Un scénario qui n’est pas sans rappeler la cohabitation Mitterrand-Chirac de 1986-1988, avec un président de gauche contraint de nommer un Premier ministre issu de la droite. Mais dans un contexte de polarisation extrême et avec des antagonismes encore plus marqués qu’à l’époque entre les deux formations.

Sous une cohabitation Mélenchon-Le Pen, le pays serait ingouvernable. Ce serait l’impasse assurée, avec deux blocs irréconciliables qui se neutraliseraient en permanence.

Un proche conseiller de l’Élysée

Un duel loin d’être joué d’avance

Pour autant, l’issue de ce face-à-face annoncé est encore loin d’être certaine. Car si les sondages donnent aujourd’hui le RN largement en tête au premier tour, avec 35% des intentions de vote en moyenne, contre seulement 13% pour LFI, beaucoup d’inconnues demeurent.

Jean-Luc Mélenchon peut compter sur une base électorale solide et très mobilisée. De son côté, Marine Le Pen bénéficie d’une importante exposition médiatique et sait rassembler au-delà de son seul camp. Sans compter que la campagne n’a pas encore réellement commencé et que les rapports de force peuvent vite évoluer, comme on l’a vu lors de la dernière présidentielle.

Vers une recomposition politique ?

Au-delà du résultat, ce duel Mélenchon-Le Pen pourrait surtout acter une profonde recomposition du paysage politique français. Avec d’un côté un bloc nationaliste et identitaire, incarné par le RN. Et de l’autre un pôle de gauche radicale, écologiste et eurosceptique, représenté par LFI.

Entre les deux, un centre-droit et un centre-gauche affaiblis, qui peineraient à exister. Un scénario qui signifierait la fin du clivage historique droite-gauche au profit d’une opposition entre « populistes » et « progressistes », pour reprendre les termes d’Emmanuel Macron.

Reste à savoir si cette évolution se confirmera dans les urnes. Les prochains mois s’annoncent en tout cas décisifs et pourraient bien rebattre les cartes pour de bon. Avec en ligne de mire, une présidentielle aux allures de duel au sommet entre Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen.

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