Imaginez un divorce qui oppose non pas un couple ordinaire, mais une superstar du football mondial et l’un des clubs les plus puissants de la planète. Un conflit où les sommes en jeu dépassent l’entendement, atteignant des centaines de millions d’euros. C’est exactement ce qui se passe aujourd’hui entre Kylian Mbappé et le Paris Saint-Germain.
Ce mardi 16 décembre 2025, à 13 heures précises, le conseil de prud’hommes de Paris doit rendre sa décision dans cette affaire explosive. Un dossier qui passionne les amateurs de football autant que les spécialistes du droit du travail. Personne ne sait encore si les conseillers trancheront définitivement, ou s’ils préféreront renvoyer le dossier pour un examen plus approfondi avec l’aide d’un juge professionnel.
Car oui, cette histoire pourrait encore durer des mois, voire des années, avec des appels probables de la partie perdante. Mais revenons sur les origines de ce bras de fer judiciaire qui empoisonne les relations entre les deux camps depuis plus de deux ans.
Un divorce tumultueux après sept années de collaboration
Kylian Mbappé a porté les couleurs du PSG de l’été 2017 à l’été 2024. Sept saisons marquées par des titres, des records et une relation qui s’est progressivement détériorée. Le point de rupture ? La décision du joueur de ne pas prolonger son contrat, permettant ainsi un départ libre vers le Real Madrid sans indemnité de transfert pour le club parisien.
Dès l’été 2023, les tensions explosent. Le PSG, frustré par cette perspective, écarte temporairement son attaquant vedette du groupe professionnel au début de la saison 2023-2024. Une mise à l’écart qui dure quelques semaines, avant une réintégration après la première journée de championnat. Mais le mal est fait.
En février 2024, Mbappé confirme officiellement aux dirigeants son intention de partir à l’issue de son contrat. La relation se refroidit définitivement. Son départ, au printemps 2024, se fait sans grand hommage public, hormis un bref tribut organisé par les ultras de la tribune Auteuil après un match.
Les origines du litige : 55 millions d’euros au cœur du débat
Tout commence avec une revendication initiale de 55 millions d’euros. Mbappé affirme que le PSG lui doit des salaires et primes non versés à la fin de son contrat en été 2024. Après avoir tenté, sans succès, de récupérer cette somme auprès des instances sportives, le capitaine des Bleus décide de porter l’affaire devant les prud’hommes.
Cette somme représente le point de départ d’un escalade impressionnante. Récemment, la cour d’appel a confirmé l’annulation d’une saisie conservatoire que Mbappé avait obtenue sur les comptes du club pour ces 55 millions. Un petit victoire pour le PSG en attendant le verdict principal.
Mais les enjeux ont vite dépassé ce montant initial. Lors de l’audience du 17 novembre dernier, les avocats du joueur ont élevé leurs prétentions à un niveau stratosphérique.
Les demandes colossales de Kylian Mbappé
Les conseils de Mbappé exigent désormais 263 millions d’euros au total. Cette somme repose sur plusieurs arguments juridiques solides, ancrés dans le droit du travail français qui protège particulièrement les salariés.
Au centre de leur stratégie : la requalification du contrat à durée déterminée (CDD) en contrat à durée indéterminée (CDI). Une manœuvre qui ouvrirait la porte à des indemnités massives.
Voici les principaux chefs de demande :
- Un licenciement sans cause réelle et sérieuse : 44,6 millions d’euros
- Harcèlement moral : 37,5 millions d’euros
- Travail dissimulé : 37,5 millions d’euros supplémentaires
- Exécution déloyale du contrat de travail : 19 millions d’euros
- Autres indemnités et rappels de salaires venant compléter le total
Les avocats du joueur insistent sur un point crucial : leur client ne demande rien d’exceptionnel. Il sollicite simplement l’application stricte du droit du travail, comme n’importe quel salarié français face à un employeur.
