Mayotte, 101e département français, se réveille groggy et meurtri après le passage du cyclone Chido, le plus intense depuis 90 ans. Une catastrophe naturelle d’une rare violence qui a plongé l’archipel dans le chaos et le désarroi.
Un archipel dévasté, une population en détresse
Dès son arrivée sur l’île ce jeudi matin, le président Emmanuel Macron a été assailli par les cris de désespoir des habitants. « On n’a rien. Pas d’eau. Rien pour s’abriter », s’est lamentée une employée de l’aéroport en larmes. Un constat alarmant partagé par de nombreux Mahorais, qui ont tout perdu dans la tempête.
Selon un bilan encore provisoire, Chido a fait 31 morts et 1400 blessés. Mais les autorités s’attendent à un nombre beaucoup plus lourd de victimes. Dans le sillage du cyclone, c’est un tiers de la population, soit plus de 100 000 personnes, qui se retrouve sans logement, leurs fragiles habitations balayées par les vents.
Mayotte coupée du monde
Privée d’électricité, d’eau potable et de carburant, Mayotte est aujourd’hui isolée et sinistrée. Les routes sont coupées, les communications difficiles. « Tous les moyens sont concentrés sur Petite-Terre et Mamoudzou, le reste de l’île est encore coupé du monde », s’alarme un policier. Dans le nord, aucun secours n’a encore pu parvenir.
Des mesures d’urgence face à l’ampleur des dégâts
Face à cette situation dramatique, le gouvernement a déclenché « l’état de calamité naturelle exceptionnelle » pour accélérer l’aide et les mesures d’urgence. Un « pont maritime » a été mis en place depuis la Réunion pour acheminer du matériel et des vivres. Des conteneurs sont attendus ce week-end.
On se concentre aussi sur les outils juridiques pour permettre la plus grande efficacité possible de l’État. Ça passera par des mesures législatives d’urgence pour être efficace immédiatement et reconstruire Mayotte.
François-Noël Buffet, ministre des Outre-mer
Le chef de l’État, après un survol de l’île en hélicoptère pour constater l’étendue des dégâts, s’est rendu à l’hôpital de Mamoudzou, lui aussi sinistré. Devant des agents en colère réclamant de l’eau, Emmanuel Macron a promis de voir s’il fallait « envoyer plus de gens » pour acheminer cette denrée vitale.
Le titanesque chantier de la reconstruction
Au-delà de l’urgence, c’est un immense chantier qui attend maintenant Mayotte. La reconstruction de l’archipel s’annonce longue et complexe, alors que les défis étaient déjà immenses avant Chido, avec une grande précarité et des bidonvilles surpeuplés.
Emmanuel Macron, qui doit préciser le « deuil national » qu’il entend décréter, devrait aussi commencer à esquisser les contours de cette reconstruction lors de sa rencontre avec les élus locaux. Mais il faudra du temps pour relever Mayotte, départementleplus pauvre de France, de ce terrible coup du sort.
Face à l’ampleur de la tâche, la solidarité nationale sera plus que jamais nécessaire dans les mois à venir, pour redonner espoir à un territoire et une population aujourd’hui à genoux, mais déterminés à se relever de ce drame.