Deux semaines après le passage ravageur du cyclone Chido sur l’île de Mayotte, l’heure est à la reconstruction. Mais cette tâche titanesque se heurte à un autre fléau : les pillages opportunistes qui gangrènent l’île depuis plusieurs jours.
Des dégâts considérables et un lourd bilan
Le cyclone Chido n’a pas épargné Mayotte. Selon le dernier bilan provisoire, on déplore 39 morts, 124 blessés graves et plus de 4000 blessés légers. Des chiffres qui ne cessent de s’alourdir au fil des recherches menées dans les décombres.
Les dégâts matériels sont également considérables. De nombreux bâtiments, dont des écoles et des habitations, se sont effondrés sous la violence des vents et des pluies. Les réseaux routiers, électriques et d’eau potable ont aussi été fortement touchés, paralysant une grande partie de l’île.
Une reconstruction qui s’organise
Face à l’ampleur de la catastrophe, les secours et l’aide humanitaire s’organisent. Des avions cargo acheminent sans relâche du matériel, des vivres et de l’eau potable depuis la métropole et les îles voisines.
Sur place, militaires, pompiers, personnel médical et bénévoles travaillent d’arrache-pied pour porter assistance aux sinistrés et commencer à déblayer les gravats. Une tâche titanesque menée dans des conditions très difficiles.
« La priorité est de sécuriser et d’approvisionner la population. On manque encore cruellement de moyens mais on ne lâche rien » confie un secouriste déployé sur place.
– Un secouriste sur place
Des pillages qui ternissent la reconstruction
Malheureusement, la solidarité et l’entraide ne sont pas les seuls comportements observés à Mayotte. Depuis quelques jours, des bandes organisées profitent du chaos ambiant pour se livrer à des pillages.
Plusieurs écoles ont notamment été dévalisées selon des sources proches du dossier. Les malfaiteurs emportent matériel informatique, fournitures et même des éléments de structure comme des fenêtres ou des portes.
« C’est révoltant, on pille des écoles alors que des gens ont tout perdu. Où est la priorité ? » s’insurge un témoin.
– Un témoin des pillages
Ces actes inqualifiables ternissent les efforts de reconstruction et sèment un climat délétère. Les forces de l’ordre, déjà débordées, peinent à contenir ces pillages qui se multiplient un peu partout sur l’île.
La visite ministérielle, un électrochoc ?
C’est dans ce contexte tendu que le gouvernement dépêche une équipe ministérielle de premier plan à Mayotte. Pas moins de 5 ministres, emmenés par François Bayrou, sont attendus ce lundi pour une visite express mais néanmoins très symbolique.
« On ne peut pas attendre, il faut que ces questions avancent. La solidarité ne peut pas être seulement dans les mots, il faut qu’elle soit dans la réalité. » martèle le Premier Ministre.
– François Bayrou, Premier Ministre
Au programme : rencontre avec les acteurs locaux, évaluation des dégâts et des besoins, mais surtout des annonces fortes en termes d’aides d’urgence et de plan de reconstruction. Des annonces très attendues par une population meurtrie qui oscillent entre détresse et colère.
Cette visite ministérielle sera-t-elle l’électrochoc nécessaire pour relancer une reconstruction qui s’enlise ? Les Mahorais l’espèrent de tout cœur. Car au-delà de l’urgence, c’est bien l’avenir de leur île qui se joue dans cette épreuve. Un avenir qui necesssitera unité et solidarité pour se relever et se reconstruire.