InternationalPolitique

Méfiance Européenne : Trump Va-t-il Vendre l’Ukraine ?

Macron : « risque que les États-Unis trahissent l’Ukraine ». Merz : « ils se jouent de vous et de nous ». Un appel confidentiel entre dirigeants européens révèle une défiance totale envers les négociations menées par Trump avec Moscou. Et si l’Europe perdait vraiment l’Ukraine ?

Et si, demain, l’Ukraine se réveillait seule face à la Russie ?

Cette question, qui pouvait encore sembler alarmiste il y a quelques semaines, hante désormais les chancelleries européennes. Un appel téléphonique confidentiel, tenu lundi entre plusieurs chefs d’État et de gouvernement du continent et le président ukrainien, a révélé une fracture béante : une méfiance profonde, presque viscérale, envers les efforts américains pour mettre fin à la guerre.

Un appel qui a tout fait basculer

Lundi soir. Les lignes sécurisées sonnent. Emmanuel Macron, Friedrich Merz, Alexander Stubb, Mark Rutte et d’autres dirigeants sont au bout du fil avec Volodymyr Zelensky. L’ambiance n’est pas à la coordination habituelle. Elle est à l’inquiétude brute.

Le sujet ? Les négociations que l’administration Trump mène tambour battant avec Moscou, via l’émissaire Steve Witkoff et, selon certaines sources, Jared Kushner lui-même. Des discussions qui avancent vite. Trop vite pour les Européens.

Les phrases qui ont choqué

Les notes prises pendant cet échange, révélées ensuite, sont sans ambiguïté.

« Il existe un risque que les États-Unis trahissent l’Ukraine sur la question des territoires sans qu’il y ait de garantie claire en matière de sécurité. »

Emmanuel Macron

Le président français ne mâche pas ses mots. Il voit venir un accord où Kiev serait forcée d’abandonner des territoires occupés sans contrepartie solide.

« Fais très attention dans les prochains jours. Les Américains se jouent de vous et de nous. »

Friedrich Merz au président ukrainien

Le futur chancelier allemand, déjà en position de leader, va plus loin : il met directement en cause la loyauté des négociateurs américains.

Même le président finlandais perd patience

Alexander Stubb, habituellement posé, aurait lâché une phrase lourde de sens :

« Nous ne pouvons pas laisser l’Ukraine et Volodymyr seuls avec ces types. »

Le « ces types » désignant clairement l’équipe dépêchée à Moscou. Une formule qui en dit long sur le climat.

Même le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, pourtant habitué à la langue de bois diplomatique, aurait affirmé qu’il fallait « protéger Volodymyr ». Comme si le président ukrainien risquait d’être livré pieds et poings liés.

Pourquoi cette défiance soudaine ?

Plusieurs éléments alimentent la peur européenne.

  • Le plan américain présenté en novembre était jugé extrêmement favorable à Moscou.
  • Il a été amendé depuis, mais reste flou sur les garanties de sécurité pour Kiev.
  • Les déclarations de Donald Trump, qui répète que Poutine « veut la paix », sont perçues comme une forme de complaisance.
  • Les rencontres directes entre émissaires américains et russes, sans coordination étroite avec les Européens ou les Ukrainiens, renforcent le sentiment d’exclusion.

Pour beaucoup de dirigeants du continent, l’histoire se répète : on se souvient des accords de Minsk, où l’Europe avait été mise devant le fait accompli. Cette fois, l’enjeu est encore plus grand.

L’Europe se sent mise à l’écart

Ce qui frappe dans cet appel, c’est le sentiment d’impuissance qui transparaît. Les Européens fournissent l’essentiel des armes, de l’argent, de l’aide humanitaire. Ils accueillent des millions de réfugiés. Et pourtant, ils ont l’impression que la décision finale leur échappe.

Paris, Berlin, Helsinki, Bruxelles : tous partagent la même crainte. Un accord rapide, signé au-dessus de leurs têtes, qui entérinerait la perte de territoires ukrainiens et affaiblirait durablement la sécurité du continent.

Car pour eux, céder du terrain sans garantie réelle, c’est ouvrir la porte à de nouvelles aventures russes dans les années à venir. La Pologne, les pays baltes, la Roumanie savent qu’ils pourraient être les prochains sur la liste.

Les silences qui en disent long

Contactées après les révélations, les présidences françaises et finlandaises n’ont pas souhaité commenter. L’OTAN non plus. La chancellerie allemande a refusé de confirmer ou d’infirmer, rappelant qu’elle ne commente jamais les échanges confidentiels.

Côté ukrainien, un conseiller de Zelensky a balayé la question d’un « nous ne commentons pas les provocations ». Un silence qui, paradoxalement, confirme la gravité du moment.

Et maintenant ?

Jeudi, l’émissaire américain doit rencontrer le négociateur ukrainien en Floride. Les Européens seront-ils tenus informés en temps réel ? Rien n’est moins sûr.

Certains, à Paris et Berlin, réfléchissent déjà à des plans B : renforcer les garanties bilatérales de sécurité, accélérer l’intégration de l’Ukraine dans l’OTAN ou l’Union européenne, mettre en place des mécanismes de veto européen sur tout accord final.

Car une chose est claire : l’Europe ne veut plus être spectatrice de son propre destin sécuritaire.

Cet appel confidentiel, au-delà des phrases choc, marque peut-être un tournant. Le moment où le Vieux Continent a compris qu’il devait prendre son sort en main. Même si cela signifie, pour la première fois depuis longtemps, s’opposer ouvertement à Washington.

La guerre en Ukraine entre dans une phase décisive. Et l’Europe, pour la première fois, semble prête à dire non.

Résumé des déclarations les plus marquantes :

  • Macron → risque de trahison américaine sur les territoires sans garanties
  • Merz → « Les Américains se jouent de vous et de nous »
  • Stubb → refus de laisser Zelensky seul avec les négociateurs US
  • Rutte → nécessité de « protéger Volodymyr »

Le compte à rebours est lancé. Les prochaines semaines diront si ces paroles resteront dans les annales comme un simple coup de colère… ou comme le début d’une rupture historique entre les deux rives de l’Atlantique.

Une chose est sûre : l’Europe ne regarde plus Washington avec les mêmes yeux.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.