L’idée d’une candidature unique de la gauche à la présidentielle de 2027 fait son chemin. Au lendemain d’une proposition en ce sens de Jean-Luc Mélenchon, la cheffe des écologistes Marine Tondelier et Lucie Castets, figure montante du Nouveau Front populaire (NFP), ont à leur tour appelé samedi à une alliance pour ce scrutin crucial.
Dans une tribune publiée sur le site Ouest-France, les deux responsables affirment qu’il faut désormais « s’organiser pour obtenir une majorité au Parlement et remporter la prochaine élection présidentielle ». Conscientes que « chaque victoire est une histoire d’équipe », elles jugent que « l’urgence nous impose d’être capables de nous rassembler autour de nos convergences ».
Un cadre commun de « réflexion et d’actions »
Pour concrétiser cette volonté unitaire, Tondelier et Castets annoncent la création du site « gagnons-ensemble.fr ». Cette plateforme doit servir de « cadre de réflexion et d’actions communes, afin de gagner la bataille culturelle contre la droite et l’extrême droite ». L’objectif est clair : « souhaiter une candidature commune pour la prochaine élection présidentielle, sans placer tel ou tel nom comme préalable au travail collectif ».
Mélenchon ouvre la voie
Cette initiative survient 24 heures seulement après une déclaration remarquée de Jean-Luc Mélenchon. Vendredi, le leader insoumis a proposé à ceux qui veulent s’unir avec La France insoumise de porter « une candidature commune » sur la base de son programme, dans l’hypothèse d’une élection présidentielle anticipée.
Nous sommes partisans d’une candidature commune. On se l’est dit dix fois, sur la base du programme. Et comme nous irons avec le programme, eh bien, viens qui veut, il est bienvenu.
Jean-Luc Mélenchon
Une « offre fédérative » donc, mais pas pour tout le monde. Mélenchon a exclu de sa démarche le Parti communiste et « la droite du Parti socialiste », refusant de « faire chemin avec des gens qui nous insultent en cours de route ».
L’union à gauche, un défi récurrent
La question de l’union des forces de gauche revient de façon lancinante à chaque échéance présidentielle. Mais les divergences idéologiques, les rivalités de personnes et les expériences ratées ont souvent eu raison des velléités unitaires.
Pourtant, de plus en plus de voix s’élèvent pour dépasser ces clivages. Dans un contexte de crise économique et sociale, face à la montée de l’extrême droite, beaucoup jugent indispensable de créer un rapport de force à gauche. La proposition de « cadre commun » de Tondelier et Castets en est une nouvelle illustration.
Vers de nouvelles convergences à gauche ?
Si la route est encore longue, des signes encourageants apparaissent. L’alliance du NFP aux législatives de juin 2024, même si elle n’a pas permis d’obtenir une majorité, a montré qu’un rassemblement des forces de gauche était possible sur un programme partagé. Des convergences programmatiques existent sur les questions sociales, écologiques ou démocratiques.
De plus, une nouvelle génération émerge, incarnée notamment par Marine Tondelier chez les écologistes ou Gabriel Amard à la tête du NFP, potentiellement plus encline au dialogue et au décloisonnement que ses aînés. Enfin, la pression de la base militante et de l’opinion publique pourrait favoriser ce rapprochement.
2027, l’échéance décisive
Malgré ces avancées, le chemin vers une candidature commune reste semé d’embûches. Les désaccords stratégiques et les ambitions personnelles n’ont pas disparu. La présidentielle de 2027 sera un test majeur. Va-t-on assister à une énième dispersion ou à l’émergence d’un front uni, populaire et écologiste, seul à même de l’emporter ? Les prochains mois seront décisifs.
Une chose est sûre : les appels du week-end de Mélenchon, Tondelier et Castets marquent une étape importante. Ils montrent qu’au-delà des vieilles querelles, une prise de conscience s’opère sur la nécessité de s’unir. À la gauche maintenant de surmonter ses divergences pour construire une alternative crédible. Rendez-vous dans les urnes en avril 2027 !