« M. Mbappé ne formule aucune demande exceptionnelle et sollicite uniquement l’application du droit du travail, comme tout salarié. »
Les avocats de Kylian Mbappé
Cette position vise à dédramatiser les montants astronomiques, en rappelant que le football professionnel reste soumis aux mêmes règles que les autres secteurs.
La contre-attaque musclée du PSG
Conscient de la protection accordée aux salariés par le droit français, le club parisien a choisi de ne pas rester sur la défensive. Il contre-attaque avec une vigueur impressionnante, réclamant pas moins de 440 millions d’euros à son ancien joueur.
Le PSG s’appuie sur un élément clé : un prétendu accord verbal conclu à l’été 2023. Selon le club, Mbappé aurait accepté de renoncer à certaines primes pour être réintégré dans l’effectif, en échange de ne pas léser financièrement son employeur malgré un départ libre.
Le club évoque l' »investissement exceptionnel » consenti pour le joueur et accuse ce dernier d’avoir agi de manière déloyale.
Détail des demandes parisiennes :
- 180 millions d’euros pour dissimulation de l’accord verbal
- 180 millions supplémentaires pour perte de chance de transfert
- 60 millions pour mauvaise foi dans l’exécution de l’accord
- 20 millions pour préjudice à l’image du club
Un proche de la direction explique que l’objectif est désormais de « protéger l’institution » face à un comportement jugé inacceptable. Le PSG se félicite d’ailleurs des récents revers judiciaires subis par Mbappé, comme le rejet de son pourvoi en appel.
À noter : Ces demandes croisées portent le total des prétentions à plus de 700 millions d’euros, un record absolu pour une affaire prud’homale.
Pourquoi cette affaire est si complexe
Le dossier mêle droit du travail classique et spécificités du football professionnel. Les contrats à durée déterminée sont la norme dans le sport de haut niveau, mais leur requalification en CDI pourrait créer un précédent majeur.
De plus, l’existence ou non d’un accord verbal pose problème : sans écrit, sa preuve est difficile à établir. Les deux parties campent sur leurs positions, rendant tout compromis improbable.
Les quatre conseillers prud’homaux – deux représentants des salariés et deux des employeurs – pourraient se retrouver divisés. Dans ce cas, l’affaire serait renvoyée devant un juge professionnel départiteur, prolongeant le suspense.
Et même en cas de décision claire aujourd’hui, un appel est quasiment certain de la part du perdant. Ce litige pourrait donc s’étirer sur plusieurs années.
Les implications pour le football français
Au-delà du cas Mbappé, cette affaire interroge le modèle économique des clubs français. Un départ libre d’une star représente une perte financière énorme, surtout après un investissement initial colossal.
Si les prud’hommes donnaient raison au joueur sur la requalification en CDI, cela pourrait bouleverser la gestion des contrats dans le football hexagonal. Les clubs pourraient se montrer plus prudents sur les durées et les clauses.
Inversement, une victoire du PSG renforcerait la position des employeurs dans les négociations avec les joueurs stars.
Ce que l’on peut attendre de la décision
La décision sera mise à disposition au greffe vers 13 heures. Elle pourrait :
- Condamner le PSG à verser tout ou partie des sommes réclamées par Mbappé
- Rejeter les demandes du joueur et valider celles du club
- Être partielle, avec des condamnations dans les deux sens
- Ou simplement renvoyer l’affaire pour un examen plus approfondi
Quelle que soit l’issue, ce dossier marque la fin d’une ère entre Mbappé et le PSG. Une relation qui a commencé dans l’euphorie en 2017 et s’achève dans les tribunaux en 2025.
Le football professionnel, avec ses millions et ses passions, nous rappelle parfois qu’il reste un monde du travail comme les autres, avec ses conflits et ses règles à respecter.
Aujourd’hui, tous les regards sont tournés vers Paris. La décision des prud’hommes pourrait faire jurisprudence et influencer durablement le paysage du football européen.
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